Zar Amir Ebrahimi: « J’ai lancé un message d’espoir aux femmes »
Zar Amir Ebrahimi a été récompensée du prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes pour le rôle principal dans « Les Nuits de Mashhad » le film réalisé par Ali Abbassi. Un polar tonitruant inspiré d’une histoire vraie qui avait marqué la ville de Mashhad endeuillée en 2001 par la campagne meurtrière d’un tueur en série qui avait coûté la vie à seize prostituées.
Dans le long métrage primé, la comédienne quadragénaire joue le rôle d’une journaliste qui enquête sur ces tueries qui avaient traumatisé la cité. Inutile de préciser que cette oeuvre cinématographique ne pouvait pas faire plaisr au pouvoir en place.Lequel a d’ailleurs réagi violemment au lendemain de la publication du palmarès de Cannes.
Pour mémoire, l’actrice a dû quitter son pays de façon clandestine en 2006 après avoir été tout près d’être arrêtée, jugée, fouettée puis emprisonnée suite une cabale montée sur sa vie privée et diffusée sur les réseaux sociaux.
« Je ne m’attendais pas à ce que les dirigeants iraniens me félicitent. Peut-être que mon discours les a fait ch…J’ai lancé un message d’esoir aux femmes : j’existe même si vous m’avez enlevée de ce pays d’amour, même si vous m’avez effacée de partout, même si je ne peux plus exister dans votre cinéma, j’existe ailleurs. J’ai reepris ma vie. Ça, c’est insupportable pour eux. Ce qui est absurde, c’est que les autorités du ministère de la Culture à Téhéran jugent le film sans même l’avoir vu. Ce n’est pas un film contre l’Islam, ça ne parle même pas de ça. On a pu tourner ( en Jordanie) sans censure, avec de l’argent européen, un petit budget. Le film est très proche de la réalité iranienne. En Iran,, on ne peut pas montrer une femme non voilée, on ne peut rien montrer de sexuel, ni la violence. Ali Abbasi a été super libre, et ça ne plaît pas à l’Etat iranien ». ( Extrait d’un entretien accordé au quotidien Le Parisien du 7 juin 2022)
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