Speranza Scappucci, l’opéra à ses pieds

Dans le monde feutré de l’Opéra, c’est un événement très important qui vient de magnifier la vie et la carrière de la Cheffe d’orchestre,Speranza Scappucci.  En effet, l’Italienne, cinquante ans depuis le 9 avril, a été choisie en cet ensoleillé mois de juin   par le vénérable  Royal Opera House (Roh) de Londres comme « cheffe invitée principale » à partir de septembre de la saison 2025/26.

Les dirigeants du temple londonien comptent beaucoup sur elle «Nous sommes ravis. Nous avons été extrêmement impressionnés par la merveilleuse relation qu’elle a créée avec le Roh Orchestra en 2022, a confié Oliver Mears, surintendant du Royal Opera House, sa chaleur, combinée à son extraordinaire talent musical et à l’étendue de son répertoire, font d’elle un complément parfait à la famille Covent Garden“.

Ce qui n’était pas arrivé depuis un quart de siècle et la belle parenthèse Danielle Gatti (1993-1997). Italien lui aussi. La nomination est d’autant plus exceptionnelle, que c’est la première fois dans l’histoire de l’Institution qu’elle est confiée à une femme.

Rappelons pour les profanes le parcours de l’heureuse élue.Cette fille d’un père  journaliste et d’une professseur d’anglais dans un lycée,  née à Rome en 1973, a commencé la musique à l’âge de cinq ans.Elle a suivi sa formation  au Juilliard        School et du Conservatoire de Musique Sainte-Cécile de Rome

Ces dernières années ont vu le cours de sa carrière s’accélérer et ses concerts la conduire dans toute l’Europe de la grande musique: Zurich, Liège, Berlin,  Buapest, Lyon, Stockholm, Genève, Paris, Barcelone, Milan, Vienne… Et à Washington et Montréal en Amérique, comme à Tokyo en Asie. Dans les mois à venir, elle sera l’invitée exceptionnelle du Metropolitan Opera de New York avec Rigoletto…

Pour arriver à la nommination prestigieuse qu’elle vient de recevoir, Speranza a dû  fait preuve, trois décennies duran d’une abnégation, d’un sens profond du sacrifice dans un art où la passion et le talent originel ne suffisent pas pour espérer se faire un espace, s’y installer et surtout durer.

Consciente de cela,l’artiste transalpine ne manque pas de rappeler aux jeunes virtuoses pressés combien il est important d’avoir ces qualités habillées de patience voire de réslience pour atteindre les sommets.

Comme le ferait un candidat alpiniste aspirant à planter son piquet sur la plus haute roche de l’Everest. « Je le dis aux jeunes, affirmait elle dans un entretien accordé au quotidien franiais La Croix en,  la patience est une vertu cardinale. J’ai longtemps travaillé comme pianiste, chef de chant et assistante, apprenant énormément des grands chefs, notamment Riccardo Muti, que j’ai côtoyés. C’est seulement à l’âge de 36 ans que j’ai décidé de tenir moi-même la baguette… »

Et lorsque les journalistes lui demandent quel est son plus grand rêve, elle répond avec une modestie authentique et désarmante :  ” Il consiste à toujours être capable de bien accomplir ce que je fais, de rester fidèle au compositeur et de restituer humblement ce qu’il ou elle a écrit”. Tout est dit sur sa personnalité si authentique.

Avant cette annonce fantastique venant du ROH, Spéranza avait fait d’autres premières dans son métier en tant que femme En 2022, elle devient la cheffe  principale de l’Opéra royal de Wallonie à Liège en Belgique.

       ” Un faible pour Verdi, Puccini, Bellini…Mozart et Schoubert “

La même année,  alors que le vieil adage dit que nul n’est prophète en son pays, la Romaine connait le grand bonheur d’être la  première femme italienne à diriger le concert de l’anniversaire de la République, italienne (2 juin) et la première  à diriger  de grands orchestres à La Scala (18 janvier 2 février) au Covent Garden, aux Opéras de Paris et de Vienne, au Staatsoper de Berlin et au Met.

Il faut rappeler que celle qui a  également enseigné  les fondements de la musique classique a été la collaborratrice de  vraies pointures du métier  à l’image des  Zubin Mehta, Seiji Ozawa,Gatti, Levine,  Ricardo Muti…,

Dotée d’une curiosité infinie, ouverte à toutes les créations universelles, de Mozart à Shubert en passant par répertoire russe, la Romaine  n’a par ailleurs  jamais caché  son  penchant voire la passion qu’elle voue aux icônes de son pays de naissance et de coeur.

Ainsi , à propos de Verdi, elle  dit : “Il incarne le sentiment national italien, la soif de liberté, la fierté d’un peuple.Sa grandeur parle à tout le monde, débordant d’humanité dans le tragique comme dans l’humour. S’il avait vécu encore vingt ans, il aurait fait du Ravel ou même du Stravinsky ! »

Enfin, évoquant Bellini, son autre chouchou, elle avoue son admiration: «J’adore Bellini, c’est un compositeur génial, que j’ai beaucoup étudié, et qui réussit toujours à créer une musique magnifique à partir d’éléments très simples. Pouvoir faire mes débuts à la Scala avec ce compositeur, je n’aurais pas rêvé mieux.” Idem pour Puccini

Dans la vie de Speranza, il y a évidemment la musique et la direction d’orchestres mythiques, mais pas que cela. Bon sang ne saurait mentir, l’Italienne a d’autres hobbies : “J’aime les sports de toute nature,  avait elle confié en mars 2017 au magazine digital “forumopera.com“, surtout le football. Je suis une grande fan de la Juventus. J’aime lire et adore les polars (aussi bien en livres qu’à l’écran), ainsi que les vieux films de Hollywood ou le cinéma italien“. Outre l’Italien, sa langue natale, la Cheffe parle couramment le français avec un amour d’accent latin.

@ Fayçal CHEHAT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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