Provocatrice à souhait, largement tournée vers la sexualité féminine, femme et réalisatrice de conviction, Catherine Breillat ne laisse pas indifférent. Plus encore, elle est clivante. Ce qui ne la dérange, ni ne l’inquiète. La native de  est restée souvent droite dans ses bottes. Sa thématique  ne lui a pas facilité la carrière tant elle était devenue, selon ses propres termes, “infinançable“.

Après dix ans de vaches maigres sur le plan de la visibilité médiatique, Catherine Breillat est  revenue au devant de  la scène le printemps dernier à Cannes avec son film “L’Été dernier” joué par un duo formé de l’expérimentée Léa Drucker et d’un jeune premier prometteur, Samuel Kircher.

D’une interview puissante et fourmillante de convictions et d’anecdotes nous avons retenu  un extrait qui rappelle à quel point  même les  sociétés dites plus avancées barbotaient,t il y a seulement trente ans, dans une misogynie crasse. Et souvent dans leurs “étages” les plus  élevés.

“En arrivant à Paris, je voulais faire l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC, devenu le Fémis en 1988). Le directeur avait dit à mon père qu’il ne pouvait pas me prendre  parce qu’il ferait de moi une chômeuse, parce que j’étais “juste une fille”. Les hémisphères cérébraux, c’est pas des couilles , que je sache.

” Dans les mêmes années, il y a eu une autre blessure violente. À la télévision , j’ai vu une séance à l’Assemblée nationale     au cours de laquelle Michel Debré, notre Premier ministre (de 1959 à 1962, ndlr), discutait de la pilule pour les femmes et disait: ” Mais qu’est-ce qu’elles feraient de cette liberté, ces pauvre petites perruches!”

(Propos extraits d’un entretien paru dans les colonnes du  numéro 200, septembre 20234, du périodique Trois Couleurs édité par la société MK2)

*A noter  que  la Cinémathèque française lui a consacré une rétrospective du 11 au 24 septembre. Et que son dernier ouvrage, “Je ne crois qu’en moi”un livre d’entretiens publié par les éditions Capricci est dans les bonnes librairies.