Liz Deep Jones, la passion des gens

Liz Deep Jones s’était déjà exprimée dans ce magazine le Jour “J” de son lancement. Le 1er décembre 2021. C’était pour nous parler  de l’exposition photos  We Bleed The Same   consacrée aux migrants en Australie et dont elle est l’inspiratrice et la commissaire.  Fille de parents libanais arrivés, dans ce pays-continent dans les années 60, elle  nous avait promis de revenir dans nos colonnes pour  nous raconter son parcours de vie.Et comment elle fit son chemin pour devenir une brillante journaliste de télévision, notamment à SBS,  écrivaine  et entrepreneure culturelle dans un pays-continent où les préjugés francs ou lancinants  envers les migrants ont toujours existé.

Aujourd’hui, alors que ses enfants sont devenus des citoyens conscients du travail qu’il reste à accomplir pour réduire la fracture entre les communautés, Liz est plus que jamais engagée dans la bataille pour l’égalité des êtres humains. Tous les êtres humains  qui peuplent son pays. Et le monde. “Mes expériences avec le racisme, dit-elle,  ont été extrêmement inconfortables, mais cela m’a donné la force et l’expérience vécue pour riposter ! Je suis ravie d’utiliser mes compétences pour faire une différence positive dans le monde grâce à mon exposition”. Témoignage.

 

“Pourtant, nous avions dit : plus jamais ça ! »

 

 

Méditerranéennes: quatre mois après l’inauguration de votre exposition, « WeBleedThe Same », quel bilan faites-vous ? D’abord, sur la fréquentation de l’événement et puis sur les retombées médiatiques…

Liz Deep Jones: Nous avons lancé notre nouveau spectacle «We Bleed The Same» à l’Université nationale australienne de Canberra le 29 mars 2022. Depuis lors, nous avons été inondés de commentaires positifs de la part des visiteurs, des étudiants et des conférenciers sur le campus, beaucoup exprimant l’importance du spectacle. Pour encourager les discussions sur le racisme et le sectarisme et l’impact majeur que la série a eu. Certains visiteurs ont quitté le spectacle en pleurant, en colère ou choqués par le racisme dont les personnes présentes dans l’exposition ont été victimes. Certains sont surpris par le fait que le racisme reste  toujours un problème majeur dans notre société.

Nous avons bénéficié d’une forte attention médiatique sur ABC TV et d’autres grandes plateformes de médias en ligne, mais je souhaite toujours plus d’attention médiatique pour sensibiliser davantage à ce fléau de notre société.

Liz Deep Jones est très proche de sa fille Izabella

L’exposition a-t-elle reçu des offres d’hébergement en dehors de l’Australie ? Cela faisait-il partie de vos projets ?

Il est vital de faire voyager ce spectacle à travers le monde pour lutter contre le racisme et le sectarisme. Nous devons sensibiliser et encourager la discussion et la mise en œuvre de cours de lutte contre le racisme dans les écoles, les universités et les entreprises pour un monde plus inclusif, égalitaire et plus sûr. L’expositon parcours  l’Australie  pour le moment.Mais nous avons noté  l’intérêt d’exposer à l’étranger, y compris en Irlande, aux États-Unis et, espérons-le, dans cette  ville que j’aime – Paris, France. Nous sommes en phase de discussion pour le moment.Mais j’espère que nous pourrons voyager dans autant de pays que possible pour partager ces histoires puissantes de racisme, d’identité et d’appartenance. Et de  célébrer la beauté de la diversité du monde.

Chaque nouvel endroit où nous nous rendrons inclura des personnes de la région dans le spectacle sous la forme de portraits qui seront réalisés  par mon collègue, le photographe Tim Bauer et de narration en vidéo pour mon documentaire.Ttoutes ces plateformes sont cruciales dans le spectacle.Le public sera invité à m’envoyer ses photographies pour les inclure dans mon installation Kizuna reflétant la diversité. Je compte également créer une nouvelle installation dans l’exposition pour refléter la communauté partout où notre évènement sera présenté.

