Anna Mouglalis : » Maintenant que mes combats sont identifiés, je me sens allégée… »
Anna Mouglalis est une actrice et surtout une femme qui ne laisse personne indifférent.On l’aime ou on ne l’aime pas. Et les premiers sont certainement plus nombreux, car ils adorent ses qualités et ses talents multiples au service de rôles tellement divers. Sa beauté bien sûr, mais aussi ses traits de caractères forts, sa combativité, ses engagements jamais feints. Notamment lorsqu’il s’agit de défendre le respect des femmes de toutes les femmes et dans toutes les activités sans exception.

Et bien sûr, dans le monde du cinéma, où elle se bat, toutes griffes tendues, pour en bannir les violences sexuelles, les abus de pouvoir de ceux qui le dirige en particulier et pour en extirper le patriarcat en général. Alors que son actualité est marquée par le rôle puissant de la femme de Thésée dans Phèdre qu’elle incarne dans la pièce de théâtre mise en scène par Anne Laure Liégeois, les portes des médias culturels et même généralistes lui sont plus que jamais grandes ouvertes en cet hiver finissant. La native du sud de la France (Fréjus) s’y engouffre à juste raison pour y évoquer tous les sujets qui lui tiennent à coeur. Et notamment ceux qui concernent les droits des femme. Tous les droits..Extraits
Le dernier film d’Anna Mouglalis ( La Mer au loin ) réalisé par Said Hamich Benlarbi
Mots choisis
La beauté de l’engagement
» Attention, je suis engagée à mon humble et minuscule ma- nière et j’ai une admiration sans bornes pour celles qui travaillent dans le milieu associatif et reçoivent des témoi- gnages toute la journée. Moi, j’ai, par exemple, une bibliothèque entière sur le thème du viol. La théorie me donne de la force. En ce moment, je lis La Langue du IIIe Reich, de Victor Klemperer. Tout le monde devrait lire ce livre. Et mon livre de chevet reste L’Art de la joie, de Goliarda Sapienza. La beauté de l’engagement, surtout, c’est d’avoir des camarades. Des alliées. Maintenant que mes combats sont identiiés, je me sens allégée : ceux avec lesquels je ne voudrais pas travailler ne veulent pas non plus travailler avec moi. Tant mieux…
Glamour ? Très peu pour elle
» L’Événement, d’Audrey Diwan ? Un film important au plus près de mon engagement, alors que le droit à l’avortement est encore à l’ordre du jour et remis en cause dans tant de pays. J’aime que les films d’auteur ne me veuillent pas glamour. Je le suis dans Romanzo criminale, la série de Michele Placido, mais j’y incarne une pute ! Un tournage intense, où Michele, avec sa petite copine de 19 ans enceinte de lui, voulait que je sois à poil pendant les scènes de sexe. Il hurlait : « Tu ne veux pas pleurer ! Tu ne veux pas faire semblant de jouir ! Alors pourquoi tu fais l’actrice ? » Un de mes plus gros fous rires de cinéma… Mais il a fini par me remercier de lui avoir désobéi. Maintenant je suis syndiquée, alors on ne peut plus m’imposer ce que je ne veux pas… »
(Propos extraits de l’interview accordée à l’hebdomadaire français TéléramMagazine daté du 26 février 2025)
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