Mahsa Rostami : “J’ai pu pousser ce dernier cri”
Pour l’actrice iranienne Mahsa Rostami, la décision de s’exiler a germé juste après les impression nantes manifestations de 2022 initiées par le mouvement protestataire Femme, vie, liberté suite à la mort de la jeune étudiante Mahsa Amina causé par les coups de ses geôliers dans un comissariat Téhéran. La comédienne faisait partie de la manifestation et a subi le même type d’attaque de la part des milices des gardiens de la révolution. Elle aurait pu connaître le même sort que l’étudiante martyre si elle n’avait pas été tirée d’affaire par des ami(e)s.
Son départ pour l’Allemagne a eu lieu juste après la fin du tournage du puissant thriller “Les graines du figuier sauvage” (voir synopsis ci-dessous ) signé Mohammed Rasoulof. À noter que c’est le premier long métrage pour Mahsa Rostam tête d’affiche dans le rôle de l’universitaire Rezvan la fille d‘Iman, un juge d’instruction tout frais nommé au tribunal récolutionnaire de Téhéran. Le film fleuve (2h 46 minutes) a reçu le Prix spécial du Jury au Festival de Cannes en aail dernier. Sa sortie dans les salles – France, Allemagne entre autres – a eu lieu le 18 septembre. #FC
Synopsis du film Iman vient d’être promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran quand un immense mouvement de protestations populaires commence à secouer le pays. Dépassé par l’ampleur des évènements, il se confronte à l’absurdité d’un système et à ses injustices mais décide de s’y conformer. A la maison, ses deux filles, Rezvan et Sana, étudiantes, soutiennent le mouvement avec virulence, tandis que sa femme, Najmeh, tente de ménager les deux camps. La paranoïa envahit Iman lorsque son arme de service disparait mystérieusement…
“Pour être honnête, c’est un projet (ndlr, partir) que j’avais avant le tournage (du film “Les graines du figuier sauvage”). J’avais atteint un tel niveau de désespoir que je ne voyais plus de solution.Le théâtre était ma lumière, J’avais quitté Ispahan pour Téhéran dans l’espoir de devenir actrice. Mais, à partir du début du mouvement Femme, vie, liberté, je n’acceptais plus les pièces que l’on me proposait parce que je ne voulais plus monter sur une scène avec un voile. Cela n’avait aucun sens pour moi de me battre pour pouvoir le retirer dans la rue, mais être obligée de le mettre pour travailler. Le milieu du théâtre officiel m’avait donc fermé ses portes. Pour gagner la vie, je travaillais dans une agence publicitaire et j’allais toujours au travail en gardant mon foulard dans mon sac. Je ne voulais pas le porter, mais j’avais tout le temps peur. Ma génération a l’impression d’être sacrifiée.
“C’est ce que j’ai dit à Mohammed Rasoulof lorsque j’ai eu sa proposition : grâce à son film, j’allais enfin exprimer cette colère avant de partir; Il m’a permis de pouvoir pousser ce dernier cri.Ce à quoi je ne l’attendais pas, c’est que, dès que le film a été terminé, il a été présenté à Cannes, donc la nouelle du tournage a été ébruitée. J’était dans la peau d’une criminelle découverte, qui devait s’échapper ou aller en prison.J’aurais pu rester, comme l’ont fait Misagh (Zare, ndlr) et Schella, es acteurs qui jouent les parentts , et me coltiner les pressions du pouvoir. Eux ot été i quiétés et interrogés par les autorités iraniennes en raison du film.Mais mon souhait était de partir, et j’ai dû le faire sans vraiment dire au revoir à ma famille etmes amis“.
(Extrait d’un entretien accrodé au mensuel spécialisé “Trois Couleurs) daté de septembre 2024)
Commentaires