Isabel Allende: « Pendant de nombreuses années, le féminisme a été une insulte”

 Isabel Allende est une combattante de la première heure. La chilienne est la fille  de Tomás Allende, diplomate de son état et cousin germain du président Salvador Allende déchu e et tué après un coup d’Etat fomenté par l’armée de son pays appuyée avec l’a val et l’aide des Etat-unis. Devenu ecrivaine Isable s’éxile  au Venezuela dès le coup d’Etat commis par le général Pinochet le 11 septembre 1973. Elle vit aujourd’hui à San Francisco.

A 80 ans, la romancière a toutes ses dents et continue de mordre dans la vie en se montrant tout aussi vive et créative qu’u demi siècle plus tôt. Son dernier roman, “Le vent connaît mon nom“, dont le thème puissant est l’exil et l’immigration imposées dans  notre monde contemporain.

Isabel Allende qui a créé  la fondation portant son nom –  en hommage à Paula  sa fille aînée, éducatrice et psychologue au service des marginalisés,  disparue à 28 ans seulement –  est également très sensible à la situation  des droits des femmes. Les succès littéraires de la native de Lima (Pérou)  font d’elle une des écrivaines les plus lues de la langue espagnole avec 77 millions d’exemplaires vendus et des textes traduits en 42 langues. Dans un eetretien accordé au quotidien espagnol El Mundo, elle évoque, entre autres sujets, la place du féminisme et l’inquiétante montée des pouvoirs autoritaires  à travers la planète.  Fayçal CHEHAT

 

À propos du patriarcat

Nous devons essayer de mettre un terme à tant d’indignités dont sont victimes  les femmes.. Comment? Le but ultime est la fin du patriarcat en faveur d’un système de coexistence inclusif. le féminisme. C’est une étape. Pendant de nombreuses années, être féministe a été une insulte. Maintenant, c’est normalisé, mais il reste encore beaucoup à faire. D’autant plus avec les énormes revers auxquels nous assistons. Je pense aux femmes afghanes. Du jour au lendemain, ils sont passés de médecins ou d’enseignants à être, une fois de plus, enfermés dans une burqa et sans droits. Les pays les plus en retard sont ceux où les femmes sont dans la pire situation…”

Isabel Allende parle de son dernier roman – sortie en mai 2023 –  intitulé “Le vent connaît mon nom

La menace la plus urgente
Celle du fascisme et de l’autoritarisme, encore. Aux États-Unis, c’est réel. Il y a plus de polarisation qu’il y a quelques années. Même si, en même temps, nous avons plus d’outils pour le combattre. Quand je suis née, la Seconde Guerre mondiale avait éclaté, l’ONU n’avait pas été créée, la Déclaration universelle des droits de l’homme n’existait pas, le féminisme était presque furtif… Eh bien, maintenant, il faut faire attention à ne pas revenir en arrière après de nombreuse  décennies de réalisations et  de conquêtes…. C’est  un risque pour tout le monde. Dans la plupart des pays européens, et aussi aux États-Unis, j’ai lu qu’il y a 40 % de la population, plus ou moins, qui serait satisfaite d’un gouvernement autoritaire. Cela fait peur…

(Extraits d’une interview parue dans les colonnes du quotidien espagnol El Mundo daté du 15 juin 2023)

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