Hiba Tawaji: » L’Esmeralda » libanaise à Paris
Paris, la France et une grande partie du monde célèbrent ce samedi 7 décembre la renaissance de la Cathédrale Notre Dame de Paris, cinq ans après avoir été ravagée par le terrible incendie le 5 avril 2019. Pour fêter cet événement à grande résonnance internationale, ont été invités des chefs d’Etat et de Gouvernement, dont Donald Trump fraîchement et largement élu à la Maison Blanche par le peuple américain, et des têtes couronnées, à l’image du roi d’Espagne, Felipe.
La cérémonie officielle sera suivie d’un grand concert qui fera la part belle à la musique classique représentée par des sopranos de haut vol à l’image de Pretty Yende et Julie Fuchs, du pianiste chinois Lang Lang, de la violoncelliste Yo-Yo Ma et de la brillante chanteuse béninoise Angelique Kidjo, titulaire de cinq Grammy Awards.
La rive sud de la Méditerranée est représentée par Hiba Tawaji. La présence de la native de Beyrtouth, 36 ans seulement, dont le rayonnement dépasse largement depuis quelques années la sphère monde arabe-Moyen orient, est très méritoire pour au moins deux raisons. D’abord, parce qu’elle a fait ses grands débuts dans la carrière dans l’Hexagone en participant avec un succès incontestable à la quatrième saison de la version française de The Voice puis en multiplant les concerts dans tout le pays. Une ascension fulgurante à l’image de ses prestations cette année dans des salles prestigieuses telles le Cadogan Hall ( Londres), le 12 février 2024, ou L’Olympia (Paris), le 29 mai 2024
Ensuite parce qu’elle avait repris entre 2016 et 2019 le rôle d‘Esméralda en succédant à Hélène Segara dans la comédie musicale « Notre-Dame de Paris ». La soprano a dit au micro des journalistes les conditions qui ont conduit à son invitation pour ce grand événement parisien dont les répétitions se sont déroulées le 4 et 6 décembre : « Quand j’ai reçu par courrier une lettre d’invitation de la part des organisateurs et du recteur archiprêtre de la cathédrale, cela m’a fait quelque chose. Je vais d’abord revoir la cathédrale que je connais si bien, pour la première fois après l’incendie qui l’a ravagée, mais je suis surtout honorée de faire partie de cet éventail d’artistes prestigieux avec l’orchestre de Radio France et le maestro Gustavo Dudamel. J’ai hâte de chanter dans ce lieu qui symbolise la tolérance, l’amour et la spiritualité à une échelle mondiale, et où les gens viennent de partout pour s’y recueillir« .
En clair, une partie de l’histoire personnelle de Hiba Tawaji est liée à celle de la Cathédrale la plus connue sur les cinq continents. Dans un entretien paru en début de semaine dans les colonnes du journal libanais « L’Orient le Jour« , l’auteure du dernier succès musical » Baad Sneen » (2023) raconte avec émotion ce lien quasi sacré avec la basilique : » En tant que Libanaise et citoyenne du monde, Notre-Dame de Paris m’a toujours fascinée. C’était une sorte de refuge quand je visitais Paris en touriste, avant même d’y habiter. Elle m’a toujours touchée par sa beauté et ce qu’elle représente historiquement et symboliquement. À chaque fois que je rentrais au Liban, je me promettais de revenir à Paris pour revoir la cathédrale. Je n’aurais jamais imaginé concrétiser mon rêve, faire partie de la comédie musicale et devenir Esmeralda… Depuis, Notre-Dame de Paris, comme le dit Quasimodo, j’en ai fait ma maison. Et c’est à quelques dizaines de mètres seulement, à Saint-Julien-le-Pauvre, que mon mari (NDLR : Ibrahim Maalouf) m’a demandée en mariage ».
À l’instar du hérois gaulois Obelix, tombé dans une marmite de potion magique, la ravissante Hiba est tombée, elle, très tôt, dans les bras de l’art musical et en a profité pour maîtriser toutes les subtilités.de 2002 à 2006 En prenant des cours de chant lyrique, en suivant assidument les cours de solfège et de chant à l’École des Arts Ghassan Yammine, ceux dispensés à l’université Saint-Joseph de Beyrouth dont elle sort avec obtient un diplôme de cinéma et d’audiovisuel, en 2010.nSon autre atout magique , c’est de pouvoir chanter avec justesse et talent tant en arabe qu’en français ete en anglais.
@Fayçal CHEHAT
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