Selma Feriani: sa galerie futuriste à Tunis
Au début de l’année 2024, la métropole de Tunis s’est enrichie d’un nouveau lieu culturel sous l’impulsion de la collectionneuse Selma Feriani. En l’occurrence une impressionnnate galerie d’art de 2000 mètres carrés dans l’ancien quartier industriel de la zone portuaire de La Goulette.
Une adresse – sans doute moins chic que le petit espace qu’elle possédait de puis 2013 sis dans l’ancien couvent de Sidi Boussaid classé au patrimoine mondial de l’UNESCO – mais qui correspond au besoin d’élargir un champs du possible qui puisse lui permettre d’acceuillir de grands événements. Comme elle l’assure dans les colonnes du site artbasel.com , celle qui est aussi une solide collectionneuse : “Les artistes avec lesquels je travaille sont de plus en plus connus, étant placés dans des institutions, certains d’entre eux en sont à leur cinquième exposition avec nous et ils ont utilisé l’espace au maximum”
Aujourd’hui, la Galerie Selma Feriani, dessinée par le jeune et talentueux architecte tunisois, Chacha Atallah, c’est 800 m2 consacrés à l’exposition des oeuvres, alors que l’autre grande partie de l’espace est composée d’un salon des collection neurs, d’une librairie, d’un lieu de stockage des oeuvres et de bureaux réservés à l’équipe chargée de gérer au quotidien les activités.
La galerie de la Goulette à ouvert ses portes le 25 janvier 2024 (et jusqu’au 7 avril 2024) avec l’exposition intitulée “Carthage ? signée de l’artiste tunisien basé à Paris, Nidhal Chamekh.
Mais qui est Selma Feriani ? La native de l’historique quartier Sidi Boussaid n’a pas suivi un chemin rectiligne pour arriver au stade où elle en est en 2024. Certes, elle est née et à grandi dans un environnement propice à l’amour de l’art. Notamment grâce à sa mère, Essia Hamdi, qui avait créé et gérait la galerie “Le Violon Bleu” à Sidi Boussaid et une maison familiale qui fait une grande place aux tableaux et aux oeuvres d’artistes connus et d’anonymes talentueux. Pour elle, l’art “était une évidence” comme elle l’a confié plus tard dans les magazines.
Si en raison de son environnement familail Selma Feriani a vu son enfance et son adolescence imbibées de créations artistiques nombreuses et diverses, elle a suivi une formation universitaire plus classique. En effet, après ses années de secondaire au lycée de Carthage, elle est entrée à l’Ecole supérieure de commerce de Tunis. Une fois son cursus achevé avec succès, elle partit rejoindre son mari installé à Londres où elle devient une brillante analyste financière au coeur de la prestigueuse City.
Mais comme la métrople britannique – à l’instar de sa rivale parsienne – est aussi une une capitale mondiale de l’art, Selma Feriani y trouva également l’occasion de cultiver sa passion avec bonheur. Comment ? En écumant la multitude d’expositions qu’offre la ville, en prenant des cours sur l’histoire de l’Art chez Christie’s, en fréquentant l’école des beaux arts et en dévorant les présentations des travaux de ses étudiants. Avec un premier point d’orgue de son cursus artistique : la création en 2009 de sa première galerie : Selma Feriani Gallery, au 23 Maddox Street (www.selmaferiani.com) dans le quartier de Mayfair. Sacré parcours !
Ses ambitions pour le nouvel espace tunisois sont diverses et grandes. En effet, si les talents tunisiens seront bien sûr les premiers à profiter du lieu, elle souhaite aussi développer ” une activité publique et éducative en direction des communautés locales, ainsi que son programme d’ateliers et de résidence”.
Dans cette vidéo Selma Feriani évoque son parcours, son ambition, sa méthode
Sur le plan international, Selma Feriani veut aussi garder plus qu’un oeil sur ce qui se fait chez les voisins du Maghreb et tisser les liens manquants avec les autres territoires du continent noir. Elle compte renforcer les liens en invitant davantage d’artistes et de fondations africaines à des résidences et à des collaborations. Car estime-t-elle : « Nous avons grandi en regardant l’Europe, toujours avec l’espoir d’y faire des choses. Mais c’est un peu tourner le dos à notre propre continent qui est si riche culturellement et qui veut échanger et dialoguer avec nous. ».
Mais le projet a des contours universels quand elle ajoute dans les colonnes du magazine digital helvète artbasel.com : ” Je veux aussi me nourrir de la diversité d’artistes venu∙e∙s d’ailleurs, que ce soit du Liban ou d’Amérique latine. Miser sur la richesse de croisements culturels, l’ouverture permanente, c’est ce qui me donne des ailes, c’est de là qu’émergent des esthétiques nouvelles ». Sacrées ambitions ! Méditerranéennes magazine aura sans doute l’occasion de revenir sur cette battante et cette personnalité engagée au service de l’art qu’est Selma Feriani.
@Fayçal CHEHAT
Galerie d’art à la Goulette
Adresse : 32 Rue Ibn Nafis, La Goulette 2015, Tunisie.
Website: https://www.selmaferiani.com
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