Claire Richard : “J’ai découvert un autre rapport à la douceur”
Journaliste, écrivaine et traductrice, Claire Richard, 37 ans, est l’auteure, entre autres productions intellectuelles, de Young Lords, histoire orale des Black Panthers Latinos (éditions L’Échappée) et La Souveraineté Technologique (éditions 369).
Selon son profil repris par les médias, “elle s’intéresse “aux croisements entre l’intime et le politique, aux formes de l’action collective et aux paradoxes des politiques d’émancipation”.
Son dernier ouvrage “Des mains heureuses, une archéologie du toucher”, paru début janvier 2023 aux éditions Seuil, Claire Richard s’est penchée passionnément sur “l’immense continent des gestes de la maternité, tour à tour libérateurs et aliénants. L’amour et la perte, la tendresse et la violence, la transmission et la rupture, la naissance et la mort…”.
Un éveil commencé au coeur de la pandémie du Covid-19 et l’instauration frustrante et impitoyable des « gestes barrières ” et de la société “sans contact”.A l’heure ou la femme écrivaine allait donner naissance à son enfant dans une maternité régie par les nouvelles régles. Claire Richard rencontrera le public pour une conférence débat «
– Claire Richard rencontrera le public le 14 février au mk2 Bibliothèque à 19 h 3
MOTS CHOISIS
“Pour des raisons familiales et féministes, j’ai longtemps un peu méprisé la douceur, que j’associais à la mièvrerie. C’était plutôt la force qui m’intéressait. Mais l’expérience de la maternité a complètement déplacé ce paradigme : se trouver responsable d’une toute petite personne, dans un état de fatigue abyssal, fait vite voler en éclat le mythe de la force… J’ai découvert un autre rapport à la douceur. Cependant, je ne défendrais pas dans l’absolu une « puissance de la douceur » — ce qui me semble toujours risqué d’un point de vue féministe. Ce qui paraît le plus intéressant, c’est moins de réinvestir ces catégories que de les dépasser. Qu’on cesse d’opposer force et douceur, par exemple, pour voir les choses comme des continuums, des complémentaires. Comme l’a dit une prof d’autodéfense féministe lors d’un stage : « Apprendre à méditer, à laisser couler les choses, c’est essentiel. Mais, parfois, frapper un bon coup, aussi. »
(Extrait d’un entretien paru dans les colonnes du magazine digital troiscouleurs.fr daté du 7 février 2023 )
Commentaires