Comment avez-vous procédé pour recevoir les témoignages des personnes interviewées et photographiées. Était-ce une simple démarche ou avez-vous rencontré des difficultés particulières ?

J’ai eu la chance tout au long de mes 20 ans en tant que journaliste et productrice de rencontrer et d’interviewer des gens incroyables. J’ai dressé une liste de souhaits de personnes qui étaient actives dans l’espace anti-racisme et les défenseurs des droits de l’homme. Mon collègue Tim Bauer et moi avons établi cette  liste  avant de faire notre choix parmi toutes ces histoires personnelles incoyables à partager, issues d’horizons, de races et de religions variés.Je ne connais pas d’émission qui ne rencontre aucun défi, mais nous avons travaillé sans relâche et nous  avons fini par  résoudre tous les  problèmes importants et urgents.

Quels ont été les apports des autorités culturelles de ce pays-continent  qu’est l’Australie et ceux des mécènes privés ?

Nous avons eu la chance d’avoir été parrainés pour exposer à l’Université nationale australienne par le projet Freilich pour l’étude du sectarisme à l’ANU, cofondé par la pionnière de 88 ans, Valmae Freilich. Cette dernière  s’est attaquée au sectarisme et au racisme avec son défunt mari Herbert Freilich  depuis plus de 20 ans. Je suis très reconnaissante de son soutien et de son rôle continu pour avoir un impact positif sur la société. Nous n’avons pas encore été approchés par d’autres autorités culturelles mais espérons qu’elles s’impliqueront bientôt dans notre projet ou exposeront notre spectacle dans leur espace.

J’ai eu beaucoup de chance d’avoir joui d’un rôle aussi enrichissant si tôt dans ma carrière à la télévision et dans les médias. J’ai commencé à SBS TV dans la vingtaine en tant que journaliste cadette et la même année, j’ai été étonnamment invitée à auditionner pour un rôle de présentation que j’ai obtenu. J”ai fini par être l’animatrice du week-end du programme World Sports News et à l’époque la seule présentatrice sportive féminine.

J’étais passionnée par les reportages sur le terrain  et le respect d’une échéance quotidienne pour les nouvelles. J’ai prospéré grâce à la pression de la télévision en direct et j’ai adoré animer l’émission LIVE et mener des interviews en studio. C’était difficile mais aussi très agréable. Ma partie préférée a été de rencontrer des gens passionnnants du monde entier qui étaient au sommet de leur métier. Mes moments forts ont été la couverture de la Coupe du monde de France 1998 où nous nous sommes rencontrés à Paris. Bien sûr, ce furent les expériences les plus agréables qui se sont déroulées dans l’une de mes villes préférées au monde.J’ai même été “célébrée” sur les Champs Élysées par des fans  des Super Eagles nigérians  alors que je tournais un reportage haut en couleur. C’était un moment inoubliable.

Ensuite, vous avez également travaillé pour Sky News Australia ; NITV avant de choisir de devenir freelance en 2005. La grande visibilité vous manque ?

J’ai beaucoup aimé travailler comme journaliste à l’antenne, productrice, cinéaste et rédactrice en chef  à NITV, spécialisé dans les émissions d’actualités internationales  et autochtones. Mais même si j’ai bénéficié d’une grande notoriété tout au long de ma carrière à la télévision, je n’ai pas l’impression qu’elle ait diminué depuis que j’ai cessé de travailler pour de grandes entreprises médiatiques. Grâce aux réseaux sociaux, j’ai pu maintenir une forte présence et, en fait, la trouver plus affective avec une portée plus immédiate et une narration instantanée avec plus d’impact et de visibilité.

Liz Deep Jones “fêtée” à Paris par des fans des Super Eagles Nigerians lors du Mondial 1998

La seule chose qui me manque, c’est retrouver certains de  mes anciens collègues et discuter de politique, de sport et des dernières nouvelles, des  merveilleux coiffeurs(euses) et maquilleurs (euses)s dans la salle de maquillage qui était mon sanctuaire ! J’ai des amis de longue date de SBS TV que je vois régulièrement et quelques-uns d’entre eux avec qui je travaille encore de temps en temps en freelance.

