La 78e édition du Festival de Cannes qui aura lieu du  13 au 24 mai a rendu public sa programmation dans toutes ses dimensions: les films en compétition pour la Palme d’or, Un Certain Regard, les Séances spéciales, la semaine de la Critique etc. Et l’on peut constater que le  cinéma méditerranéen sera assez bien représenté par ses réalisatrice puisque deux  d’entre-elles ont été retenues pour tenter de remporter la récompense suprême . La Franco-Algéro-Tunisienne, Hafsa Herzi , pour son troisième long métrage « La Petite dernière « . Et une Française, Julia Ducournau, qui revient sur la grande scène du cinéma mondial avec « Alpha » . Et une Espagnole, Carla Simon, auteure du drame intitulé  « Romeria« .

• La réalisatrice Hafsia Herzi parle de son premier long métrage  » Tu mérites un amour » (2019)

 Hafsia Herzi est clairement la cinéaste qui monte. Après seulement trois longs métrages, elle s’est forgée une belle identité qui impose le respect.  Si la  native  Manosque (38ans) dva assurer sa première montée des marches, elle est déjà connue est respectée sur la Croisette comme l’a confié Thierry Frémaux, le délégué général du Festival de Canne  lors de sa conférence de presse tenue le 10 avril  : « C’est son troisième film, le précédent était en  Un Certain Regard,  le premier était à la Semaine de la Critique. Il s’agit de l’adaptation d’un roman. Hafsia Herzi démontre, à nouveau, ses talents de réalisatrice et ses convictions de femme, ses convictions de fille ayant grandi dans des milieux populaires – les Quartiers Nord de Marseille en ce qui la concerne – , et ce que devient une jeunesse qui, pour des raisons personnelles, sentimentales, sexuelles, sociales, politiques, s’éloigne de son milieu d’origine. C’est de ça dont parle son film. »

Il est sans doute utile de rappeler que  Hafsa Herzi qui est aussi une actrice très talentueuse connaît un début de  printemps royal. Grâce à son César de  la meilleure actrice de l’année reçu pour récompenser son  immense prestation dans le film dramatique « Borgo ‘ signé Stéphane Demoustier.

Un sacre qui a confirmé  le César de la révélation féminine obtenu en 2008 pour son rôle dans « La graine et le mulet » signé du  réalisateur  Abdellatif Kechiche. Il faut savoir qu’entre 2007  et 2025, l’actrice-réalisatrice  a tourné dans quarante films. Sous la direction de quelques réalisateurs pointus, à l’image d’André Techiné, Rochdy Zem, Francis Huster...pour n’en citer que quelques uns. Une palme d’or  le 23 mai pourrait l’envoyer dans une autre dimension.

Pour Julia Ducornau, le tableau est différent. La Française a déjà fait vibrer le plus grand événement cinématographique du monde puisqu’elle a connu l’ivresse que procure un sacre sur la Croisette  avec son incroyable « Titane« qui avait fait sensation en 2021. Son nouveau film « Alpha » doté d’un casting XXL  peut-il lui permettre de concrétiser un doublé historique et une performance qu’aucun auteur(e) n’a jamais pu commettre ?

Une chose est sûre, la native persiste dans l’excellence et  excite plus que jamais la curiosité. Parole du même Thierry Frémaux :   » Julia Ducournau ne se repose pas sur ses lauriers : c’est une cinéaste qui visite le cinéma de genre, qui le prend (comme tous les auteurs de cinéma de genre) pour en faire un cinéma personnel, un cinéma de mise en scène, un cinéma d’inventions formelles, un cinéma de comédiens – Golshifteh Farahani et Tahar Rahim que vous reconnaitrez à peine puisqu’il fait un rôle de composition très saisissant. »

@Fayçal CHEHAT

Les synopsis des deux films

« La petite dernière  » 

« Fatima, 17 ans, est la petite dernière. Elle vit en banlieue avec ses sœurs, dans une famille joyeuse et aimante. Bonne élève, elle intègre une fac de philosophie à Paris et découvre un tout nouveau monde. Alors que débute sa vie de jeune femme, elle s’émancipe de sa famille et ses traditions. Fatima se met alors à questionner son identité. Comment concilier sa foi avec ses désirs naissants ? »

« Alpha »

« Alpha, c’est le nom d’une petite fille de 11 ans, le personnage principal du film. L’histoire se déroule dans les années 1980, dans une ville imaginaire très inspirée par New York, que la réalisatrice décrit comme une ”ville marquée par les traumatismes, [qui] n’en est pas moins un espace de résilience, où destructions et reconstructions se succèdent”. Alpha se situe dans le contexte de l’épidémie de sida, un parent d’Alpha tombe malade, et l’enfant expérimente physiquement les effets de cette perte imminente, confrontée pour la première fois à sa propre mortalité. » ( le secret du synopsis a été bien gardé. Le magazine les inrocks.com a été le premier à en donner la substance en novembre 2024)