« Les Filles du Nil », un bijou signé Nada Riyadh et Ayman El Amir
Le long métrage documentaire égyptien « Les filles du Nil » coréalisé par Nada Riyadh et Ayman El Amir est depuis le 5 mars dans les salles françaises et dans d’autres pays européens. Cette production douce amère financée par l’Egypte, la France, le Danemark et deux pays arabes, en l’occurence le Qatar et l’Arabie saoudite, avait été récompensée de L’oeil d’or du meilleur documentaire dans la section la semaine de la critique du Festival de Cannes 2024 ex æquo avec « Ernest Cole, photographe » de Raoul Peck« .
Ce film est l’histoire de jeunes filles égyptienne qui rêvent de devenir des femmes libres et autonomes grâce à un projet audacieux comme le résume son synopsis : » Dans un village isolé et conservateur du sud de l’Égypte, un groupe de coptes, privées de leurs droits, se rebellent pour former une troupe de théâtre de rue exclusivement féminine. Rêvant de devenir comédiennes, danseuses et chanteuses, elles bravent leurs familles et les locaux avec leurs performances provocantes ».
Les réalisateurs ont décidé alors de suivre cette épopée durant quatre années pleines à travers les trois animatrices de cette troupe courageuses en l’occurence Haidi, Majda et Monika qui animent des spectacles de rue qui s’inspirent de leur vie quotidienne et de leur volonté de vivre ou au moins de survivre sans dépendre aucunement des hommes.
Une aventure passionnante qui doit franchir tous les obstacles dressés par une société patriarcale tellement réfractaire à l’envie d’émancipation des héroïnes du petit village El Barsha situé dans le sud de l’immense mégapole qu’est Le Caire.
La réalisatrice Nada Ryadh qui travaille toujours dans son pays, s’est confiée longuement sur la génèse du documentaire dans un entretien accordé au plus grand quotidien égyptien et du monde arabe, l’historique Al-Ahram : « En 2017, nous avons rencontré ces jeunes femmes, lors de notre travail avec un institut féministe basé au Caire qui visait à soutenir les femmes dans le domaine des arts, en particulier dans les communautés marginalisées. Au cours de cette période, nous avons dû nous rendre dans le sud de l’Égypte, en raison de la nature de ce travail à l’époque. La première fois que nous les avons rencontrées, c’était lors de leur performance de rue et nous sommes restées en contact. En 2018, elles nous ont demandé de venir projeter nos documentaires car elles étaient très curieuses de notre travail. Toute l’expérience était passionnante et nous voulions en savoir plus sur elles, alors elles nous ont demandé si nous pouvions les filmer. »
@Méditerranéennes Magazine.
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