Vos parents sont d’origine libanaise. Racontez-nous cette saga familiale. Pourquoi ont-ils quitté la Méditerranée pour rejoindre l’hémisphère sud. Si loin de leurs racines ?

Mes parents sont nés et ont grandi à Bterram au nord du Liban. Quand mon père, David avait 17 ans, a  été envoyé en Australie pour de meilleures opportunités de construire une bonne vie. Il avait un oncle qui l’a amené à Sydney et il l’a rejoint dans le pays de la Nouvelle-Galles du Sud, où il a travaillé dans des fermes jusqu’à ses 20 ans et a créé une entreprise à Sydney. Il est ensuite retourné au Liban pour épouser ma mère, Jeanette (qui parle également français) et est revenu au milieu des années 60 où ils ont construit une vie merveilleuse à Maroubra, dirigeant leur propre entreprise mixte prospère et élevant cinq enfants.

Il est vrai aussi que les Libanais sont un peu comme les Irlandais de la Méditerranée. Exil et migration, ils savent ce que c’est. Puisqu’on retrouve leurs communautés sur tous les continents
C’est marrant que vous me dites ça, car mon mari est irlandais. Nous sommes certainement très similaires dans notre passion pour les gens et notre intrépidité à quitter notre pays de naissance pour vivre une expérience de vie  ailleurs. Les Irlandais et les Libanais sont également axés sur la famille et sont des hôtes merveilleux. En clair, ça matche entre nous !

Vous et vos frères et sœurs êtes nés à Sydney. Vous sentez-vous, en 2022, citoyens australiens à part entière ?

Quand j’étais enfant, je ne me sentais pas à ma place parce que j’avais les cheveux et la peau  foncés et que je parlais arabe. Je voulais ressembler à une fille australienne comme à la télévision dans les années 80 où elles avaient les cheveux blonds et les yeux bleus, alors j’ai grandi en souhaitant leur ressembler. On m’a aussi dit à l’école que ma nourriture sentait mauvais (je sais maintenant que c’est parce qu’elle contenait beaucoup d’ail) Cela a également éloigné les garçons! (rires). On m’appelait parfois un wog, ce que je détestais, mais à part ça, j’ai eu de la chance parce que j’étais bonne en sport.Cela m’a aidé à m’intégrer. J’ai aussi lutté pour essayer de naviguer entre deux cultures. J’étais gênée de parler arabe devant mes amis. Du coup, j’ai eu tendance à ignorer  mes parents s’ils me parlaient en arabe. Maintenant j’ai honte de les avoir traités comme ça !

Crédit Photo: Tim Bauer

J’ai vu aussi vu mon père combattre le racisme presque quotidiennement. Les autres inscrivaient un spray “Sale wog” ,”Wog Shop” sur notre vitrine. Mais il a su tenir tête à quiconque le diffamait racialement. Il m’a appris à croire en moi, à parler et à dénoncer le racisme ! Bien qu’ils aient été  des victimes  mes parents aimaient l’Australie et étaient reconnaissants d’avoir l’opportunité de construire une bonne vie pour leur famille. Ils l’ont fait en travaillant sept jours sur sept et se sont consacrés à fournir une bonne éducation et à s’assurer que nous parlions très bien anglais pour devenir de bons Australiens !

En vieillissant, j’ai commencé à me sentir plus à l’aise dans ma peau et à avoir plus confiance en mon identité ! Je suis une fière  australienne d’origine libanaise. Je suis fière de ma culture et reconnaissante d’avoir eu un héritage si riche. Mais je suis en premier une  Australienne. Car l’Australie est ma maison  et je l’aime profondément !

 

Si de petits malaises persistent, quelles formes prennent-ils ?                                                                                                                          

Peu importe, j’aime toujours être mal à l’aise pour pouvoir me dépasser et explorer de nouvelles limites ! Je pense qu’il est important de se tester pour grandir et en savoir plus sur soi-même !

