Anamaria Vartolomei : “Maria Schneider a tenté de s’émanciper de la sexualisa tion qu’on faisait d’elle”

Dans cette 77e édition du Festival de Cannes qu’on annonce comme un grand cru, chose que l’on pourra vérffier à la fin de la semaine lorsque le palmarès sera connu, il y a déjà une actrice qui crève l’écran, la Franco-roumaine  Anamaria Vartolomei, avec deux films en lice, “L’Événement“, oeuvre d’Audrey Diwan,  adapté du récit  d’Annie Ernaux, qui raconte son avotement clandestin dans les années 60  et surtout  le long métrage  “Maria, de la réalisatrice Jessica Palud. 

Maria Schneider et Marlon Brando dans “Le dernier tango à Paris” de triste mémoire pour l’actrice parisienne.

Elle y incarne admirablement  une autre actrice,  Maria Schneider, dont la carrière et la vie tout court ont été détruits par le tournage hypersexualisé du  “Le dernier tango à Paris ” de   Bernardo Bertolucci avec pour partenaire le monstre sacré de l’époque, Marlon Brando.

Maria avait 20 ans suelement. Elle tourna dans bien d’autre films sous la direction de grands  réalisateurs tels que Jacques Rivette, Franco Zeffirelli,  Bertrand Blier...Mais plus rien ne sera comme avant – le temps de l’innocence – puisque la native deParis  allait sombrer petit à petit dans la consommation de drogues dures et de  faire plusieurs tentatives de suicide  avant de décéder en 2011, à l’âge de 58 ans, d’un cancer généralisé.

 

Par ailleurs,  elle ne tournera plus de scènes de nu. Comme elle l’expliqua quelques années plus tard dans un tabloïd:  ” Je me sentais très triste parce que j’étais traitée comme un sex-symbol – je voulais être reconnue comme une actrice et tout le scandale et les conséquences du film m’ont rendue un peu folle et j’ai fait une dépression». Méditerranéennes Magazine.

 

Méditerranéennes Magazine.

C’est quoi l’histoire de Maria Schneider ? Au final, on l’associe à un seul moment d’un seul film, cette scène terrible du Dernier Tango à Paris, mais ce n’est qu’une bribe de sa vie. L’histoire de Maria Schneider, elle pleine de facettes et c’est beau que le film les montre. C’est beau qu’on la voit à l’adolescence avec sa timidité et sa pudeur, puis dans sa vie de jeune femme avec le désir de devenir actrice, avec sa fougue, son incandescence, sa liberté.

C’était quelqu’un de droit qui n’aura jamais cédé à la trop basse valeur que la société lui a accordée. C’était une femme libérée qui aimait danser, sortir, qui était très en phase avec son corps, jusqu’à ce que ce corps devienne un poids, jusqu’à se détruire et se replier sur elle-même, jusqu’à la drogue et la dépression.

On le voit dans Profession : reporter de Michelangelo Antonioni (1975) : elle a perdu du poids, elle se cache derrière des habits plus masculins, plus amples, elle a tenté d’adopter une attitude plus garçonne afin de s’émanciper de la sexualisation qu’on faisait d’elle.

( Propos extraits d’un entretien accordé au magazine français Marie Claire et paru le 23  mai 2024)

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