Maïwenn : “MeToo doit éviter une dérive vers une forme de puritanisme”

L’actrice et réalisatrice  française Maïwenn ne laisse pas indifférent. Elle peut-être aimée et très respectée voire admirée par les un(e)s pour sa créativité, ses films  et ses performances en tant que comédienne. Mais elle peut être à contrario être critiquée voire rejetée par ceux et celles qui ne sont pas d’accord avec ses engagements sociétaux.

Voire avec sa passion sans concession qu’elle met dans ses oeuvres ( certaines pourtant ont fait l’unanimité. C’est ce qui est arrivé à Maïwenn est arrivé d’ailleurs au dernier festival de Cannes où elle était présente pour défendre son dernier film, Jeanne Du Barry. Un long métrage encensé par certains et dénigré par d’autres mais qui a pour le moment su convainvre dans les salles.

Dans un entretien passionnant et sans concession, qui lui ressemble, elle répond à des questions qui concernent le respect de la protection des témoignages des victimes et des témoins  par toutes les personnes soumises au secret que sont les magistrats, les avocats ou des policiers.

Des déraillements dont l’actrice a été personnellement victime.Comme  elle a donné son sentiment sur la dérive possible – si tout le monde n’y prend pas garde -du mouvement MeToo. F.C  

L’entretien cash accordé  par Maïwenn à Léa Salamé (France 2) en 2019

 Je soutiens le mouvement MeToo et je comprends même certaines formes de radicalité. C’est le sort des grandes révolutions que de ne pas toujours faire dans la modération. Je pense cependant qu’il faut veiller à éviter une dérive vers une forme de puritanisme qui mènerait à la censure intellectuelle et culturelle.

” Sinon quel avenir pour la nuance, l’ambiguïté, le paradoxe, le second degré, qui font toutes les facettes du réel et de la réflexion ? Je fais des films depuis dix-sept ans, avec comme toile de fond des femmes qui se battent pour se faire respecter. On ne va tout de même pas tout réduire à la polémique autour de Johnny Depp et retourner contre moi et mes films les quelques nuances que je tente d’introduire dans le débat.”

Au delà de MeToo, Maïwenn se méfie  de la dérive  de ceux et celle qui se présentent ” comme des chevaliers blancs défendant les femmes malgré elles, et même, parfois, contre elles. Ils semblent plus exploiter ce mouvement que le servir, et ce sont les victimes et les témoins qui font les frais de cette exploitation”. 

( Propos extraits de l’entretien paru dans les colonnes de l’hebdomadaire français Le Journal du dimanche  daté du 11 janvier 2023)

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