Florence Solari: musique et Italie au coeur

L’entretien avec la chanteuse Florence Solari a eu lieu dans un bistrot typiquement parisien, Au Père tranquille, rue Lescot, dans le quartier  les Halles. C’était sur ma proposition. Et cela s’est s’avéré un hasard judicieux, puisque l’auteure de   ”  Gigi, Dalida et moi” m’a révélé en arrivant  que c’était le café où sa grand mère se posait pour prendre un verre quand elle était Paris.

Pendant près d’une heure trente, l’artiste s’est livrée sans retenue. Chevelure blonde, regard intense, visage solaire, voix chaude et sensuelle. On la découvre pétillante de vie et pas éloignée du tout de la femme qu’on a eu au bout du fil ces dernières semaines.

L’entretien est ponctué de sourires, voire d’éclats de rire, lorsque les sujets abordés sont légers et habillés d’espérance. La voix de la Franco Italienne  sait aussi  se poser lorsque le contenu l’exige. Elle est pour la bienveillance et le bon état d’esprit, déteste “les pisse froid” qui ont une  tendance  desespérante à voir du négatif partout

La passionnée de Paris a des ambitions artistiques légitimes et cela ne l’empêche pas de clamer son admiration pour celles ou ceux qui  savent l’émouvoir par leur talent créatif, leur sensibilité  ou tout simplement par leur élégance de vie. Florence Solari ? Croyez-nous, il n’est jamais trop tard d’aller à sa rencontre.  F.C 

 

 

 

Bonjour Florence ! D’abord, comment allez-vous depuis que vous avez donné vos deux derniers  One Woman Show « Gigi Dalida et moi ? ». Quelles sensations en gardez vous ? 

De très bonnes ! Mais cela  me conforte aussi  dans le fait qu’il faut que je continue à travailler mes textes, à les faire évoluer en même temps que les personnages. Par exemple,  la narratrice, Angelina,  se souvient, tout d’un coup, pour le bonheur du public, de choses dont elle ne se rappelait plus quelques jours plus tôt.

Ensuite, il y a un fait qui peut échapper aux spectateurs, alors que moi je dois en tenir compte. L’endroit ou se joue mon spectacle. En effet, les conditions ne sont pas toujours les mêmes, partout.Pendant trois ans, j’ai présenté mes spectacles dans un théâtre.

Et le théâtre, c’est des lumières, les gens sont assis, ne bougent, pas. Les conditions sont parfaites. A l’exemple de l’Angelus que j’ai beaucoup aimé. Mais  lorsque vous évoluez dans des salles qui ne sont pas adaptées, comme cela m’est arrivée une ou deux fois récemment, cela résonne, le son est différent et même si le contenu n’est pas impacté on est prévenu que l’on doit être plus vigilant.

Avant d’aller plus loin dans cet entretien, j’aimerais que vous nous racontiez comment et à quel moment Dalida est entrée dans votre vie ?

Cela remonte à très  loin. Toute petite, j’avais rencontré  Dalida à l’occasion d’un concert qu’elle avait donné à Palavas les Flots. Et cela m’avais marquée. Alors, je n’ai plus jamais manqué  les apparitions de la chanteuse dans les émissions musicales. Je regardais en famille les  fameuses émissions de variétés du  duo Maritie et Gilbert  Carpentier  (  Top à…Numéro 1…)  où Dalida était souvent invitée et je l’imitais notamment en reprenant la fameuse chanson de Gigi l’Amoroso devenue le coeur de mon spectacle actuel. Au grand plaisir de ma mère et de ma grand mère italiennes qui m’encourageaient  à grands coups  de “allez, Florence, chante nous “Gigi”… Voilà comment Dalida est entrée dans ma vie…

Hormis son talent de chanteuse, qu’aimiez-vous d’autre chez la star italienne née au Caire?

Clairement, j’ai été séduite par son discours.Car il faut  être juste et dire que Dalida n’avait pas que des paillettes sur elle. Elle avait auss,i et même beaucoup, des paillettes sur le coeur. C’était quelqu’un qui brillait de l’intérieur et toujours à la recherche du soi, d’elle-même. Il suffit de réécouter ses interviews pour comprendre qu’elle était avant-gardiste.C’était carrément du développement personnel. On peut dire que 35 ans après, ses réflexions n’ont pas pris une ride. Et,puis, ne l’oublions pas, elle donnait tant d’amour et de bonheur à ses inconditionnels  et à ceux qui auraient pu la découvrir par hasard.

Pozzuolo est le  village névralgique ou se déroule l’histoire de votre spectacle. Quand vous le racontez, quand vous le chanter, les spectateurs s’y voient immergés. Il est si  magique ce coin d’Italie ?

