Hélène Carrère d’Encausse: le très bel hommage de J.M Rouart
Historienne, romancière d’origine russe et grande spécialiste de la Russie, historienne de haut vol, Hélène Carrère d’Encausse est décédée samedi 5 août à Paris, sa ville natale, dans son juste sommeil, à l’âge de 94 ans comme l’a annoncé sa famille. Outre ses multiples et brillants écrits, la native de restera à jamais comme la première femme à prendre la tête de l’Académie française. Cétait le 21 octobre 1999. En remplacement de Maurice Druon démissionnaire.
Elle était née le 6 juillet 1929, dans une famille géorgienne du nom de Zourabichvili, Hélène Carrère. Elle avait du sang italienne par sa mère d’Encausse . Son père était un philosophe géorgien émigré de longue date en France.
Féministe s’il en fut, l’histoire retiendra aussi qu’elle avait demandé, dès son élection comme Secrétaire perpétuel de l’Académie Française qu’on lui donne du”Madame le Secrétaire perpétuel”, sans féminiser la fonction”. Même si ce choix n’a pas fait l’unani -mité chez les militantes de la cause en France.
Et elle s’en était expliquée ainsi: “Il n’y a qu’un seul Secrétaire perpétuel depuis trois siècles et demi. C’est cette idée de continuité qui doit prévaloir. C’est une lignée qui se poursuit”.
L’Élégance et la modestie jusqu’au bout des ongles.Son ami l’écrivain Jean-Marie Rouart également membre de l’institution de la langue française depuis 1997 a été l’un des premiers lui rendre un vibrant hommage ce weekend. F.C
“C’est une femme qui fait partie de ces êtres qui ont surmonté un terrible handicap sans que cela se voie. Elle était élégante, toujours tirée à quatre exemples, belle, avec cette espère d’extraordinaire talent oratoire et cette intelligence toujours en éveiil, cette curiosité désarmante qu vous faisait oublier ce handicap originel, parce qu’elle avi forcé le destin avec un courage et une volonté, comme pour nous faire oublier qu’elle avait été blessée par l’Histoire.
Je parlerai même d’un double handicap. D”abord, ce sont ses origines. C’était une immigrée russe. Elle vivait avec ses parents en France dans des conditions très misérables, comme elle l’avouait parfois. Ses parents vivotaient un peu, avec leur famille nombreuse, entassés dans une pièce où pour meubles, ils n’avaient que des caisses. Et cela pendant l’Occupation
Et uus, il y a eu ce drameun peu plus tard – Hélène devait avoir une dizaine d’ann&es – quand son père, à la Libération, a été enlevé par des pseudos résistants qui l’ont exécuté sans que l’on retrouve son corps. La mort dr son père fut un ciup de massue, une blessure atroce qui venait s’ajouter aux traumatismes de l’exil. En toute logique, elle aurait dû etre écrasée par cette succession d’évènements tragiques. Elle a fait front.”
(Propos extraits de l’interview accordée par Jean-Marie Rouart au Journal du Dimanche paru le 6 août 223)
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