WTA:La Tunisienne Ons Jabeur crève l’écran !
La Tunisienne Ons Jabeur a créé l’événement au coeur du mois de novembre en faisant une entrée royale dans le top 10 de la Women Tennis Association (WTA). La native de Ksar Helal, 27 ans, septième, puis dizième, désormais, a donc rejoint le Saint Graal de la discipline et devient la première femme arabe a réaliser cette haute performance.Dix ans après ses débuts professionnels.
Parti du 1209e rang en 2011, elle ne force la porte du top 100 qu’en 2017 quand elle finit l’année à la 88e place.Trois ans plus tard, en 2020, elle se stabilise parmi les 30 meilleures joueuses de la planète. Elle n’est plus alors une anonyme parmi les anonymes qui peuplent un circuit international où ne survivent que les grands douées et les battantes.
A l’orée des années 2020, Ons passe un cap. Et cela se manifeste par deux quarts de finale dans des tournois du Grand Chelem. D’abord, à l’Open d’Australie en 2020, où elle échoue devant l’Américaine Sofia Kenin. Puis, sur le gazon de Wimbledon en 2021 quand elle trébuche face à la Belarus Aryna Sabalenka Durant ce même laps de temps, elle fait également des étincelles à Roland Garros. Dans l’antre de la terre battue parisienne, elle atteint les huitèmes de finale à deux reprises et est éliminée par deux Américaines. En l’occurence, Dannielle Collins (2020) et Coco Gauff (2021).
La foi chevillé au corps
Mais que de chemin parcouru avant d”en arriver là ! Que de pentes domptées à la force du poignet! Que de doutes chassés! Que de points grattés de petits en grands tournoi ! Il faut avoir la foi chevillée au corps pour ne pas baisser les bras quand les éliminations au premier tour voire dans les préliminaires s’enchaînent. Et que la mauvaise passe se prolonge. Et elle en a connu quelques unes de mauvaise passes, celle qui est entrée sur les courts comme d’autres entrent en religion. Ons a en effet donné ses premiers et timides coups de raquette à l’age de trois ans sous le regard protecteur de sa maman.
Mais si la route fut difficile, les prémices du talent remontent à ses débuts sur la scène professionnelle, alors qu’elle était junior et qu’elle avait pour modèle sa compatriote Samira Sfar. La première à entrer dans le top 100. Nous sommes alors en 2010. La Tunisienne est incontestablement la révélation de l’année du tennis africain. Encore classée junior, elle a écumé, avec un réel succès, les tournois du grand chelem. Tout a commencé en mai en France. Qualifiée d’office à Roland Garros grâce à ses performances antérieures, Ons a tout balayé sur son passage. Une balade autoritaire qui la mènera jusqu’à la finale.
Premier coup d’éclat, Roland Garros, en junior
Tout dans son parcours semblait indiquer qu’elle allait devenir la première junior africaine à remporter un tournoi majeur. Mais dans la ligne droite, la jeune Tunisienne a fini par subir le poids de la responsabilité. Face à la géniale ukrainienne Elena Svitolina, Jabeur avait commencé par trembler. Sans doute intimidée par l’événement et la pression du nombreux public, elle céda largement le premier set.
Au second, la belle Ons concéda à nouveau cinq jeux d ‘affilée à son adversaire qu’elle avait pourtant dominé quelques semaines auparavant à Bruxelles. Puis dans un sursaut incroyable, preuve d’un tempérament trempé dans de l’acier, elle revint à cinq jeux partout (5-7) mais dut concéder la défaite. Lors de cette finale, on eut l’impression que la sociétaire du TCH Sousse avait été victime du syndrome de la « peur de la victoire » et d’une forme de décompression après avoir battu en demi-finale la numéro un mondiale de la catégorie.
La belle épopée parisienne va donner des ailes à Ons Jabeur. Dans la foulée, elle participe au tournoi de Wimbledon. Son aisance sur herbe n’avait rien à envier à son savoir-faire sur terre battue. Après trois victoires convaincantes, la Tunisienne a dû s’incliner en quart de finale du simple devant la Russe Yulia Puntiteseva et seulement en demi-finale du double, avec comme coéquipière, la Portoricaine Monica Puig.
Consolider sa bonne position en 2022
Insatiable, la protégée de l’entraîneur Fares Zaier dispute la même année les Jeux Olympiques de la Jeunesse de Singapour où elle atteint à nouveau la finale. Singapour était une sorte de pause fructueuse dans sa quête de performances de haut vol. Et c’est finalement début septembre qu’elle va retrouver l’excellence de la compétition en disputant l’autre tournoi du grand chelem, Flushing Meadow. Victorieuse à quatre reprises, elle se trouve propulsée en demi-finale. Et, pour la deuxième fois en trois mois, Ons Jabeur va buter sur la Russe Yulia Puntiteseva (4-6, 3-6).
Mais qu’importe, l’essentiel est ailleurs. Car si elle n’a remporté aucun des grands tournois internationaux dans lesquels elle était engagée, la Tunisienne avait emmagasiné une expérience considérable. Qui l’a beaucoup servi ces dix dernières années.On connaît la suite. Encore relativement jeune, Ons Jaber n’a pas forcément atteint son plafond de verre. Quelques nouveaux exploits en Europe et aux Etats-Unis dans les prochains mois pourront lui permettre de consolider sa position dans la durée.
@Fayçal CHEHAT
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