Ons Jabeur, l’ambition et l’humilité

En ce été 2022 lumineux et caliente La Tunisienne Ons Jabeur est allée pour la deuxième fois en finale d’un tournoi du Grand Chelem. D’abord sur le magnifique gazon de Wimbledon  puis ce samedi à New York sur le  rapide court  Arthur Ashe. Et malgré la défaite face à la Polonaise Iga Swiatek (6-2 7-6 ) elle a confirmé de façon éclatante  son installation durable dans le cercle très fermé des reine du tennis.

À l’US Open, Ons, 28 ans; a agi comme un rouleau compresseur. Effaçant sans contestation aucune les espoirs de ses adversaires.D’abord  les Américaines Madison Pringle (6e), Elisabeth Mandlik (144e) et Shelby Rodgers (31) lors des tois premiers tours  avant de faire valser  la Russe Veronika Kudermetova (18e) en huitièmes, puis   la tombeuse de Serena Williams,l’Australienne  Alja Tomljanovic (46e) en quart.

Cerise sur le gâteau, la native de Ksar Hellal, non loin de Monastir, a réussi à enrayer dans une demi-finale expédtive  la belle mécanique opposée par la Française  Caroline Garcia dans un derby méditerranéen à la forte symbolique. Surtout que la Parisienne   était, comme la Tunisenne, en train de vivre depuis quelques mois  un rztour de flamme impressionnant qui l’a mené du 76e rang au top 10 mondial.

 Inspirante après avoir été inspirée

Battue dans  le match décisif du sacre face à  la numéro 1 mondiale la Polonaise  Iga Swiatek, Ons Jabeur savait bien avant même  d’entrer sur le court que la bataille allait être sans merci face à une adversaire qui avait déjà connu le goût du triomphe à l’US Open () et restait aussi sur un formidable triomphe sur la terre battue de Roland Garros. Et dure, la bataille le fut.

Fidèle à son témpérament  de guerrière et de sportive à forte résilience, la Tunisienne ne se démonte pas. Et promet de revenir autant de fois qu’il le faudra pour pour casser ce plafond de verre qui l’empêche, pour le,moment d’aller au bout de son rêve.

A peine était elle revenue de ses émotions qu’elle déclarait en conférence de presse, rendant hommage au passage  à son adversaire victorieuse : ”  Je suis triste, un peu déçue, mais avec beaucoup d’espoirs pour les prochains Grands Chelems, les prochains tournois. Je sais que j’ai tout donné. Elle a joué incroyable à certains moments. Je pense qu’elle a joué le match des deux semaines. Mais c’est Iga (Swiatek), quand elle est en finale, elle joue comme ça. J’ai beaucoup à apprendre de cette finale sûrement. Mais je suis satisfaite d’avoir pu aller aussi loin. J’ai décroché la 2e place mondiale, une qualification pour le Masters de fin de saison. Il y a déjà beaucoup de positif. On va apprendre de cette finale encore une fois et on va revenir plus fort”.

Ons Jabeur-Caroline Garcia : le choc méditerranéen en demi-finale à New York remporté par la Tunisienne

Ons Jabeur profite  également du bref répit pour remercier tous ceux qui l’aident ou l’ont aidé à atteindre ses objectifs. Elle promet aussi de continuer à devenir une inspiratrice pour les jeunes femmes  comme elle a su s’inspirer d’autres sportive exemplaires: “Cette finale signifie beaucoup pour moi. Je me pousse toujours à aller plus loin. Remporter un titre du Grand Chelem est clairement un de mes grands objectifs. J’espère pouvoir inspirer encore beaucoup de générations, c’est le but. J’ai moi-même été inspirée par tellement de championnes comme Martina et Arantxa ici. Merci à mon équipe qui n’a jamais arrêté de me pousser. Message au président de la fédération : j’espère qu’il y aura de nombreux autres jeunes à ma place. C’est juste le début de tellement de choses…“.

” Si tu as la grosse tête, ton coup droit ne sera pas meilleur “

Devenue numéro deux mondiale  à l’issue de la belle campagne new-yorlaise, celle que les Tunisiens et Tunisiennes  ont affublé du titre de “Wazeerat Al Sa’ada” ( “La ministre du bonheur”)  affirme savoir ce qui lui a manqué lors de cette finale perdue. Et elle compte bien y remédier  dès qu’elle se retrouvera dans les conditions de franchir  un nouvel Everest  : “S’il n’y a pas de pression, je me relâche, je me connais. Il faut mettre beaucoup de pression, il faut que je sois comme ça avec moi-même, un peu dure, me dire que je dois gagner, que je dois gagner. Parce que je mérite ça. Sinon, si je dis, « ah ce n’est pas grave, ce sera pour la prochaine finale etc. »  et là, ça ne va pas le faire, je me connais”.  C’est ce qu’on appelle apprendre de ses défaites.

Enfn, Ons Jabeur fait une promesse à tous ceux qui  la suivent avec les yeux de Chimène. Elle ne changera jamais sa façon d’être  et les constantes de sa personnalité en fonction de l’altitude que prendront ses succès sportifs : «Il est très important pour moi de rester la même personne, peu importe le succès que je connais, avait elle confié récmment dans les colonnes du magaeine Arab News, c’est très naturel pour moi d’être ainsi ; mes parents m’ont élevé pour que je sois toujours humble et je pense que c’est un message puissant que j’essaie d’envoyer, que nous ne sommes pas seulement des joueurs de tennis, nous sommes des êtres humains et pour moi être n°1 équivaut à être n°1000 . Tu dois rester humble et faire ton truc. Si tu vas avoir la grosse tête, ton coup droit ne sera pas meilleur, il va rester le même ».  Une punchline comme un revers somptueux.

@Fayçal CHEHAT

 

 

 

 

 

 

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