Les  deux films  documentaires réalisés par Lina Soualem , “Leur Algérie“et et “Bye Bye Tibériade” ont connu un grand succès et remporté  de nombreux prix et récompenses  notamment en France et dans toute l’Europe. Pour la cinéaste native de Paris, l’idée de transmettre  à son tour  les histoires  et la mémoire confiées par  ses géniteurs était tellement importante. Celles concernant le pays d’origine de son père, l‘Algérie, et  surtout celui de sa mère, la Palestine. Résultat de cette obsession qui est devenue aussi, dit-elle, sa mission, ces deux documentaires passionnants qui  méritent une place,particulière dans l’histoire du cinéma documentaire international.  Dans un entretien passionnant accordé au magazine Trois Couleurs, elle explique sa démarche. Extrait.

“ D’un point de vue personnel, je voulais reconstituer le puzzle de la mémoire et je savais aussi  que ce n’était pas quelque chose que je traversais seule, que beaucoup d’enfants et de petits-enfants d’immigrés faisaient face à la difficulté de trouver leur place  au milieu de cultures et  et d’identités différentes. Quand on n’a pas accès à la langue de ses parents ou des ses grands-parents, c’est comme si on n’allait jamais pouvoir les comprendre entièrement ou percevoir tout leur imaginaire.

“Faire ces films était vital. Il fallait que je reparte en arrière pour revenir au présent.C’était aussi comme une mission  que je m’étais fixée, qui était de rendre visibles des histoires invisibilisées, de redonner la parole à des gens dont la parole  été tue. Faire “Bye Bye Tibériade m’a permis de rendre immortelles ces femmes, de rendre accessibles leurs histoires. J’ai des cousins nés là-bas qui m’ont remerciée et qui sont encore  plus en difficulté que moi  sur cette question  de place. En tant que Palestinien, on ne sait plus comment la trouver.

(Propos extraits de l’interview accordée au magazine  mensuel “Trois Couleurs” consacré au cinéma daté du mois de février 2024)