Lina Ghotmeh:au chevet du British Museum
L’architecte Lina Ghotmeh poursuit avec méthode et une confiance inébranlable la construction d’une carrière hors-norme. Alors qu’elle entre dans sa quarante quatrième année de vie, c’est le Royaume Uni qui vient de lui confier un projet colossal : rénover les galeries de l’antiquité du Britsh Museum qui est sans doute le plus grand rival du Musée du Louvre. Hasard du calendrier, le musée parisien prépare lui aussi sa révolution pour répondre convenablement à une demande exponentielle du public.
Ouvert en 1759, le British Museum dispose de plus de sept millions d’objets sur l’histoire et la culture humaine. C’est clairement, l’une des institutions les plus visités au monde. Situé au cœur de la capitale britannique, il accueille chaque année plus de cinq millions de visiteurs.
Le choix de Lina Ghotmeh s’est fait au final après une compétition longue de neuf mois entre 60 équipes internationales. Pour résumer cette conclusion heureuse en faveur de la native de Beyrouth, les spécialistes estiment que c’est le succès d’un style authentique affirmé ces dix dernières annés, un subtil mélange » entre respect du passé et projection vers l’avenir« .
Dans un message destiné à la presse ,Georges Osborne, président du British Museum, et du jury qui a choisi la Libanaise, estime que le projet initié sera « l’une des plus grandes rénovations culturelles dans le monde. Lorsque nous avons emménagé dans notre bâtiment actuel il y a 200 ans, le monde a été impressionné. Je pense qu’il le sera à nouveau lorsque la transformation de nos grandes galeries de sculptures, et de bien d’autres choses encore, sera achevée« .
Le chantier concernera les galeries de l’aile ouest, un tiers du musée, qui abritent des objets de l’Antiquité grecque, romaine, égyptienne, de la période assyrienne, et du Moyen-Orient. dont les frises exceptionnelles du Parthénon.Soit 15 650 mètres carrés qui représentent un tiers de la surface totale de la vénérable institution culturelle londonienne.
La rénovation vise à améliorer l’expérience des visiteurs, en favorisant une circulation plus naturelle et une meilleure interaction avec les collections. Les décideurs du musée attendent beaucoup de ce chanter herculéen et demandent aux amateurs d’art d« imaginer des galeries lumineuses, des parcours fluides, des mises en scène qui racontent des histoires. Ce n’est pas une simple rénovation, mais une réinvention totale de l’expérience muséale. Les attentes sont immenses, et les enjeux, tout autant. »
Et bien sûr, le choix de l’architecte n’a pas été laissé au hasard : après une compétition acharnée de neuf mois, impliquant plus de 60 équipes internationales, un écremage des dossiers qui a duré plusieurs mois, cinq cabinets ont été retenus. Puis, fin février la décision est tombée.

Lina Ghomeh a été sélectionnée à l’unanimité par un jury haut de gamme composé de spécialistes très pointus à l’image d’ Yvonne Farrell, Meneesha Kellay, Mahrukh Tarapor, Sarah Younger. Et bien sûr Nicholas Cullinan, directeur du British Museum et des membres du conseil d’administration tels que Tracey Emin, Charlie Mayfield et Alejandro Santo Domingo.
Dans une de ses premières sorties médiatiques, l’heureuse élue a dit tout son bonheur de mener à bien cette importante mission: « Chaque projet, pour moi, est un voyage historique, matériel et créatif, a-t-elle confié au magazine digital saoudine arabnews.com,,comme une « archéologie du futur. Je suis ravie de concevoir avec une compréhension profonde de ce musée : son histoire, les possibilités de ce que pourrait être un musée du XXIe siècle, la collection, sa provenance et les histoires qu’il devrait raconter », a ajouté Ghotmeh. « Il s’agit de trouver des moyens de s’y engager, de créer un dialogue et de transformer les espaces en vaisseaux. C’est une opportunité de créer des lieux extraordinaires qui inspirent une connexion profonde avec le monde. »
2023 : Dans cette vidéo, Lina Ghotmeh évoque sa carrière et sa philosophie architecturale
Lina Ghotmeh est l’auteure d’une flopée de projets importants conçus à l’aune de son authentique philosophie architecturale.L’architecte qui a grandi à Beyrouth dans les années 1980, en pleine guerre civile libanaise, est connue pour sa sensibilité dans la conception de projets.
En 2023, elle a conçu le Serpentine Pavillon London, devenant ainsi la deuxième femme architecte à le faire après Zaha Hadid. Elle a également été chargée de concevoir un musée d’art contemporain à AlUla, l’ancienne région désertique de l’Arabie saoudite, dans le nord-ouest du pays. Plus tôt encore, en 2005, elle avait remporté le concours international pour la conception du Musée national d’Estonie alors qu’elle travaillait à Londres et collaborait avec les Ateliers Jean Nouvel et Foster & Partners. La belle aventure continue pour une quadra dont le potentiel créatif semble inépuisable.
@Fayçal CHEHAT
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