Yasmine Al Massri: ” Mon Instagram est comme une tombe”
Engagée, elle l’est assurément. L’actrice palestinienne Yasmine Al Massri ne prend pas de gants lorsqu’elle évoque son métier qu’ elle ne peut vraiment dissocier de son enfance et de sa jeunesse vécues cmme refugiée dans les camps au Liban. Du temps de la guerre civile qui a ravagé le pays du Cèdre.
Tout en se réjouissant d’avoir eu la chance d’avoir pu pourssuivre des études en France quand ses parents – un père palestinien et une mère égyptienne – ont pu s’installer dans l’Hexagone.À Paris, elle étudie à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts d’où elle en sort diplômée en Multimédia et Live Performance. Avant un nouvel exil aux Etats-Unis.
C’est dans le pays de Hollywood que Yasmine débute sa carrière d’actrice avec l’aide et l’encouragement de son amie la réalisatrice libanaise Nadine Labaki qui lui confie son rôle important dans Caramel . Le film, présenté à la Quinzaine des Réalisateur du Festival de Cannes en 2007, suit avec humour le quotidien de plusieurs femmes en quête d’émancipation dans la capitale libanaise.
Dans la foulée, la télévision américaine lui ouvre les portes des séries. Elle participe dans NBC à Crossbonesen 2014 avec comme partenaire un certain John Malkovich. Suivra un rôle de jumelle dans Quantico la série d’espionnage dans made ABC qui a connu un gros succès populaire. Son dernier film où elle est Amira, sonne comme un retour aux sources puisque le film “The Strangers’ Case” , réalisé par Brandt Andersen, est consacré aux refugiés syriens.
À ce sujet, elle avait confié que jouer le rôle d’une musulmane voilée à la télévision américaine était un «terrain miné effrayant même si je cherche toujours des choses qui me font peur, parce que quand je ne suis pas effrayée, je ne suis pas motivée». À cette femme à l’engagement pluq eu jamais chevillé au corps , les événèments qui endeuillent depuis octobre 2023, sa terre de coeur, Ghaza, lui ont inspiré la déclaration suivante.
« Mon Instagram est comme une tombe. C’est comme une nouvelle de mort parce que la plupart des gens que je suis sont des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et même ceux qui ne font pas de politique, ils ne parlent aujourd’hui que de ça, car comment peut-on parler d’autre chose ? Comment parler de votre crème visage ? Comment parler de ses vacances sur un yacht ou sur une île ? Comment peux-tu parler de ton cours de yoga ? “
(Extrait d’un entretien publié par le quotidien émirati ” Then National” daté du 29 juin 2024).
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