Luisa Ranieri: “Naples est matriarcale”

Née à Naples, l’actrice Luisa Ranieri, 48 ans,  travaille à Bari, après avoir connu Paris et Rome. Celle qui partage la vie du comédien Luca Zingaretti  avoue une  énorme tendresse pour le sud de l’Italie  et évoque  une pensée et une image paradoxales au sujet  de la capitale de la Campanie. C’est un vrai “je t’aime moi non plus”. Luiza est une  passionnée et en même temps  une critique lucide.

L’actrice star de la série en vogue “Les enquêtes de Lolita Lobisco” évoque l’évolution de la famille sudiste.  Dans le fameux  ‘La main de Dieu“, le long métrage  semi-autobiographique au succès appréciable de Paolo  Sorrentino” elle y  joue le rôle de la femme qui voit ce que les autres ne voient pas.  Aujourd’hui selon elle, l’avenir de la femme napolitaine passe par son indépendance économique.

 

 

Propos choisis sur le Naples de son coeur

Le Naples matriarcal  « Je sais bien à quel point la famille est le théâtre de contradictions incroyables et douloureuses. Par exemple, c’est maintenant devenu un lieu où un jeune reste parqué jusqu’à 30 ans en faisant semblant d’en avoir toujours 16. Personnellement, je crois que la famille peut s’améliorer, dans le Sud comme ailleurs, grâce surtout à une plus grande indépendance économique pour femmes.

Dans son histoire Naples est matriarcale, les femmes règnent même si elles ne le montrent pas pour sauver les apparences. Et je viens d’une famille de femmes, j’ai été élevé par un deuxième père mais ma mère exerçait le pouvoir de décision à la maison. Ce qui m’a toujours donné l’idée d’être autonome, indépendante d’un homme. La beauté ne dure pas longtemps, l’intelligence plus, me répétait-il”.

Naples

Ce Naples ville féroce mais non mondialisée. “Naples est plus agressif, il rugit. Ce n’est pas un hasard si écrivains, réalisateurs et personnalités artistiques sont sortis de cette atmosphère de contrastes même violents. Le drame façonne inévitablement. Naples est un unicum de couleurs, de chaos, de vitalité mais c’est aussi une ville féroce. Quand j’y vais j’ai presque un sentiment de peur dans les 48 premières heures puis quand je pars je ressens le besoin d’y retourner. Tout est amplifié : la circulation, les cris des gens, comment s’habiller et comment se déplacer. La gentillesse est aussi plus grossière, elle n’a pas de traits bourgeois. Je pense que Naples ne peut pas être reproduite, elle n’est pas mondialisée…” (Interview publiée dans les colonnes du quotidien italien Corriere della Sera du 27 mai 2022)

@Méditerranéennes Magazine

Commentaires

Soyez le premier à commenter cet article ...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir au TOP