Littérature : Almudena Grandes n’est plus
La littérature espagnole et européenne ont perdu une grande plume en la personne d’Almudena Grandes, décédée le 27 novembre d’un cancer foudroyane à l’âge 61 ans. Elle est l’auteure d’une douzaine de romans. Son premier, “Des vies de loulou”, un texte érotique, a connu un succès foudroyant.Paru en 1989, il a été traduit en 20 langues.
Vendu à plus d’un million d’exemplaire, il a également été adapté au cinéma par le réalisateur ibérique Bigas Luna avec la première apparition dans un film de Javier Bardem qui deviendra une énorme star quelques années pus tard . “Des vies de loulou” narre les amours d’une femme à deux périodes de sa vie. A 15 ans d’abord, puis à 30 ans. Un texte en phase avec une Espagne sortie des griffes du franquisme et débridée par une movida où tout était permis.
Deux autres titres, « Malena es un nombre de tango » (« Malena est le nom d’un tango ») et « Los aires humana » (« Le vent de l’Est ») ont également été adaptés pour le cinéma. Il faut préciser que la plupart de ces histoires se passent dans la période trash du fascisme.
Avant d’être libérée pécuniarement par les succès de ses oeuvres romanesque, la native de Madrid, qui avait étudié l’histoire et la Géographie à l’universite Complutense de la capitale,vivait de ses contributions éditoriales à des encyclopédies et des guides de voyage.
Femme très engagée socialement, elle était plutot proche de l’extrême gauche. Même sa passion pour le football portait la marque de sa proximité avec les laissés pour compte de son pays. Almudena était en effet une fervente supportrice des Colchoneros (Atletico Madrid), citadelle populaire s’il en est, que des Merengue (Real Madrid) ce club chéri du pouvoir royal. Maintenant qu’elle a tiré sa révérence, elle va beucoup manquer à la culture espagnole. Et aux femmes ibériques auxquelles il reste de nombreuses batailles à gagner, malgré d’indéniables progrès, avant d’atteindre leur Graal : l’égalité et l’équité. Les femmes ont été le sel des romans de la défunte.
@Méditerranéennes magazine
Quelques hommages
Pedro Sanchez, le chef du gouvernement espagnol : “Nous perdons une des écrivaines de référence de notre temps. Engagée et courageuse, et qui a raconté notre histoire récente avec un point de vue progressiste. Ton souvenir, ton oeuvre, seront toujours avec nous, Almudena Grandes
L’Institut Cervantes : “Nous disons adieu avec un grand poids à Almudena Grandes, narratrice fondamentale de la littérature espagnole, partie beaucoup trop tôt. Almudena Grandes a dépeint avec maestria notre histoire récente et donné une voix à ceux qui ne l’avaient jamais eu”
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