Algérie (Arts): Lydia Haddag se penche sur la génération du Môle
Le dernier livre de l’écrivaine-essayiste Lydia Haddag intitulé « La génération du Môle d’Alger » est consacré a un groupe d’artistes et de créateurs algériens, non structuré officiellement, né avant la deuxième moitué du 20e siècle et en quête d’une algérianité artistique qui s’est progressivement affranchie des héritages orientalistes et colonialistes.
Objecif atteint, puisqu’il a permis, selon la chercheuse, de passer d’une « révolution picturale » à un « art révolutionnaire ».Comme il a voulu replacer le littoral algérois dans sa dimension méditerranéenne séculaire.
Parmi les peintres, écrivains, ayant fait partie de la mouvance artistique, on peut citer pèle-mêle : Sauveur Galliéro, Jean Sénac, Himoud Brahimi, M’hamed Issiakhem, Choukri Mesli, Kateb Yacice Mohammed Khedda, Mohamed Dib, Jean Senac et bien d’autres. La génération du Môle est résumée en quelque sorte dans l’extrait qui suit.
« Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale et des massacres du 8 Mai 1945, la génération du Môle rassemble une pléiade d’artistes (1) de sensibilités et de styles différents (des figuratifs, des abstraits), mais tous mus par le goût pour un mode de vie libertaire, la volonté de création sans entraves ou la critique du colonialisme. Ces artistes ont incarné une iconographie algéroise en mouvement, à la fois enracinée dans son histoire et ouverte sur le monde, dans une recherche permanente de nouvelles expériences plastiques. En cela, on pourrait parler de «modernité clandestine», c’est-à-dire l’usage d’un médium artistique occidental (la peinture de chevalet) qui est détourné des mains des colons pour le transformer progressivement en un moyen d’affirmation identitaire pour revendiquer une modernité picturale algérienne et pour soutenir l’émancipation du peuple ». (Extrait de l’entretien accordé par l’auteure au quotiden algérien Al-Watan daté du 4 juin 2022)
(1) L’essai est paru en avril 2022 aux Édtions Casbah.
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