Pauline Peyrade: «Mes textes ne parlent pas de moi, mais ils partent de moi»

 La pièce  de Pauline Peyrade, “Des femmes qui nagent“, était jouée jusqu’au 19 mars au Théâtre Gérard-Philipe  à Saint-Denis. Elle élira domicile à la Comédie de Reims du 19 au 21 avril avant de poursuivre sa saga dans l’Hexagone.

La passion de l’écriture est venue assez tôt à la native de  mais c’est le théâtre qui la happa vraiment à l’adolescence. Notamment, dit-elle, lorsqu’elle a découvert la puissance de l’écriture et de l’expression  du poète, romancier et homme de théâtre, l’immense Jean Genet qui fit tant pour toujours se pencher sur  le sort peu enviable de tous les dominés de la terre.

La passion ne suffisant pas, la jeune femme, âgé  de 37 ans,aujourd’hui, a fait le choix de suivre une formation académique à Londres puis à Lyon, entre autres. La metteuse en scène Emilie Capliez a eu une idée géniale en lui passant commande d’une sixième pièce. “Des femmes qui nagent” a déjà séduit son monde. Dans l’extrait qi suit, Pauline Peyrade raconte comment elle en est arrivée à combattre l’oppression par l’écriture.

« Mes textes ne parlent pas de moi, mais ils partent de moi, détaille-t-elle. Je suis une femme, j’écris à partir de là, et cha- que texte combat une oppression.une aliénation ou un empêchement. A chaque fois, et là encore Genet me guide, la recherche formelle est l’enjeu central de cette démarche qui consiste à reprendre les armes, à se demander comment on les prend, et pourquoi c’est si difficile de les prendre…

« Comme beaucoup de femmes, j’ai eu conscience très tôt de l’inégalité de traitement entre les filles et les garçons. Et, comme beaucoup de femmes, cette prise de conscience, je ne l’ai pas menée jusqu’au bout, dans un premier temps. La plupart des petites filles et des adolescentes voient et nomment la différence de traitement qu’elles subissent, et le fait que ce ne soit pas juste. Mais ­elles ne prennent pas les armes contre le système ou elles les ­prennent mal. Parce que tout con- court à leur faire admettre que cette injustice est normale, qu’elle fait partie de la vie. »

( Extrait d’un portrait-interview paru dans les colonnes du quotidien Le Monde daté du 14 mars 2023)

Les  cinq  premières pièces de la dramaturge

  • Ctrl X (Les Solitaires Intempestifs, 2016)
  • Bois Impérieux (Les Solitaires Intempestifs, 2016)
  • Poings (Les Solitaires Intempestifs, 2017)
  • Portrait d’une sirène (Les Solitaires Intempestifs, 2019)
  • 0615 (France Culture, 2015)

 

  • Prochaine création : « L’âge de comprendre : l’âge de détruire… Et ainsi de suite. » Virginia Woolf, Journal d’un écrivain. Pièce disponible en 2024.

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