La romancière espagnole Lucía Lijtmaer vient de publier un texte qui ne peut laisser place à l’indifférence et certainement pas à celle des femmes.  Surtout  quand elles ont eu affaire à une relation amoureuse toxique. Qui se termine souvent par un désastre. C’est le thème de “Cauterio” paru aux éditions Anagrama. L’auteure se demande si l’amour, in fine, ne peut pas être un piège duquel il est parfois, si ce n’est souvent ,difficile  d’en sortir indemne. La réponse ou pas se trouve  dans ces deux histoires  se déroulant à deux époques différentes.Celle d’une Anglaise du XVIIe siècle qui quitte l’Angleterre pour les colonies, et cette autre qui voyage de Barcelone à Madrid après avoir été abandonnée par son amant. Une fuite en avant narrée à travers  deux voix féminines. Il en ressort presque que les conséquences de l’amour romantique sur les femmes n’ont pas changé de nature  à travers les siècles et les générations.

“Que l’histoire du roman soit un amour toxique ou non, c’est au lecteur de décider. Je voulais simplement réfléchir au piège de l’amour, à la façon dont nous sommes socialement construits pour accepter beaucoup de choses qui se produisent entre nous. Entre quatre murs dans un couple. Des choses qui ne sont pas normales, mais que nous normalisons parce qu’elles appartiennent à ce que nous considérons comme une histoire d’amour. Et cela n’arrive pas seulement avec des relations problématiques. Tomber amoureux, comme le  dit le personnage du roman, est une maladie…J’ai l’mpression que nous les femmes sommes construites pour que l’amour soit la chose la plus importante dans nos vies. En fin de compte, l’idée de trouver l”amour à tout prix, cette férocité dans sa recherche, est pratiquement érotomane. Peut-être que le problème est que nous sommes amoureuses d’une idée qui n’existe pas vraiment“.( Propos extraits d’un entretien paru dans les colonnes du quotidien espagnol “El Mundo” du 14 mars 2022)