Paris: l’hommage à la diva Oum Kalsoum
Grand moment attendu à Paris concernant Oum Kalsoum, la légende de la musique arabe et universelle, surnommée aussi “La Perle du Nil” , “El Sett” (La Dame en arabe) disparue il y a un demi siècle.
En effet, le célèbre théâtre Salle Gaveau,consacré exclusivement à à la musique classique et de chambre, lui réservera mardi 9 juillet une soirée unique et exceptionnelle dans tous les sens du terme.
Un événement organisé pour célébrer le centième anniversaire de l’établissement des relations diplomatique entre l’Hexagone et le pays baigné par le Nil. Y sont conviées, entre autres, d’importantes personnalités du monde politique, diplomatique et culturelle des deux pays.
Ce sont trois stars égyptiennes contemporaine, en l’occurence la chanteuse Marwa Nagy, le chanteur Riham Abdel-Hakim et la soprano Amira Selim qui interprêteront une toute petite partie de son immense répertoire. L’orchestre étant placé sous la direction de Mohamed El-Mougy.
Ìl faut rappeler que la diva arabe avait chanté à deux reprises à l’Olympia, l’autre grande salle célèbre de Paris. Ils resteront à jamais les seuls concerts donnés par celle dont La Callas elle même a toujours vanté le talent et la puissance des cordes vocales
C’était les 13 et 15 novembre 1967. L’organisation de cet événement colossal, dirigée de main de maître par Bruno Coquatrix, a ressemblé aux travaux d’Hercule puisqu’elle a duré un an et demi.
Le directeur tout puissant de l’Olympia ne connaissait absolument rien de la diva cairote.Il se disait même qu’il pensait avoir à faire à une simple dnnseuse orientale lorsqu’il visita la capitale égyptienne pour négocier le contrat des deux concerts.
Une grosse erreur puisque Oum Kalsoum imposa son propre cachet estimé à 20 millions de centimes par concert (250 000 euros actuels) sans commune mesure avec ce qu’il avait l’habitude de verser aux stars française et européennes qui faisaient la réputation de la salle parisienne.
Outre le coût du double concert, l’Egyptienne plaça très haut la barre concernant la prise en charge de son orchestre (30 membres ) dans l’un des plus prestigieux palaces de Paris. Et pour cause, il faut reconnaître qu’avec la native de Tamay Al-Zahayira, dans le delta du Nil, les fans en ont toujours eu pour leur argent.
Un concert de trois cbansons, c’était toujours six heures de musique et grande poésie assurées. Le 13 novembre, entre 21h et trois heures du matin, elle a chanté trois textes adorés par les foules puisés dans un répertoire de 283 chansons : “L’Amour de la nation“, “Les Ruines” (1) et “-T-“Toujours“.
Décédée le 3 février 1975, à l’âge de 75 ans, son enterrement sera suivi sur un long parcours par 2 millions de fans en larmes. Un hommage aussi extraor- dinaire que celui qui fut réservé à l’autre géant du pays des Pharaons, le présidentde la République Gamal Abdel Nasser qui avait rendu l’âme le 28 septembre 1970.
@Fayçal CHEHAT
(1) Extraits de la célèbre chanson “Al Atlal”
Ô mon coeur, ne demande pas où est passé l’amour
Il n’était qu’un château de mirages et s’en est allé
Sers-moi et bois en souvenir de ses ruines
Et raconte-moi tant que mes larmes couleront
Comment cet amour est devenu une légende
Et mots exemplaires de l’amour passionnel
Je ne pourrais t’oublier car tu m’as séduite
Par ta bouche aux appels doux et élégants
Et d’une main qui se tendait vers moi
Telle la main tendue à un naufragé à travers les vagues
Et un éclair qui mettrait le voyageur solitaire en confiance
Y a-t-il semblable à cet éclair venant de tes yeux ?
Ô mon amour, j’ai un jour visité le nid
De l’oiseau du désir ardent pour lui chanter ma douleur
Tu as la nonchalance de l’amoureux généreux
Et la cruauté du puissant qui trône
Pourtant ma tendresse pour toi me brûle les côtes
Et les secondes sont comme des braises dans mon sang
Donnes-moi ma liberté et lâches mes mains
J’ai tout donné et il ne me reste plus rien
Ah ! par ton emprise mon poignet saigne
Pourquoi ne pas l’épargner et rester comme je suis
Il ne me reste plus qu’à garder (en souvenir) mes promesses que tu n’as pas respectées
Sinon le monde ne serait pour moi qu’une prison
(“Les Ruines” ) inspiré du texte du poète égyptien Ibrahim Nagi.
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