Layla Najafe : «L’optimisme, mon crédo»
Layla Najafe a d’abord eu une première vie passée à défiler sur les plus prestigieux podiums de la planète pour mettre en valeur les créations incroyables des plus grandes maisons de couture sises à Paris, Rome, Milan ou New York.Une vie mouvementée et passsionnante dont elle ne renie absolument rien.
Puis, la belle anglo-italo-iranienne, installée de façon permanente à Londres, a voulu partager son exceptionnelle expérience en se mettant au service des autres. Notamment des femmes dont elle soutient tous les combats pour l’autonomie et l’égalité des droits. Devenue entrepreneure – elle crée sa propre fondation – la Reine Layla, comme elle a été surnommée à Londres, fait le choix d’apporter son aide à ceux et celles qui sont dans le besoin en multipliant les actions caritatives et en remuant ciel et terre pour réunir des fonds. Aidée, il est vrai par un sens de l’empathie hors du commun, une aura remarquable, un sens inégalé de l’entregent et un foisonnant réseau amical et prifessionnel qu’elle s’était constituée durant sa fructueuse carrière artistique.
Tous ces arguments et qualités font que les portes s’ouvrent plus facilement et les oreilles des plus influents sont plus à l’écoute. Cette activisme inlassable ne l’a pourtant pas éloigné de ce qu’elle appelle l’industrie de l’apparât. En 2021, elle organise la première édition de son défilé Miss Universal Empire (MUE) au Chelsea Football Club de Londres. Particularité, le MUE il est ouvert aux femmes de 35 à 65 ans. Layla Najafe veut montrer “que la vraie beauté vient de l’intérieur et que nous sommes tous beaux et uniques à notre manière. Par conséquent, cette industrie doit changer complètement de vision et nous devons redéfinir le vrai sens de la beauté dans le monde”. Fayçal Chehat
Méditerranéennes. Commençons cet entretien avec ce que fut la première partie de votre vie. Vous avez connu une solide carrière de mannequin ” classique » et vous avez défilé pour les plus grandes maisons de haute couture et de cosmétiques. Comment êtes vous entrée dans ce monde feutré et glamour qui fait tellement rêver…
Laya Najafe : Ce ne fut pas facile. Car j’ai grandi dans une famille conservatrice où devenir mannequin était une carrière impossible. C’est bien plus tard que c’est arrivé. Quand je me suis mariée et que l’univers m’a béni avec mes adorables enfants pour lesquels je serai toujours reconnaissante. Mais, un matin, juste après mon divorce, un chemin inattendu s’est ouvert à moi. Alors que je commandais mon café dans un bistrot, je suis tombée sur une belle âme qui m’a accueilli dans l’industrie de la haute couture et c’est là que le voyage a commencé.
Aujourd’hui, alors que vous êtes engagée dans d’autres projets,que vous reste-t-il de cette période : de positif et de moins agréable pour ne pas dire «négatif » ?
Aujourd’hui, je suis surtout tellement reconnaissante pour toutes les opportunités et les compétences importantes que j’ai acquises au cours de ma carrière de mannequin et des concours de beauté auxquels j’ai participé. C’est grâce à ce parcours que je suis en mesure aujourd’hui de mettre en œuvre ma société de divertissement international “Mrs Universal Empire”.
Gardez-vous des liens solides avec ce milieu qui est, dans l’imaginaire du commun des mortels, sophistiqué et innatteignable ?
Oui, car mon entreprise fait partie de cette industrie et je suis plus qu’heureuse de voir à quel point nous avons eu et espérons continuer à avoir un impact sur cette industrie
Il y a aussi le cinéma, parlez- nous de ce volet de votre carrière artistique . A-t-il compté autant que le mannequinat ?
Le mannequinat et le cinéma sont des parties tout aussi importantes de ma carrière. Et même si certains peuvent penser qu’ils sont similaires, j’ai appris qu’ils sont tous les deux si uniques à différents égards. De chacun de ces arts, j’ai retenu de nombreuses leçons qui m’ont aidé à voir l’industrie culrurelle de différentes manières.
Dans quelle ambiance avez-vous grandi ? Que vous a transmis votre père de la si riche civilisation perse et votre mère sicilienne de cette Méditerrannée aux racines profondes et diverses ?