Justement, dans l’article que nous avons publié sur l’exposition, vous avez dit que vous aviez vu votre père tenir tête aux extrémistes que vous-même souffriez de comportements xénophobes quand vous étiez enfant : “Ça m’a fait mal et m’a fait remettre en question mon identité et mon sens de qui appartiennent…

Oui, c’était troublant d’être victime de railleries racistes et de voir mon père en faire l’expérience ! Le racisme est blessant, il vous donne l’impression de ne pas vous appartenir.Il  vous brise et vous fait perdre confiance et il peut vous affecter pendant de nombreuses années ! Mais mon père avait une force incroyable et il m’a montré qu’il se sentait à sa place et qu’il contribuait à la société par son entreprise et son travail. Il aidait toujours les autres dans la communauté. Mais le plus troublant, c’est d’être victime du racisme ces dernières années ! On m’a dit : “Retournez d’où vous venez”. “Parlez vous anglais?” « Tu es jolie pour une fille libanaise ! Il n’y a aucune pour ne pas s’engager dans une  grande sensibilisation à travers notre système éducatif pour lutter contre le racisme et se battre pour l’égalité !

 Votre père semble avoir joué un rôle majeur dans votre désir de dépasser le stade de l’intégration. Celui qui vous a dit “Traitez tout le monde comme vous aimeriez être traitée. Nous voulons tous les mêmes choses, être heureux et en bonne santé et vivre dans un endroit sûr et paisible.”

Oui, mon défunt père a eu la plus grande influence dans ma vie. Il aimait les gens de tous les horizons et  avait une passion pour entendre leurs histoires. Il se souciait vraiment des gens et voulait le meilleur pour eux. Et croyez-moi, il  été également aimé  par ces gens ! Il était un membre extrêmement populaire de la  communauté. Mon père était la personne la plus charismatique que j’ai jamais rencontrée dans ma vie ! Il disait toujours : « Traitez les gens comme vous aimeriez être traité ! Nous mangeons, dormons et chions tous pareil !”  C’est culotté, mais c’est vrai ! J’ai hérité de sa passion pour les gens. Et si je suis  devenue  journaliste, c’est pour partager les histoires des personnes vulnérables et lutter pour la justice pour tou

Vous n’avez plus connu l’ostracisme une fois que vous êtes devenue un grande professionnelle des médias… ?

Je pense qu’en vieillissant, je suis devenue plus confiante en qui je suis et je m’entoure de personnes partageant les mêmes idées… Des gens compatissants et des guerriers dans la lutte pour les droits de l’homme et l’équité. Je pense qu’être unne professionnelle des médias vous donne une grande responsabilité de rapporter les faits et de veiller à ce qu’il y ait un équilibre dans vos histoires. Cela fait quelque peu défaut ces temps-ci, car la propriété des médias a été accaparée par des individus riches. Ce fait est un coup  vraiment dévastateur pour notre démocratie !

 

Liz Deep Jones et le directeur artistique Tim Bauer lors de l’installation de l’Exposition ” We Bleed The Same” (Photo Adam Spence)

 Votre fils, Dylan, 26 ans, qui fait partie de la troisième génération de votre famille, est, dites-vous, un ardent combattant dans la lutte contre le racisme. Cela signifie-t-il que peu de choses ont changé ?

Malheureusement, mon fils est victime de racisme que je trouve odieux ! On lui a dit : « C’est une bombe que tu as dans ton sac à dos ? “Vous n’appartenez pas à ce  pays !” C’est déchirant et bouleversant d’entendre ça ! Il fait l’objet d’un profilage racial à l’aéroport et de la part de  la police ! Je trouve cela exaspérant et c’est pourquoi nous partageons ces histoires pour éduquer et déclencher des discussions et des débats ! Il n’y a aucune excuse pour le racisme et le fanatisme de nos jours, mais malheureusement, vous pouvez le voir partout ! Honte aux gouvernements de laisser les atrocités se poursuivre  sous notre responsabilité  ! Quand allons-nous apprendre! Qu’est-il arrivé à “Plus jamais ça !” ???

Pourquoi Deep Jones comme nom ? Il ne reste plus rien des noms et prénoms libanais de votre famille ?