Beaucoup de gens ne le savent sans doute pas, mais Pozzuoli est le village de naissance de l’immense Sophia Loren. Magique ?  Mais tous les  petits villages italiens son magiques et font rêver. (Enthousiasite) Là, c’est mon sang qui parle. Et puis, sa proximité avec Naples lui donne encore plus de charme

 

Mais revenons à votre spectacle. Combien de temps a demandé la mise en place du woman show, préparation artistique et organisation comprises ?

L’histoire qui nourrit mon spectacle m’habitait depuis tellement longtemps. Sauf, que je ne savais pas comment l’écrire et comment la mettre en place. Au départ, je le voyais comme une vraie pièce avec différents personnages pour le jouer. Cela avait traîné en longueur et j’ai fini par laisser tomber cette version théâtralisée  travaillée avec ma meilleure amie, scénariste, Sylvie Ricard.

Puis, un jour, j’ai eu la chance de disposer d’un théâtre pendant un mois. C’était  en principe pour écrire mon spectacle “La folle histoire de Gigi l’Amoroso “.Mais là, j’ai décidé de revenir à mes premiers amours en donnant vie au spectacle que vous avez pu voir le 24 mars dernier, ” Gigi, Dalida et moi“.

Je ne sais pas si c’est la pression, mais j’ai écris cette version en trois jours.Il est vrai que j’avais tout en tête. Sur le plan musical, j’ai eu la veine d’avoir été accompagnée par  Michel d’Ottaviani, ancien chanteur à l’Opéra de Paris  et directeur artistique à l’Atelier du Chant et de la Scène à Paris également. Et je me suis lancée quasiment sans filet. En réalité, les répétitions se sont faites en présence du public.Je pense qu’il ne s’en est pas rendu compte (sourire malicieux).

 ” Adolescente, j’étais d’une timidité maladive”

Dans cette aventure de seule en scène, vous n’êtes pas si seule que ça. Je crois savoir que vous êtes entourée par des  fidèles et des personnes de confiance…? 

J’ai eu droit à un soutien sans faille de proches, d’amis, voire d’institutions à l’image de la Comédie Dalayrac qui m’a accueilli tellement longtemps.

Le printemps est là et la saison estivale approche, quel est votre calendrier. Une tournée en perspective sans doute ?

J’ai des des dates évidemment que je communiquerai bientôt. Je reçois des demandes de bon nombre d’associations en région parisienne et dans toute la France. Tout comme j’ai le soutien du Fan Club de Dalida  qui a compris que je n’étais pas une imitatrice. Car il faut savoir que les admirateurs de l’icone italienne sont vent debout contre ceux et celles qui se lancent dans ce type d’aventure.

 

Florence Solari : spectacle du 24 mars à Paris

Dans le domaine artistique on peut dire que vous avez su très tôt ce que vous vouliez. D’où ces formations suivies au Cours Florent et à l’Actors Studio…

Non, pas si tôt que çà  en vérité! Même si ma  mère m’a toujours poussé  dans cette direction  en m’inscrivant par exemple dans un cours de théâtre d’expression corporelle. Mais j’ai résisté. Car, adolescente,  j’étais très timide et j’avais peur de m’exprimer en public. Même des années plus tard, cela a été très dur pour moi de rejoindre  le cours Florent. D’autant qu’une fois inscrite, j’étais, à  26 ans ou 27 ans, l’une des plus “vieilles” du groupe de filles. J’avais un tel manque de confiance en moi…C’était terrible !

 Il y a  la musique, la scène, mais vous avez aussi une  belle et longue carrière comme coache  et energiticienne- massothērapeute. Vous comptez  poursuivre cette activité ?

Je fais du coaching énergétique. J’ai choisi la méthode  SANE fondée par le  chiropracteur Mani Hesam. Une méthode qui lie les neurosciences, la médecine chinoise, la bioénergie et la kinésiologie avec la loi d’attraction.Et je pense que ça a été un passage obligé  pour moi, car cela a contribué à me libérer en quelque sorte.En parralèle avec mes spectacles, je continue à assurer mon coaching à raison de quatre lives par mois à ma communauté

 Dans le domaine du coaching, vous pratiquez ce que vous appelez la méthode SANE. En quoi consiste-t-elle  ?

La méthode SANE (système d’alignement neuro émotionnel) consiste à “libérer des blessures du passé et être dans le bien être quelles que soient les circonstances”. Mais depuis quelques temps, ce n’est plus mon métier essentiel. Je n’en fais pas une question pécuniaire.Car mes spectacles sont énergivores  et exigent une grande disponibilité physique, intellectuelle et mentale.Je ne peux pas me disperser si je veux avancer dans mon projet créatif.

