Rossy de Palma : ” Quand j’étais jeune, j’étais amoureuse de la mort…”

L’actrice et chanteuse, danseuse et mannequin,  Rossy de Palma ( de son vrain nom Rosa Elena Garcia Echave), fait depuis le 15 mars et jusqu’au 28 du même moi l’actualité de l’opéra espagnol avec la pièce “Silencio” au “Théâtre Real”  de Madrid. Un spectacle adapté de “La Voix Humaine” une oeuvre de Jean Cocteau.

Dans cette création à laquelle elle a participé à la mise en scène avec Christof Loy  elle assure avec brio et émotion  un monologue  de 15 minutes  sur le chagrin. Où  sont célébrées à la fois  “l’expérience de l’amour” ainis que “la souffrance et le désespoir du chagrin”. Une  pièce qui selon elle “transcende une nouvelle vision féminine de l’amour, les femmes ne veulent plus autant souffrir, nous apprenons à nous aimer, ce qui est le premier et le grand amour que nous devrions avoir”.

Rossy de Palma dans “Madame” (2017)

 

Rossy de Palma compte à son palmarès plus de 70 longs métrages. Elle a frappé fort dès les débuts de sa carrière en tournant dans deux films marquants de Pedro Almdovar: “La loi du désir ” (1987 et “Femmes au bord de la crise de nerfs ” (1988). En 2024, sortira en France eten Espagne  “Paris Paradis” de  la Franco-iranienne Marjane Satrapi.

Dans une interview paru dans le quotidien El Mundo, Rossy de Palma  évoque un sujet rarement abordé par les artistes hors de leurs oeuvres : son rapport avec l’idée de la finitude et ‘sa peur de  l’extinction”. Un vrai paradoxe pour celle qui dit qu’elle avait été “amoureuse de la mort” dans sa jeunesse. Extrait. Fayçal CHEHAT

En vieillissant, la mort commence à devenir un de ces incubes qui me terrifient la nuit. Je ne sais pas si c’est le fait de la mort ou un déclin lié à la maladie et à l’extinction. L’extinction elle-même. Quand j’étais jeune, j’étais amoureux de la mort. Pas maintenant, maintenant la mort me terrifie. Si je fais le calcul, il me reste environ 20 ans à vivre. C’est très peu. Peut-être moins. C’est comme si j’avais déjà une phrase. Il y a des gens qui passent plus d’années dans le couloir de la mort. Quand je fais le calcul je vois que « la peine de mort », la peine capitale et sans pardon. Nous ne pouvons pas nous pardonner. Même si parfois j’ai envie de mourir, même si je monte sur scène en voulant mourir, j’ai peur de l’extinction, d’arrêter de marcher, d’arrêter de regarder le ciel, d’arrêter d’aller au cinéma, d’arrêter de me réveiller, pour toujours , pour toujours. Je vois tout dans cette perspective, entre peur et libération. Je vois déjà la vie comme une vanité. J’ai peur, oui. Surtout de la folie. Je suis hanté par le souvenir de la démence de mes parents. Et ça me terrifie. Il en reste très peu, très peu. C’est un moment où l’on se pose déjà la question : qu’est-ce que je veux faire avant de mourir ?

(Propos extraits de l’entretien accordé par l’actrice a quotidien espagnol El Mundo daté du  16 mars 2024)

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