Marie -José Pérec : «J’aurais adoré avoir les réseaux sociaux à mon époque»

Marie-José Pérec restera pour longtemps l’icône de l’athlétisme français  et cela grâce à des performances et à un palmarè agnifiques  construit entre 1990 et 1996  dans le sprint long (200m et 400m). Sa grande aventure a débuté en 1991 au championnat du monde de Tokyo avec un premier titre sur 400 m au détriment de la favorite présumée l’Allemande  Grit Breuer et un record de France en bonus (49’13 »).

La belle histoire  se prolongera sur un temps long. Celle qui était entraînée par le faiseur d’étoiles Jacques Piasenta a en effet remis ça un an plus tard lors des Jeux olympiques de Barcelone en s’imposant cette fois devant la Russe  Olga Bryzgina en 48″83. Un succès étincelant sur une distance qu n’avait pas souri aux Françaises depuis l’épopée  Colette Besson aux JO de Mexico en 1968.

Cette fois, c’est sûr, l’Hexagone a trouvé sa nouvelle reine du tour de piste . La native de Basse-Terre imprimera encore plus sa marque en glanant  un nouveau titre de championne du monde en 1995  et en obtenant une année plus tard à Atlanta un doublé olympique historique sur 400, jamais réalisé par une athlète,  auquel elle ajoutera un premier titre sur 200 m au détriment de la Jamaicaine Merley Ottey Page. Ce fut,hélas, son dernier coup d’éclat. Après Atlanta, son chemin va être perturbé par de nombreuses blessures.

Si elle réussit tout de même à réaliser le minima pour se qualifier aux Jeux de Sydney 2000, tout ne va pas se dérouler comme elle l’aurait voulu.Stressée, perturbée sans doute aussi par les grandes attentes de ses suiveurs, victime selon ses déclarations d’une forme de persécution de la part des médias  et gagnée peut-être  par la crainte  de ne pas être à la hauteur de  l’adversité représentée par la championne australienne  Cathy Freeman, autre  candidate  indiscutable au titre , la Française commence par ne pas se présenter dans son couloir  lors du 1er tour avant de quitter de façon brutale l’Australie pour rentrer en France.L’affaire tint en haleine durant des jours et des jours le monde de l’athlétisme et  de l’olympisme. Cette dépression, épisode marquant de sa vie sportive, la championne en parle longuement dans le livre « Ma vie olympique  » qui vient de sortir aux éditions Solar

Un ouvrage dans lequel la championne olympique se replonge dans ses années olympiques. Invitée sur le plateau de C à vous, sur France 5, ce mercredi 30 avril, la femme de Sébastien Foucras revient notamment sur sa dépression avec les JO de Sydney en 2000. Face à la pression, l’ancienne sportive décide d’abandonner la compétition juste avant de disputer les premières séries du 400m. «Ça a été vraiment très dur. C’était une descente aux enfers. Je suis restée des mois sans sortir de chez moi, je n’avais pas envie de me laver, je n’avais pas envie de manger. J’avais envie de voir personne», confie-t-elle avec beaucoup d’émotions dans la voix lors de l’émission.

Dans un face aux lecteurs organisé par le journal spécialisé L’Équipe,  émouvant de sincérité et fourni en informations précieuses  qui racontent quarante années d’un parcours  humain professionnel incroyablement riche, celle qui était surnomée « La Gazelle » est revenu sur l’épisode australien dont elle avait beaucoup souffert  Elle a tenu à rappeler que dans les années 80 et 90 le   métier d’athlète de haut niveau, très exigeant sur le plan psychologique, ne faisait pas beaucoup de place comme c’est le cas aujourd’hui à un travail en proondeur sur la santé mentale. Extrait.

@Méditerranéennes Magazine

 Rubrique : Leur dernier mot 

 

 

La santé mentale n’était pas d’actualité 

« J’aurais adoré avoir les réseaux sociaux à mon époque parce que je n’aimais pas parler à la presse et que j’aurais alors pu juste raconter ce que j’avais envie de raconter comme j’avais envie de le raconter…

«Je ne peux pas avoir de regret sur quelque chose que je ne maîtrisais pas, mais je pense que j’aurais dû faire autrement. Après, avec la manière dont je fonctionnais, n’en faisant qu’à ma tête, n’écoutant pas grand monde, une méthode qui m’a permis d’avoir cette carrière, ça devait arriver.» Elle a cette boutade: «Je ne pouvais pas partir sans faire de bruit…

«Les gens ont le sentiment qu’on est des machines alors que parfois, on finit par exploser. Comme le coup de boule de Zidane. La parole s’est libé- rée depuis, notamment avec la gymnaste Si- mone Biles, qui a dit stop en plein JO de Tokyo (en 2021), sans que les gens lui tombent des- sus. Pareil pour la tenniswoman Naomi Osaka, que les Japonais ont pris pour allumer la flamme. Les réseaux sociaux amplifient encore plus les choses, il faut être très, très costaud. D’où l’idée d’être accompagné. Ça n’existait pas à mon époque, mais je ne suis pas sûre que j’aurais pu écouter...»

(Propos extraits du « face aux abonnés « organisé par le quotidien sportif français L’Équipe et publié  le 6 mai 2025)

Commentaires

Soyez le premier à commenter cet article ...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir au TOP