Lina Meruane :” Le corps sert de pièce d’identité “

Lina Meruane, 54 ans,est une auteure prolifique, romans, essais, et une dramaturge passionnée, qui a la ‘bougeotte”. Chilienne d’origine, déscendante d’une famille palestinienne, elle est souvent dans un avion et se partage entre Santiago, New York et Madrid. Pour dispenser des connaissances ou tout simplement comme invitée dans les plus importants salons  du livre  espagnols ou latino-américains. Elle a été récompensée en 2013 du Prix de littérature ibéro-américaine José Donoso.

Dans la “Grande Pomme”, où elle réside souvent, elle a le statut  d’enseignante résidente  en ecriture créative en espagnol. Ses centres d’intérêt sont multiples : l’enfermement,  les  conflits politiques et identitaires, le féminisme, la migration…jusqu’à la guerre en Palestine occupée.  De passage à Madrid, où elle a un pied-à-terre, Son dernier ouvrage Palestina en pedazos, comporte plusieurs opus,  Volverse Palestina, Volvernos otros y Rostros en mi rostro (Literatura Random House)… Lina Meruane, a eu un échange à bâtons rompus avec la journaliste Ana Vidal Egea.

 

” J’ai écrit que ceux d’entre nous qui viennent d’autres régions ont « le vice » de la migration. Je bouge beaucoup. Mes parents étaient de grands voyageurs et j’ai un regard cadré, influencé par le déplacement de la généalogie, la famille nucléaire… Mon premier métier de journaliste a été pour un magazine de voyage. Je suis très intéressée à regarder d’autres endroits qui ne sont pas les miens et ils me mettent au défi.

De plus, le corps sert de pièce d’identité. Vous portez votre visage, votre corps, votre identité, votre privilège. Et ce n’est pas la même chose de voyager en  tant qu’homme ou en tant que femme, uniquement accompagné, en étant blanc ou noir…A. A New York il y a des gens de partout et le milieu dans lequel j’évolue me semble être un contexte plus convivial que d’autres. Mais on m’a beaucoup parlé de ma façon de m’exprimer, parfois de manière négative, d’autres fois de manière positive (« ah, eh bien, tu parles très bien anglais ! »), qui sont des manières racialisées de dire « tu n’es pas d’ici ». » ou « de toute façon tu es « Ça montre un peu que tu es du dehors ».

(Extraits d’une interview accordée le 4  juillet au quotidien espagnol à grand tirage, El Pais).

 


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