Isabelle Huppert: l’éloge de Hafsia Herzi et de Hong Sang-soo
Dans le long métrage intitulé “La Prisonnière de Bordeaux ” signé Patricia Mazuy, en salles depuis, l’iconique rousse du cinéma français et mondial, Isabelle Huppert est la tête d’affiche dans la peau d’Alma. Dans ce scénario puissant digne de son talent elle illumine l’écran tout en laissant de l’espace aux autres.
Son autre actualité aura lieu en Italie où elle sera dès le 28 août la présidente du jury de la Mostra de Venise. Un festival qui l’a vu rafler deux fois le Lion d’Or de la meilleure actrice. D’ailleurs, c’est surtout cet événement incontournable du cinéma européen qui lui vaut de faire pour la énième fois la Une du prestigieux Paris Match. Dans un entretien prenant, Isabelle Huppert évoque son plaisir toujours présent du jeu d’actrice mais aussi celui différent mais non moins passionnant et exigeant de comédienne de théâtre.
Professionnelle comblée par la performance mais jamais rassasiée, elle n’oublie cependant jamais de tresser des lauriers à ses partenaires de scènes et aux réalisateurs et réalisatrices avec lesquel(le)s elle aime travailler. A l’image de la Tunisienne Hafsa Harzia avec laquelle elle partagé l’écran deux fois en 2024. D’abord dans “Les gens d’à côté” de Téchiné puis dans “La Prisonnnière de Bordeaux“. Ou de l’immense réalisateur et metteur en scène sud-coréen Hong Sang-soo qui avait réussi à la convaincre de le rejoindre dans trois projets ces dernières années. Extraits.
“Hafsia a l’essentiel de ce qu’on peut attendre de quelqu’un avec qui on joue. Elle sait écouter. Dans ces cas-là, il y a une sorte d’entente, mais au sens premier du mot, une écoute. L’art du jeu, c’est l’art de l’écoute, autant que l’art de dire. Prendre en compte ce que dit l’autre. Ne pas être pressé de lâcher sa réplique. Ça signifie qu’on a compris ce qu’on vous dit. Cela fait exister l’autre d’une manière permanente et c’est ça que Hafsia sait faire. Et puis elle met en scène. C’est une personne singulière avec un univers très fort, une vraie cinéaste.”
“Ce qui me convient, c’est de tourner avec Hong Sang-soo ! C’est un immense cinéaste, j’ignore d’où vient son inspiration. J’ai fait trois films avec lui, c’était vraiment extraordinaire à chaque fois. Il n’y a pas de scénario et je ne sais toujours pas comment ça devient une histoire, comment ça devient un film. En fait, il y a juste des êtres humains, des interactions, des récits. Je n’ai jamais vu une telle dichotomie entre le peu de jours de tournage et le temps qu’il prend pour le faire. Ce n’est pas du tout improvisé. Il filme beaucoup, fait plein de prises.C’est très travaillé, tellement mis en scène qu’il ne fait pas des contrechamps dans tous les sens.”
(Propos extraits d’une interview parue dans les colonnes du magazine français Paris Match daté du 15 août 2024)
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