Italie : Martina Trevisan, la miraculée

Engagée pour la troisième  édition consécutive dans la compétition qui se déroule du côté de Porte d’Auteuil à Paris, la native de Florence, 28 ans, a disputé puis perdu la première demi-finale de sa carrière dans un tournoi du Grand Chelem. Eliminée par la fantastique pépite  américaine de 18 ans, Coco Gauff. Il faut rappeler que Sara Errani, en 2013, était la  dernière joueuse transalpine à atteindre ce stade de l’épreuve. Presque une éternité.
Mais venons au fait. Ce qui rend la performance de Martina exceptionnelle, c’est son parcours cabossé dans cette discipline. Marqué par une interruption totale qui a duré cinq années. Soixante mois sans  disputer un seul match. Comme si la raquette  de la joueuse avait été jetée dans un puits profond. Et donnée définitivement perdue pour le tennis. La raison de cette coupure au long cours? Une terrible maladie. Victime d’anorexie, Martina est  entrée  dans un processus d’abandon  physique et mental qui va durer de 2009 à 2014.
Fille d’un couple de sportifs de haut niveau, un père footballeur en deuxième division italeienne   et d’une maman professeur de tennis, elle avait commencé par tenir ses promesses en  atteignant les sommets avant sa majorité. À l’image de ces demi-finales  atteintes dans les tournois juniors de Roland Garros et de Wimbledon.

“J’ai détesté mon corps musclé “

Après, ce fut le grand  trou noir. Dont elle n’osa commencer à en parler qu’en 2020 au sortir de sa douleur. Une issue positive rendue possible par un rude passage en soins dans une clinique. “J’aimais jouer au tennsi, avait-elle écrit le moment venu dans son blog. jusqu’à ce que je ne  l’apprécie plus. J’étais jeune et talentueuse. Ce ne sont ni des qualités, ni des défauts. À l’intérieur, je sentais que j’avais une sorte de responsabilité.Comme si mon dévouement de fer au jeu pouvait en quelque sorte guérir les blessures de toute la famille. Je devais être le remède, je ne pouvais certainement pas me sentir mal. Je me battais contre tout ce qui représentait mon passé d’athlète, sur lequel tout le monde avait placé de grands espoirs et ambitions, oubliant la personne qui souffrait derrière cet athlète.  Je détestais mon corps musclé et je m’imposais des régimes à la limite de la survie pour perdre du poids. Je mangeais 30 grammes de céréales et une pêche par jour”.

https://youtu.be/LTSrUDY2f88/ 

 Après sa sortie du tunnel, la native de renoua  avec la raquette et des séances d’entrainement plus costaudes et plus longues. Au fur et à mesure des retrouvailles avec la pratique. Elle a dû repartir de zéro pour se frayer un chemin jusqu’à ce qu’il s’est passé en ce joli printemps 2022. Quatre ans d’effforts pour retrouver un petit coin de paradis dans le monde de la petite balle. Maintenant, au vu de ce qu’elle a montré à Paris, on peut dire que Trevisan est en train de redevenir cette battante, cette boule d’énergie  qu’elle était a son arrivée sur le circuit, il y a dix ans de cela. Il lui reste quelques belles années devant elle. Et se donner les moyens de  faire irruption dans le top 20 mondial. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

@Fayçal CHEHAT

 

 

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