Mon nom de jeune fille est Deep et je voulais continuer le nom de mon père ! C’était censé être Dib mais cela avait été mal orthographié quand mon père est devenu citoyen australien. Jones est le nom de famille de mon mari. Et comme  je suis gourmande  (rires), j’ai voulais conserver les  deux noms alors je suis devenue Deep-Jones ! Beaucoup de gens pensent que c’est un nom de scène inventé… Eh bien voilà, grâce à vous les gens seront  éclairés !!!

Avez-vous eu l’opportunité de retourner au Liban depuis 1998 ? Si non, le souhaitez-vous ?

Malheureusement, je n’ai jamais été au Liban ! J’aimerais y aller un jour  pour  visiter la ville de mes parents et  voir ma famille. Aujourd’hui, ce  n’est pas le bon moment pour y aller. Mais j’espère combler ce manque  dans un proche avenir!

Cette nation qu’on appelle aussi « le pays des cèdres » est dans d’énormes souffrances politiques, sociales et surtout économiques. Que vous inspire cet effondrement ?

Le Liban est en difficulté depuis de nombreuses années ! C’est déchirant de voir son déclin  et  tous ces gens qui souffrent. J’ai participé à des collectes de fonds pour le Liban à Sydney. Une chère amie à moi, Daizy Gideon, qui y a vécu pendant de nombreuses années, partage avec moi ses connaissances et ses mises à jour sur la situation. Elle a également récemment publié un documentaire primé intitulé «Enough» qui se penche sur la corruption et la chute du Liban et elle travaille à la collecte de fonds pour aider la nation. Mais c’est un peuple résilient qui rebondira. Et Beyrouth  redeviendra un jour “Le Paris du Moyen-Orient“.

Comment la nostalgie se manifeste-t-elle dans la famille ? Par des pratiques culturelles. L’écoute  de la musique libanaise en particulier et de la musique orientale en général. Le recours à la gastronomie...

Je pense que c’est surtout la cuisine libanaise, la langue et la culture hospitalière avec lesquelles je me connecte le plus ! Rien de tel que de partager un bon repas libanais en famille et entre amis !

Au cours des dix dernières années, vous êtes devenue une auteure reconnue et vous écrivez des livres pour enfants. Qu’est-ce qui vous a amené à l’écriture  ? Et pourquoi vers la littérature jeunesse ?

J’adore m’évader dans un bon livre et on m’a offert l’opportunité d’écrire mon premier livre quand je travaillais chez SBS TV. J’ai sauté sur l’occasion car j’ai une imagination très active et j’ai toujours beaucoup d’idées en tête. À l’époque, une amie chère, Jeanne Ryckmans, m’a offert l’opportunité de proposer une histoire à un éditeur qui cherchait des idées sur les filles jouant au football.

Et bien sûr, j’ai pensé à une  jeune fille nommée Lucy Zeezou dont le rêve était de devenir  footballeuse contre la volonté de ses parents Je me suis lancée dans l’aventure. Mon texte à rencontré son éditeur. Et voilà ! J’ai également été amenée à écrire cette histoire de football pour encourager mon fils Dylan à lire. Il était à l’école primaire et aimait le football, in fine il  m’a même aidé avec le manuscrit. C’était un gagnant-gagnant… Dylan a adoré le lire parce qu’il parlait de football et mon éditeur l’a adoré parce que nous étions sur le marché du football féminin… J’ai adoré parce que j’ai aimé le personnage, Lucy qui était une fille déterminée, ambitieuse et vive qui savait ce qu’elle voulait et était imparable ! Le premier livre s’appelle Lucy Zeezou’s Goal et le deuxième  est intitulé  Lucy Zeezou’s Glamour Game  que ma fille Izabella m’a aidé à mener à son terme. Ce qu’il y a de merveilleux dans l’écriture, c’est que vous créez et que vous vous évadez dans votre propre monde ! J’aime çà ! Je travaille sur un autre roman et avec mon collègue Tim Bauer et la designer Brenda Dwyer, je vais produire un livre “We Bleed The Same” avec l’ANU.

