Laura Pausini :” En Italie,j’ai vendu autant ou plus que les hommes”
Laura Pausini, c’est une voix, une musique qui parle beaucoup aux Italiens et même au reste de l’Europe et du monde. Les statistiques de son audience sont stratosphériques. Alors que nous sommes en juin 2024, elle en est à sa dixième tournée internationale . Et elle fait salles combles dans toutes les villes où elle pose ses valises.
Pour la période en cours, elle a réuni plus de 450 000 spectateurs sur trois continents : Europe, Etats-Unis et Amérique latine. Et le meilleur reste à venir. La native de est l’Italienne la plus suivie et appréciée dans le monde avec une moyenne de 8 millions d’écoutes par mois via Spotify et 5 milliards d’auditeurs cumulés en streaming depuis que cette offre existe.
Même appétit d’ogresse en matière de récompenses avec un Grammy Award, quatre Latin Grammys, un Golden Globe, une nomination aux Oscars et un Latin Recording Academy Person of the Year 2023. Des chiffres affolants qui ne racontent qu’une partie de sa belle histoire.
Un bilan qu’elle a su construire contre vents et marées après des lustres de professionnalisme même à ses débuts où personne – et surtout pas les hommes- ne lui a facilité la tache comme elle l’a expliqué dans un superbe entretien accordé à un quotidien madrilène. F.C
“Dans mes premières années, le monde de la musique était plein d’hommes plus âgés avec des CV très importants, et parfois ils m’intimidaient. Mais je suis fier de penser que, même à ce moment-là, quand il fallait prendre des décisions concernant mes chansons, sur ce qu’il fallait faire et ce qu’il ne fallait pas faire, j’étais une vraie garce. C’est-à-dire que j’étais très sûr de mes oui et de mes non (…).”
“Pendant longtemps, les gens avec qui je travaillais me disaient que les femmes vendaient moins, surtout à mesure qu’elles vieillissaient. Et cela me paraissait normal, car dans les années 80, la plupart des chanteuses faisaient deux ou trois chansons et puis plus rien. Mais les années 90 ont été fondamentales dans le monde de la musique féminine et j’ai beaucoup de chance de les avoir vécues. Dans mon pays, j’ai vendu autant ou plus que les hommes, j’ai été la première à remplir un stade et la première à quitter l’Italie en chantant en italien et en espagnol.
” Au fil des années, j’ai appris que ce qu’on m’avait dit n’était pas vrai. Et j’ai toujours essayé d’impliquer de nombreuses femmes dans mon travail. Mon équipe est composée de nombreuses femmes. Je suis très proche mais aussi très exigeante avec moi-même et avec les personnes qui travaillent avec moi. Je ne me concentre pas sur le sexe (le genre) mais sur les capacités des gens, mais en même temps, il est vrai que dans les années 90, aucune femme ne m’a interviewé, il n’y avait pas de femmes patronnes dans les entreprises ou à la télévision. C’étaient tous des hommes. “
( Propos extraits de l’interview parue dans les colonnes du quotidien espagnol El Pais du 23 juin 2024)
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