Sur le plan relationnel, on ne peut pas dire que vous êtes dans l’oubli des belles rencontres que vous avez eues. Vous avez le respect des personnes qui vous ont mis le pied à l’étrier. Récemment encore ,vous rendiez hommage à Albert Assayag votre professeur de chant.

(Grande exclamation de bonheur ). Mon Dieu, vous m’avez devancé. J’allais en parler. J’ai cité d’autres personnes dans cet entretien et j’attendais le bon moment pour le faire. Albert est important pour moi et ce pour de mutliples bonnes raisons. Je l’avais rencontré pour la première fois quand je suivais les cours de l’ Actors Studio. Il m’a offert mes premières chansons, m’avait fait faire mes premières scènes et m’avait pris sous son aile  en m’encourageant comme jamais à perséverer et à croire en mes capacités.

Et Albert n’a pas fait que ça. C’est par son  biais  que j’ai rencontré  mon mari, le  producteur de musique Gilbert Chemouny. avec lequel j’a partagé 14 ans de vie.  Certes, ce n’était pas Gigi, mais on  n’en était pas loin quand même. Mais nous n’allons pas tout dévoiler ( rire).

Quelles sont les valeurs  humaines qui comptent le plus à vos yeux ?

La bienveillance et l’ouverture d’esprit, l’empathie, les amitiés solides. Ce qui retient mon attention chez l’autre, c’est l’énergie qu’il dégage. Je fuis par contre ceux qui ne retiennent que le côté négatif des choses et vous plongent de facto dans le noir absolu.

              Amoureuse de l’hêtre géant et centenaire du Parc Monceau

Revenons à la musique. En dehors de l’intouchable Dalida, quels sont actuellement les voix féminines et masculines  qui vous séduisent sur la scène  française  et internationale ? 

Chez les femmes, je suis fan d’Aurélie Saada, l’ancienne du groupe Brigitte. J’adore les paroles de ces chansons. Une chanteuses aux influences méditerranéennes et qui  aime beaucoup Dalida. Et puis, elle a une voix  tellement sensuelle ( elle l’imite avec délicatesse )  qu’elle chante ou qu’elle parle seulement.

En vérité, j’écoute beaucoup de chanteuses italiennes. À l’image de Ornella Vanoni.  Pour moi, la voix est importante mais je m’attache aussi énormément à la qualité des textes. Concernant les hommes, j’aime beaucoup  Michel Sardou, même si cela fait ringard et/ou réac pour certain(e)s.  Il y a aussi mon ami, Christophe Andreani, qui vient de sortir son deuxième album (“Deux“). Ses textes sont sublimes.

Et  quelles sont les chanteuses dont vous fredonnez les refrains dans votre salon ou dans votre salle de bain ? 

Toutes les chansons italiennes et napolitaines que j’apprends  par coeur pour les garder en mémoire

 Quelle place occupe l’Italie dans votre vie et dans votre coeur, tous domaines confondus ? 

Elle occupe toute la place. La cuisine, la langue que j’ai maîtrisée tardivement parce qu’on ne la parlait pas en famille. Aujourd’hui,  à Paris je fréquente de plus en plus les Italiennes et les  Italiens.

Un sujet qui n’a rien à  voir avec Dalida mais qui concerne votre rapport à la nature. Vous évoquez souvent sur les réseaux sociaux ce fameux  hêtre du Parc Monceau. Vous allez souvent à sa rencontre, comme quelqu’un qui part au devant d’un (e)  ami (e).

C’est plus qu’un ami, c’est mon amoureux, tu peux l’écrire, vraiment!  Au Parc Monceau  tout le monde le sait.Je parle aux arbres. Malheureusement, je ne suis plus en mesure de l’entourer de mes bras  car il a été cerclé  pour être soigné. Des champignons ont commencé à le ronger, il y a quatre ans. J’espère qu’il s’en sortira.

L’hêtre, cet arbre puissant, ne symbolise t-il pas la profondeur des racines ? 

Sans doute. Car chez moi les  racines sont très importantes . Et l’Italie en fait partie.

 @Propos recueillis par Fayçal CHEHAT

 

Crédit photos : Florence Solari

 

LES PRÉFÉRENCES DE FLORENCE

Votre livre : “L’Empire des Anges” de Bernard Weber

Votre film : Totall Recall

 Votre série : OA

Votre chanson : L’Appuntamento, de Ornella Vanoni

Votre ville: Naples

Votre peintre : Salvador Dali

Votre acteur :  Marcello Mastroianni

Votre actrice: Sophia Loren

Votre parfum :  Escale à Portofino, Dior

Votre sport : Le Métro

Votre talent caché : La cuisine

Votre voyage :  La Nouvelle Orléans

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