Judith Magre: MeToo, Arlette Laguiller, Depardieu et elle

Elle a 96 ans, toutes ses dents et surtout toute sa mémoire prodigieuse et son talent immense. Elle, c’est la comédienne Judith Magre qui a travaillé sur trois générations avec des monstres sacrés.

De la création toutes disciplines confondues.Comme les metteurs en scène Jean-Louis Barrault,Jean Vilar ou Madeleine Renaud,  les écrivains  et poètes les plus réputés, à l’image  de Marcel Aymé, Ferdinand Céline ou Louis d’Aragon, les acteurs et comédiens les plus inventifs comme Gérard Depardieu qu’elle affirme admirer par dessus tout.

Judih Magre, de son vrai nom Simone Dupuis, se flatte aussi, elle qui ne s’est jamais vraiment interressée à la politique, de ne pas avoir de parti pris et de ne demander qu’une seule chose pour garantir l’apaisement : ” Foutre la paix aux autres, un point c’est tout !”

De l’entretien dense et riche paru dans les colonnes d’un hebdoma daire français, nous avons extraits des saillies concernant ce qu’elle pense du mouvement “MeToo”, son absence d’engagement politique et son estime pour Depardieu.

La comédienne sera à partir du 4 septembre au Théâtre de Poche-Montparnasse pour lire tous les lundis des nouvelles de  Sylvain Tesson choisies  dans son recueil “S’abandonner à vivre” (Gallimard, 2014).

Je ne connais rien à la politique et n’ai jamais voté de ma vie. Droite et gauche ne signifient rien pour moi. Vous savez, j’ai des grands copains à droite comme chez Lutte ouvrière. J’adore Arlette Laguiller que j’ai eu la chance de rencontrer. Autrefois, je suis allée lire des textes à la fête de Lutte ouvrière, ce qui ne m’a jamais empêché d’avoir des amis de droite comme les Tesson. Tout cela ne me dérange absolument pas. Je demande aux gens de foutre la paix aux autres, un point c’est tout !

MeToo et compagnie m’ennuient profondément. Dès qu’on effleure la fesse d’une actrice, elle pousse des hauts cris. Brigitte Bardot, une très belle femme intelligente doublée d’une actrice géniale, l’a très bien expliqué au Point : elle était ravie quand quelqu’un, en passant, lui touchait les fesses.Qu’elle avait sublimes ! Pour ma part, personne n’a jamais essayé de faire quoi que ce soit qui me déplaisait…”

J’ai une admiration sans bornes pour Gérard Depardieu. C’est un personnage formidable avec qui j’ai été un temps fâchée. À ses débuts, en 1973, quand il jouait La Chevauchée sur le lac de Constance avec Delphine Seyrig, j’avais dit au metteur en scène Claude Régy : « Ton acteur merveilleux n’est pas très beau. »Malheureusement, Claude Régy l’a répété. Quelques années plus tard, je croise Gérard au cours d’une tournée. En sortant de l’ascenseur, il me demande « Tu me trouves toujours moche ? » Je lui ai répondu : « Écoute, tu n’as jamais été beau mais tu es mieux que ça. » Gérard reste un être et un acteur merveilleux. Toutes les salades qu’on lui fait en ce moment me dégoûtent profondément.”

(Extraits de l’entretien accordé à l’hebodmadaire français Le Journal du Dimanche” du 3 septembre 2023)

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