Espagne : Felipe VI, l’ami des femmes
On ne peut lui enlever cette qualité, le souverain Felipe VI a su capter et s’adapter à l’évolution indéniable de la société espagnole. Dont celle qui a révolutionné la vie des femmes n’est pas la moindre. Comme l’expliquent les observateurs de la vie du palais, il est clair que si son père a été le roi de la transition, Felipe VI est et sera plus que jamais le roi de la « rénovacion ».. Aidé, il est vrai par le premier gouvernement socialiste dirigé (dès 2004) par José Luiz Zapatero et par son successeur Pedro Sanchez qui dirigèrent des équipes ministèrielles dominées par les femmes.
Cette “renovaion” va, entre autres, mettre les femmes au coeur de la société et ce à tous les niveaux et dans tous les domaines. Ce qui est frappant, c’est que le roi ne semble pas se forcer pour faire avancer ce projet. Comment et pourquoi ? Selon les spécialistes de l’histoire du palais royal, l’aisance du souverain puise sa vérité dans une enfance vécue au milieu de femmes fortes et emblématiques : sa mère, ses soeurs et les autres dames de la famille. Les unes plus impressionnantes que les autres. Sans oublier évidemment son épouse. En effet, la reine Letizia est le symbole indiscutable de l’indépendance qui a d’ailleurs gagné tous les pans de la société ibérique.
Le roi, qui n’a pas eu de fils, peut également se réjouir de la présence de ses deux filles, Leonor et Sofia. D’ailleurs, il ne manque jamais l’occasion de se montrer à leur côté lors de ses apparitions publiques. Et, permanence monarchique mise à part, ce qui se joue entre la princesse Leonor et son père lorsque tous deux se retrouvent, montre une complicité indéfectible dont les codes ont été édictés par leur histoire familiale.
De Juan Carlos à Felipe et de Felipe à Leonor, l’histoire semble bégayer. Petit, le prince des Asturies passait beaucoup de temps avec son paternel. Il était de toutes les sorties ou presque : matches de hockey, finales sportives des différentes compétitions sportives, parades militaires. En fait, c’était déjà l’apprentissage du règne. Felipe VI fait vivre la même expérience à sa fille Leonor. Princesse des Asturies, elle est fière d’accompagner son père lors de ces événements. Recevant le même apprentissage et partageant le même plaisir. Felipe est attentif à ses filles. Tout le monde sait que Leonor et Sofia retiennent toute l’attention de leur géniteur et constituent souvent la priorité de son agenda.
Felipe a toujours su que Letizia serait la femme de sa vie
Avec le concours de sa femme Letizia, ils ont une même conception de l’éducation. Leur leitmotiv : protéger les princesses tout en les préparant à leur fonction future. Tout le symbole de l’harmonie du couple royal. La famille essaie de mener dans la mesure du possible une vie « normale ». Semblable à celle que mène une famille lambda : sorties au cinéma et au restaurant ou soirées de la princesse des Asturies avec ses amies pour assister à des concerts de rock, si leur mode de vie jugé trop libre a occasionné de nombreuses critiques, Letizia a su préserver son identité tout en épousant un fils de roi.
Il faut rappeler que la rencontre du roi avec Letizia a ressemblé à un coup de foudre. Felipe a su dès le premier instant qu’elle serait la femme de sa vie. Elle, jeune journaliste, n’avait pourtant pas le profil idéal d’une princesse. Elle était qui plus est la fille d’un syndicaliste, agnostique, même si elle a été baptisée, elle est en outre divorcée civilement d’un professeur d’université. L’exemple parfait de la femme émancipée et indépendante intellectuellement et financièrement.
Pressentant les réticences que sa relation avec cette roturière pouvait provoquer dans les allées du palais royal, Felipe ne laissa pas la place au moindre doute : «c’est elle ou personne». Et tout le monde ne tarde pas à s’apercevoir que le roi n’a pas rencontré une potiche. En effet, lorsque les fiancés apparaissent pour la première fois devant la presse, les reporters questionnent celle qui deviendra un jour leur reine. La jeune femme n’a pas fini de se présenter que Felipe lui coupe la parole. «Déjame terminar» («laisse-moi terminer»), se défend Letizia. Et pan ! Les médias et les notables de tous bords ont interprété cette scène cocasse comme un acte de lèse-majesté. Mais l’avenir leur prouvera qu’ils ont eu tort. En vérité, Felipe et Letizia ne faisaient déjà plus qu’un.
Contrairement à d’autres princes et consorts sous d’autres cieux, le souverain Felipe n’a jamais mené une vie débridée. C’est un sage à sa manière, même s’il a connu deux histoires d’amour. Sa première petite amie reconnue, Isabel Sartorius, à la fin des années 1980, n’avait pas résisté longtemps à la pression médiatique Après quelques mois d’idylle, la fille du marquis de Marino a préféré y mettre un terme tout en restant une proche de l’héritier du trône. Il se murmure dans le sérail qu’elle est aussi devenue une amie discrète de la reine Letizia.
Et puis, il y eut, quelques années plus tard, l’entrée dans sa vie, dès 1997, d’Eva Sannum. Mannequin d’origine scandinave, la belle Eva était une familière du monde des strass et paillettes.Un peu trop au goût du palais royal qui profita d’un énième faux pas vestimentaire ( ah le décolleté trop plongeant !) de la jeune femme pour mettre fin au bout de quatre ans à l’histoire sous la forme d’un communiqué sans fioriture: «Pour des raisons personnelles, chacun de nous poursuivra son chemin dans la vie.»
Enfin, comme on l’a vu plus haut, l’arrivée de Letizia dans la vie de Felipe a tout changé. cette professionnelle du journalisme va réussir à faire du souverain à l’origine très (trop ?) discret un vrai communiquant. Mais que ce soit avec sa grand-mère, Doña Mercedes, sa mère, ses soeurs Elena et Cristina, ses premières petites amies, ses deux filles Leonor et Sofia, ses deux épouses, Felipe a toujours été à l’aise et a entretenu des relations puissantes.Ce qui a fait écrire à la biographe Almudena Martínez que «Les femmes sont pour lui les repères, incontournables, indispensables ». Oui, aujourd’hui plus que jamais, le roi Felipe VI est l’ami des femmes. Pour le meilleur et pour le pire.
@Fayçal CHEHAT
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