Najwa Nimri: “Je déteste ça… quand on dit de moi : « Elle est super gentille »
Icône du cinéma espagnol dans les années 90, à la fois puissante et marginale, Najwa Nimri, qui est aussi chanteuse et musicienne, ne laisse personne indifférent. Ce qui explique sa longévité professionnelle. Au coeur de cet été espagnol caniculaire, elle revient au devant de la scène désormais avec son dernier long métrage « La Vierge Rouge » et une série télé passionnante « Respira ».
L’ancienne protagoniste de “Vis a vis’ et ‘La casa de papel’ est d’autant fière de The Red Virgin, que c’est une réalisation aux accents féminins très prononcés. En effet, c’est le règne des femmes : de la réalisation, aux interprètes, à la production, aux scénaristes, à la costumière, la maquilleuse et les directrices de casting. Alors que María Arnal a composé la chanson originale du film.
Ce qui fait dire à la native de Pampelune ayant grandi à Bilbao : « Jusqu’à récemment, une bonne idée d’un homme prévalait sur une bonne idée d’une femme. Cela change, mais il y a toujours un manque de perspectives féminines sur le féminin. Même si un tournage avec des femmes peut être tout aussi infernal et dur qu’avec des hommes.”
Fille d’un père jordanien et d’une mère basque, dont elle dit qu’elle était autant sans concession sur le plan de ses choix éducatifs que froide et distante dans son comportement maternel, Najwa semble avoir copié les attitudes de celle qui lui a donné la vie en gardant ses distances vis-à-vis de son public et de ses fans. Elle l’assume. Et rappelle qu’elle ne veut surtout pas que ceux qui aiment ses films la confondent avec les personnages qu’elle interprète et les stars qu’elle fréquente dans le cadre de son métier d’actrice.
“Je ne suis aucun d’entre eux. Je vis une vie normale, dans un appartement normal, dans un immeuble sans ascenseur, et je vais avec des gens normaux. Je porte mes sacs dans les escaliers. La réalité s’impose d’elle-même… Je ne fais pas d’effort pour être proche ou pour être aimée par les gens. Je pense que la pire chose qu’ils puissent dire de moi, c’est que je suis super gentille. Je déteste ça… Je déteste quand on dit : « Elle est super gentille » » Je me sens assez seule. Je ne suis pas du genre à me retrouver pour boire du vermouth, je ne suis pas un bug social. Je ne l’ai jamais été. Cela a peut-être à voir avec la façon dont j’ai grandi. Ou peut-être que cela a à voir avec tout.Il se peut que j’aie une image mystérieuse, mais le mystère autour de moi a plus à voir avec le fait que je suis dans les nuages”
(Extrait d’un entretien paru dans les colonnes du quotidien madrilène El Pais daté du 12 août 2024)
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