Iris Knobloch : « il a fallu attendre soixante-quinze ans pour que le Festival de Cannes ait une femme à sa tête! »
Iris Knobloch, 62 ans le 13 février dernier, est depuis 2022 la directrice du Festival de Cannes plus grand événement annuel du cinéma international après avoir succédé en juillet 2022 à Pierre Lescure l. Une première historique. Après 75 ans d’une gestion confiée exclusivement à des hommes du sérail. Fussent-ils souvent méritants et légitimes. Pourtant, on aurait pu penser qu’au vu de l’activité concernée, en l’occurence la culture et son flamboyant 7e art, l’avènement d’une femme au pouvoir de cette prestigieuse institution aurait pu survenir bien plus tôt.

L’ancienne présidente de la Wargner Bros ( 25 ans de fidélité), allemande de naissance avait soutenu de toutes ses forces, usé de son entregent incroyable et en devenant coproductrice du film The Artist de Michel Hazanavicius. Premier long métrage français à avoir connu un triomphe aux Oscars en 2016 avec 5 statuettes raflées, dont celui du meilleur. Pourtant, elle fut loin d’être accueillie à bras ouvers par ce monde du cinéma in fine pas moins patriarcal que dans d’autres secteurs de la vie. Dans un entretien accordé au journal français Le Monde, dans sa page intitulée « Je ne serais pas arrivée la si... », la native de. Munich décrit son parcours aussi riche que passionnant. Rappel: la 7!e édition du Festival de Cannes aura lieu du
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« Je ne savais même pas que le ministère de la culture cherchait quelqu’un quand on me l’a proposé. Devenir présidente du Festival de Cannes était pour moi impensable! C’est la beauté de la vie, on ne sait jamais ce qui peut nous arriver. Même si j’avais, pendant plus de deux décennies, foulé le tapis rouge en tant que professionnelle du cinéma pour la War- ner, sortir du Palais par l’autre côté a été une émotion incroyable.
« Pendant la majeure partie de ma carrière, j’étais la seule femme autour de la table. Ça peut être parfois un atout, on peut porter une autre voix, une différence, surtout dans un univers créatif, mais c’est aussi une énorme pression. J’avais souvent le sentiment de de- voir prouver davantage ma valeur que les hommes. Quand une femme demande une promotion, c’est vécu de façon négative, alors qu’on trouve ça tout à fait normal de la part d’un homme. On confie aussi plus facile- ment des projets à gros budgets à des hom- mes. C’est fou de voir qu’il a fallu attendre soixante-quinze ans pour que le Festival de Cannes ait une femme à sa tête! Ne venant pas du sérail, j’ai dû prouver une fois de plus que j’étais la bonne personne. Je ne suis pas sûre qu’un homme aurait eu à le faire. »
(Propos extraits de l’interview accordée au quotidien du soir français Le Monde paru le 3 mai 2025)
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