Jeanne Cherhal : » L’état d’être femme nourrit mon inspiration « 

Pour donner un titre à son septième album paru au début de ce printemps 2025 doux et ensoleillé, Jeanne Cherhal n’a pas cherché à faire dans le compliqué en optant sobrement pour « Jeanne ». Sans doute parce qu’elle a estimé que le contenu de ce dernier opus ressemblait tellement à ce qu’elle est dans le réel et à son écriture stylée, ciselée et  habillée des émotions de la vraie vie. À ses histoires au quotidien faites de petits et grands bonheurs, de déceptions et de remises en cause, d’envies et d’ambitions. Un disque où l’on retrouve un bel effort d’intrspection  et une forme de mélancolie qui lui va si bien. Et elle le confirme clairement lorsqu’elle dit au micro de France Info su sujet des treize chansons qu’il contient  : « C’est un disque si personnel, ce sont treize facettes de ma petite personne. On tourne autour de soi quand on écrit, et ce disque n’y fait pas exception.  Cela donne un bijou musical conforté par la  réalisation inspirante de son solidaire et talentueux ami Benjamin Biolay.

SON DERNIER MOT

Le féminisme

«  La féminité, l’état d’être une femme m’a toujours semblé un sujet important. Il nourrit mon inspiration depuis que j’ai commencé à écrire des chansons. Il y a vingt ans, j’ai en- registré Douze Fois par an, sur les règles. Je ne revendiquais rien, le sujet faisait partie de ma vie de femme et je pensais qu’il pouvait résonner chez d’autres. »

« Mon féminisme me semble constant depuis une vingtaine d’années. Mais les filles de 20-25 ans ont une conscience de la place qu’elles ont à prendre que nous n’avions sans doute pas au même âge, encore trop enferrées dans des schémas ancestraux misogynes profondément intégrés. Les inégalités hommes-femmes, le mépris masculin pour les femmes dans tous les domaines de la vie m’ont très tôt donné envie de réagir. »

Son estime pour Mona Chollet

« Elle va très loin dans ses rélexions, avec une grande délicatesse. Je la rapproche de Delphine Seyrig, qui adoptait des positions radicales, hypersaines, toujours avec élégance. Une question traverse ses livres : comment être féministe et hétérosexuelle ? Elle n’y a pas répondu, pas plus qu’Annie Ernaux. Peut-être est-elle insoluble ? J’ai toujours en tête cette phrase, très juste, de Marguerite Duras : « Il faut beau- coup aimer les hommes, pour les aimer. » Et on les adore, en efet, mais l’éducation de nos ils est un enjeu important. »

(Propos extraits de l’entretien paru dans le colonnes de l’hebdomadaire  Télérama paru le 9 avril 2025)

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