Vous parlez souvent d’un mode de vie sain. Et je crois que vous faites tout pour l’appliquer. Vous profitez au maximum de votre maison au bord de l’océan ; Vous aimez nager, courir… Et ça a déteint sur vos enfants aussi

Une vie saine est très importante pour moi car elle me fait me sentir bien et est décisive pour une bonne santé mentale. Je fais de l’exercice tous les jours. Parfois dans le parc et d’autres fois  à la plage. C’est juste un sentiment merveilleux et j’ai grandi en allant à la plage avec mon père ! Mes enfants ont été élevés pour rester en bonne santé et actifs en jouant au football, au tennis et en faisant de la gym ! Pour moi, c’est une question de santé et de vanité! Cela me garde heureuse  et me fait sentir  bien! Ma devise est «Lève-toi et sors par la porte! “. Certaines personnes ne peuvent même pas sortir du lit, donc il n’y a aucune excuse !

Preuve de sagesse et de lucidité à la fois – surtout quand on voit la multiplication des conflits et des horreurs sur notre planète – vous, vous  estimez avoir de la chance de vivre dans une démocratie. Et  vous appelez vos concitoyens à ne pas l’oublier

Je ne pense pas que nous puissions tenir notre situation pour acquise ! La France a récemment réélu le centriste Emmanuel Macron avec ce qui semblait être une lutte serrée avec la représentante de l’extrême droite, Marine Le Pen… On s’inquiète de la montée du mouvement d’extrême droite à travers la planète ! La Russie envahissant la nation souveraine de l’Ukraine est une préoccupation majeure. C’est déchirant et choquant que dans notre monde moderne les atrocités continuent et pas seulement en Ukraine… quand la race humaine va-t-elle apprendre ?  Qu’est-il arrivé à “Plus jamais ça ? Je ne suis pas une experte en politique, mais je trouve tout simplement stupéfiant qu’un dictateur puisse si facilement commettre des atrocités sous le regard du monde ! Le danger du sectarisme et du racisme lève sa tête hideuse et continue de causer la destruction des vies et de la  paix ! C’est pourquoi il est si important que le monde s’attaque au racisme et au sectarisme ! Comme l’a dit Martin Luther King Jr, “Nos vies commencent à se terminer le jour où nous devenons silencieux sur les choses qui comptent.”

Pour finir cet entretien où vous vous êtes confiée sans filtre, j’ai tout de même la sensation  d’avoir échangé avec une femme formidablement optimiste et, n’ayons pas peur des mots, une femme heureuse…

Izabela  Deep Jones Avec le grand photographe australien TIM BAUER (crédit photo Liz Deep Jones)

Vous avez raison. Je suis consciente  à quel point j’ai de la chance d’avoir une famille aussi incroyable et solidaire, mon mari Derek, et des enfants – maintenant de jeunes adultes – Dylan et Izabella, qui travaillent avec moi sur tous de mes projets et m’offrent ce luxe  de libérer mes efforts créatifs dans le monde pour avoir un impact positif sur la société. J’ai aussi la chance de travailler avec des collègues incroyablement talentueux, le photographe international Tim Bauer qui est un génie et ne s’en rend pas compte ! C’est aussi le seul photographe que je connaisse qui fait de son talent du café et du pain fraîchement cuits ! C’est un véritable artiste qui travaille de tout son cœur, s’efforçant de dépeindre la profondeur de l’émotion humaine à travers ses portraits remarquables. Et notre  designer / directrice artistique Brenda Dwyer qui fait un travail de classe mondiale sur la conception de l’apparence de nos spectacles, en créant de superbes affiches, catalogues et notre livre We Bleed The Same qui sortira à la fin de l’année.  Tout cela me garde aussi saine d’esprit et m’aide à réaliser mes idées qui sont parfois hors du monde !  Je suis au milieu d’une équipe qui travaille à l’unisson  pour apporter des changements réels et indispensables dans la société à une époque qui appelle à une plus grande action pour le genre humain. C’est également un honneur de travailler avec l’une des meilleures universités au monde – l’Université nationale australienne où nous exposons notre exposition sur la lutte contre le racisme jusqu’à la fin de 2022.

Propos recueillis par Fayçal CHEHAT

 

  • Crédit photos: photo de couverture : Derek Jones

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