Zoulikha Tahar: « L’humour en Algérie relève un peu de l’instinct de survie »
Attention talent ! Poètesse, slameuse de haut vol et réalisatrice de courts métrages, Zoulikha Tahar, 26 ans, auteure de Kol youm, sorti en 2021, est également à barre de la délicieuse mini série ( 6 épisodes de 11 minutes ) dont le scénario est inspiré du roman « Nos richesses » signé par Kaouther Adimi et paru aux éditions Points en 2021.
Cette série algérienne, visible sur Arte depuis le 2 juin 2025 ( disponible en replay aussi jusqu’en 2028) déroule avec bonheur le scénario suivant qui nous mène » dans les pas pressés de son héroïne en crise, motivée par le désir de fuir mais entravée par la culpabilité, la websérie immerge dans l’atmosphère microcosmique d’une ville côtière près d’Oran. Cette galerie de portraits, incarnée par des comédiens amateurs et professionnels, présente une mère agacée des concessions de liberté de son mari à leurs filles, une amie frondeuse, une psy reconvertie en coiffeuse, une voisine intrusive et un môme reporter de rue. Ponctuée de pastilles d’animation oniriques, la série oscille entre comédie et récit d’apprentissage. A noter que Elsardines a reçu la mention spéciale de l’édition 2025 de Séries Mania.
Rubrique « Leur dernier mot »
« J’avais tourné un court métrage documentaire, Kol youm (2021), sur la charge mentale des mères et leur sentiment de dépossession face à l’émancipation de leurs filles. la productrice Claire Leproust Maroko l’a vu et m’a propos de le développer. le projet a évolué en série de fiction avec des pastilles d’animation, comme des échos d’enfance, qui lui donnent une légèreté de fable sociale. Je tenais à ce ton parce qu’en Algérie la femme reste toujours « la fille de », une éternelle mineure .
Dans les pas pressés de son héroïne en crise, motivée par le désir de fuir mais entravée par la culpabilité, la websérie immerge dans l’atmosphère microcosmique d’une ville côtière près d’Oran. Cette galerie de portraits, incarnée par des comédiens amateurs et professionnels, présente une mère agacée des concessions de liberté de son mari à leurs filles, une amie frondeuse, une psy reconvertie en coiffeuse, une voisine intrusive et un môme reporter de rue. Ponctuée de pastilles d’animation oniriques, la série oscille entre comédie et récit d’apprentissage.
« Ma poésie, qui parle de de la condition féminine, use de cette forme de naïveté. Elle me permet d’être écoutée plus sereinement par ma famille, car je n’écris pas contre elle. mais au-delà de l’Algérie. Elsardines raconte l’histoire universelle d’une fille qui n’a jamais quitté son village et qui doit embarquer sur un navie où elles la seule femme, avec cette question : est-ce que partir, c’est trahir ?
(Propos extraits d’un entretien accordé à Arte Magazine daté du 3 juin 2025)
@Méditerranéennes Magazine
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