Solène Chalvon-Fioriti :« Filmer la vie à Gaza, c’est possible ! »

Solène Chalvon-Fioriti est grand reporter de guerre avec une sensibilité féminine affirmée qu’on peut découvrir aisément dans ses reportages et ses documentaires. Un parti pris assumé qui fait aussi la particularité de son travail journalistique et cinématographique. Que  tout le monde peut vérifier notamment dans sa dernière oeuvre «  Fragments de guerre » et «  Femmes du 7 octobre »  sur les conséquences de la guerre lancée par Israël  à Gaza en réponse à l’attaque palestinienne du 7 octobre mené par le Hamas sur le territoire de l’État hébreu.  La guerre et ses conséquences vue par les femmes palestiniennes et les femmes israéliennes.

Deux documentaires que France 5 diffusera dans l’émission présentée par Mélanie Taravant  « Le Monde en face  » de façon symbolique,  le lendemain du 8 mars , journée internationale de la femme. Solène Chalvon Fioriti, 37 ans, a également réalisé quatre documentaires lors des deux trois  dernières années : Vivre en pays taliban  » (2021), « Afghanes 14 » (2023), »Comme  tu es belle ! -Avoir 20 ans en pays taliban » (2023), « Aghanistan: Radio Begum, la voix des résistantes sur Radio Begum » (2024) et « Nous, jeunesse(s) d’Iran – Voyage interdit au sein de la génération Z iranienne 19.Des réalisations qui lui ont valu d’être trois fois finaliste du prestigieux pris Alber Londres.

« Récupérer des images de la vie quotidienne à Gaza et dans les camps de réfugiés demande beaucoup de logistique. Mais c’est possible. Comme j’ai essentiellement travaillé dans des pays soumis à une dictature, j’ai acquis des réflexes, je sais comment m’y prendre. Mes “personnages”, eux, veulent témoigner. Nos intentions se rejoignent. On communique via la messagerie cryptée Signal. À Gaza, je suis entrée en contact avec une journaliste, Shrouq Aila, qui a perdu son mari, journaliste également, au cours des frappes israéliennes. Elle et son cadreur avaient visionné mes ilms avant d’accepter cette collaboration. Nous savions ce que nous voulions raconter : la vie qui continue, malgré des conditions extrêmement difficiles. Pour transmettre les images, Shrouq se rendait à proximité de l’hôpital, qui bénéficie d’une connexion suffisante. Grâce à elle, on a eu accès à des images jamais vues de la vie dans les camps. Elle a filmé Nissan, sa nièce de 7 ans, pleine de vitalité, pas facile à cadrer ! C’est ce que je cherchais : filmer la vie. Il y a encore de très bons cameramen à Gaza. On peut, si on le veut, se connecter aux Palestiniens, les voir, les écouter. »

Extraits de l’entretien accordé à l’hebdomadaire français Télérama Magazine daté du 5 mars 2025)

Commentaires

Soyez le premier à commenter cet article ...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir au TOP