Nathalie Rheims: “Les hommes sont tous en sursis.”
Nathalie Rheims, 65 ans, vient de publier son roman “Ne vois-tu pas que je brûle ? ” . Le 24e aux éditions Léo Scheer qui portent le nom de son feu mari, fondateur et propriétaire, décédé en 2024. . D’ailleurs, tous ses textes ont été publiés rue de l’Arcade même lorsque elle devint la compagne du réalisateur Claude Berri.
La romancière a grandi dans une famille bien installée dans le Paris flamboyant des années 50-60. Maurice, le père a, à l’évidence toutes les qualités et talents requis pour faire partie du haut du panier de la société parisienne et française. Ancien résistant, écrivain et académicien et proche des Rothshild par sa femme. Lili Krahmer,qui abandonna Nathalie alors qu’elle avait juste quinze ans!
Par la nature de son parcours de vie, Natahalie Rheims est devenue en quelque sorte une eromancière de l’intime. Son intimité. Puisque presque tous sses ouvrages y puisent leur contenu et leur nécessité. Ainsi, le texte “Les reins et les coeurs” narre en profondeur sa lutte acharnée contre la maladie qui la dévorait à un moment de sa vie,”Au long des jours ” amène ses lecteurs sur les sentiers de ses amours de jeunesse et dans ” L’un pour l’autre ” elle évoque avec une émotion puissante le décès tragique de son jeune frère promis à un avenir brillant
Enfin dans ce dernier opus,”Ne vois-tu pas que je brûle “, elle s’attaque à un doute féroce où, partagée entre deux hommes, il est question pour elle de savoir qui est vraiment son père biologique: Maurice, le résistant académicien, où Serge, le psychanalyste qu’elle consulte assidûment une fois par semaine depuis son adolescence.
Le détail édifiant de cette double relation ? Pour voir le premier, elle doit prendre un rendez-vous avec sa secrétaire particulière, Pour le second, elle prend également un rendez-vous au cabinet pour honorer une séance que sa mère a toujours tenu à payer. En fait, ce doute avait été semé le jour où sa génétrice lui a avoué qu’avant sa naissance elle avait entretenu une relation intime avec Serge.
Des non-dits qui sèment une insoutebale tourmente. Pourtant, ces incertitudes, ses questionnements ne font pas de “Tu ne vois pas que je brûle” une charge contre les hommes à l’heure où le mouvement de révolte des femmes #Me Too commence à bouleverser en profonfeur la relation homme-femme.Nathalie Rheims est plus nuancée sur cette thématique. Extrait.
https://youtu.be/Xv_XJUURrBw?si=Fbk8YO_nqvJCDPX-
“À ce sujet, les femmes demandent beaucoup réparation ces derniers temps, pas moi, je suis assez grande pour me réparer toute seule, j’ai ma boîte à outils – et ces outils m’ont été donnés par Maurice et Serge. Le problème tient aujourd’hui au mélange des genres . On met sur le même plan des victimes, des femmes profon- sur lesquels sont commis des viols, et des cas qui me dépassent. Se servir d’une vieille histoire pour revenir dans la lumière, par exemple. L’homme est devenu le sexe à abattre, l’hétérosexuel est devenu une cible. Et puis une femme peut mentir. J’ai été de ce point de vue très frappée par le cas d’Ibrahim Maalouf, dont la prétendue victime a reconnu avoir tout inventé. La justice lui rend son honneur, sa vie, ce qui n’empêche pas le Festival de Deauville de l’évincer parce qusa présence créerait un malaise. Les hommes sont tous en sursis.”
(Extrait d’un netretien paru le 15 septembre dans les colonnes de l’hebdomadaire français Le Journal du Dimanche )
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