Aitana Sánchez-Gijón: « Soudain, tu es belle, mais avec le temps… »
Lors d’une édition des Goya Awards 2025 tenue à Grenade riche en moments forts, l’actrice Italo-espagnole, Aitana Sánchez Gijón, qui a également un superbe parcours au théâtre,a reçu le prix d’honneur décerné par l’Académie espagnole du cinéma qui récompense en principe une très longue carrière alors que la native de Rome n’est âgée que de 56 ans.
Il faut reconnaître qu’elle a excellé très jeune dans tous ces domaines artistiques où elle a exercé..Ce qui explique qu’elle a été élue dès 1998 à la présidence de l’Académie espagnole des arts et des sciences du cinéma. Devenant ainsi la première femme à diriger une institution nationale aussi prestigieuse.

L’épouse du réputé sculpteur espagnol Guillermo Papim Luccadane, et fille d’un couple d’enseignants en histoire et en mathématiques,compte une quarantaine de longs métrages à son actif, dont l’avant dernière pépite de de Pedro Almodovar, « Madres paralela » (2021. Un énorme succès où elle est Teresa.
Elle a aussi tourné en 1995 sous la houlette de l’Américain Robert Mark Kamen dans la comédie romantique « A Walk in the Clouds« et partagé l’affiche avec les fuori class Anthony Quinn et Keanu Reeves. Souvent invitée dans les séries télés,elle fut Blanca Soto dans le feuilleton « Velvt » long de 55 épisodes qui réunissait jusqu’à 4 millions de téléspectateurs par épisode sur la chaine Antena 3. Entre le 17 février 2014 et le 21 décembre 2016. Un marathon de 55 opus. F.C
Son dernier mot
À propos du rôle de la beauté dans une carrière d’actrice
» Mais dès mon plus jeune âge, j’ai ressenti une énorme responsabilité : celle de montrer que je pouvais bien faire les choses, que j’étais plus qu’un joli visage, que je voulais être appréciée pour mon intelligence et mon talent, et que ce n’était pas seulement une question de beauté. Cela a toujours été une lutte pour moi. C’est l’autre face du privilège de la beauté, les avantages de la beauté. Il y a même des personnages qu’on ne te donne pas parce que tu es trop jolie, dit-on, non ? Chacun doit ramer avec les conditions qu’il a. La beauté ouvre des portes et est facilitatrice car le cinéma est très basé sur l’image.

« Dans mes années de jeunesse, le fait d’appartenir au modèle classique de la beauté me plaçait comme un objet de désir dans les histoires. Mais dès que l’on franchit la barre des 35, on se rend compte que quelque chose ne va pas. Soudain, tu es belle, mais avec le temps, à 50 ans, quelque chose te rejette socialement. Vous avez quitté la phase de fraîcheur et les choses changent. Cela a-t-il affecté votre image de vous-même ? Non, c’est l’inverse. Ce que je vois en moi, c’est que je deviens plus forte et mes yeux disent plus de choses. Et mon corps. J’ai fait un travail de confiance corporelle au théâtre qui m’a donné un outil plus complet que celui que j’avais quand j’étais jeune. J’ai plus de moyens de le dire qu’avant. Quand le cinéma a cessé de compter sur moi, il y a eu le théâtre... »
(Extraits de l’entretien paru dans les colonnes du quotidien madrilène El Mundo daté du 15 février 2025)
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