Samantha Cristoforetti, la modestie bluffante d’une austronaute

L’Italienne Samantha Cristoforetti, 46 ans le 26 avril prochain, est une ancienne pilote de l’armée de l’air, ingénieur de formation, devenue depuis 2009 astronaute au service de l’Agence spatiale européenne. Elle est la première femme européenne à avoir effectué deux missions de long séjour en orbite soit 199 jours  en 2014 et 2015.

Elle est également la première à réaliser une sortie dans l’espace pour installer un nouveau bras robotique.Un exercice périlleux en flottant dans le vide cosmique  autour d’elle et à 28 000 kilomètres à l’heure.

La sortie extra-véhiculaire (EVA), effectuée par la native de Milan s’est déroulée à plus de 400 km d’altitude  et avait duré plus de six heures et demie en compagnie du cosmonaute russe Oleg Artemiev  auquel elle avait succedé le 22 septembre aux commandes de l’ISS.

Une performance dont Samantha Cristoforetti elle relativise l’aspect fantastique et rappelle que cela reste une oeuvre collective Ce n’est qu’une fois de retour sur le plancher des vaches quelle en mesure la vraie dimension. Toutefois, elle n’hésite pas à l’affirmer: il y a des hommes et des femmes dont leds  métiers sont bien  moins clinquants et qui ont certainementbien plus  de mérite.

« Comme à de nombreux moments de la vie, il n’est pas facile de s’arrêter et de penser que l’on fait quelque chose d’extraordinaire. Aussi parce qu’un astronaute vit dans une communauté où chacun, avec des rôles différents, a à voir avec l’espace. Il est difficile, entre amis ayant des professions similaires, de se percevoir comme uniques…

” Rétrospectivement, en regardant passer l’ISS, je mentirais si je n’admettais pas que je me suis demandé plus d’une fois si j’avais rêvé ou si j’avais vraiment été là-haut. Le changement de perspective est impressionnant une fois au sol. Or, le fait est qu’après l’ivresse de l’arrivée à bord, la Station devient vite chez soi, un lieu de travail aux horaires serrés. Par ailleurs, il faut reconnaître qu’en termes de capacités uniques, les astronautes sont très présents dans l’imaginaire collectif, mais il y en a qui ont des métiers beaucoup plus particuliers, mais moins sensationnels : je pense aux soldats employés dans des scénarios de guerre, à ceux qui font de l’extrême, à ceux qui passent leur vie sur les chantiers ».

(Entretien paru dans les colonnes du quotidien italien “L’Expresso” du 8 mars 2023 )

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