Comme je l’ai mentionné plus tôt, j’ai été élevée dans une famille très conservatrice avec des parents aimants et très instruits. J’ai appris à chérir les deux côtés car ils sont tous les deux si beaux. De mon côté sicilien, j’ai appris la valeur de la famille, de l’amour, de l’art et de gastronomie. Et de mon côté persan, j’ai appris l’importance de l’éducation, de la force, de l’amour et aussi de la bonne nourriture
S’il vous plaît, pour ma sécurité et celle de ma famille, je préférerais ne pas entrer en politique.
Que représente pour vous le bassin méditerranéen ? On dit que vous avez, par exemple, un faible pour Paris et Rome…
Pas seulement. La Méditerranée représente pour moi le monde. Je suis amoureux de la Sicile, de Malte, de l’Andalousie, de la Grèce…Sérieusement, j’aime chaque recoin de cette région et de cette terre.
Belle, souriante, avenante, généreuse, absolument tournée vers les autres. C’est la Layla d’aujourd’hui. Pourtant, votre histoire personnelle et celle de vos proches n’a pas été un long fleuve tranquille: du côté de votre père, on a connu la persécution et la violence de la part du régime des Mollahs. Vous pouvez-nous en dire quelques mots?
S’il vous plaît, pour ma sécurité et celle de ma famille, je préférerais ne pas entrer en politique.
À Londres, votre home sweet home, votre camp de base, vous êtes hyper active. Vous donnez de votre temps et utiliser à bon escient votre entregent et un exceptionnel réseau de relations qui comptent pour multiplier les oeuvres de charité et la collecte de fonds pour aider ceux qui sont dans la détresse…
Comme je l’ai mentionné précédemment, la mission de Mme Universal Empire est de mettre en lumière le vrai sens de la beauté et d’aider à renforcer la confiance des femmes en leur donnant la plate-forme qu’elles méritent. Lorsque les individus apprennent à s’accepter tels qu’ils sont avec tous leurs échecs et leurs succès, c’est là qu’ils peuvent commencer à reconstruire une nouvelle vie. Tout comme beaucoup de gens, j’ai connu au cours de ma vie de nombreuses épreuves qui m’ont appris à être résilient. J’ai appris qu’il ne s’agit pas de ce que vous traversez, mais de la façon dont vous le gérez Oui, Londres sera toujours ma maison car c’est là que j’ai donné naissance à mes adorables enfants et que je les ai élevés. J’ai participé à de nombreux concours de beauté nationaux et internationaux, c’est de là que vient mon titre de reine de beauté.
Et puis voilà que naît la formidable idée de Mrs Universal Empire basée sur la diversité physique, générationnelle, de couleurs, de genres… Racontez nous la genèse de ce projet, dont la première édition a été organisée en octobre 2021 à Londres..
Mrs Universal Empire n’est pas née du jour au lendemain, c’est un projet sur lequel j’ai passé des années, alors que je voyageais à travers le monde et que j’écoutais des milliers de personnes au sujet de leur expérience de vie et de leurs rêves incroyables. C’est ça qui m’a amené à monter une société de divertissement dont le but est d’être une lumière pour tout le monde et de transformer les rêves en réalité.
Quand j’ai lancé ce projet, je n’étais pas jeune et j’étais au plus mal juste après mon divorce. Rejoindre cette industrie de l’apparât a été riche en défis. Car j’étais une femme d’âge moyen parmi des jeunes filles, ce qui m’avais mis mal à l’aise. J’ai donc dû travailler dix fois plus dur simplement parce que je ne correspondais plus aux critères de beauté imposés. Cependant, j’ai vite appris que l’âge d’une personne ne devrait pas la limiter ou l’empêcher de réaliser ses rêves. J’ai donc décidé créer mon entreprise pour donner une opportunité aux femmes d’âge moyen et à toutes les femmes, quelle que soit leur situation. Tout simplement parce que nous méritons tous et toutes une chance égale.
Vous dites que vous avez un message à faire passer comme quoi la mode n’est pas qu’une affaires de jeunes. Qu’est qui vous a mené à cette conclusion Tout comme beaucoup de personnes, j’ai connu au cours de ma vie de nombreuses épreuves qui m’ont appris la résilience. J’ai appris que le plus important n’est pas ce que vous traversez, mais la façon dont vous voulez et vous allez le gérez.
En clair, vous avez la conviction que l’on peut être séduisant(e) tout en étant dans la normalité absolue…
Absolument. Je crois que la vraie beauté vient de l’intérieur et que nous sommes tous beaux et uniques à notre manière. Par conséquent, cette industrie doit changer complètement de vision et nous devons redéfinir le vrai sens de la beauté dans le monde.
En tout cas, les femmes qui postulent à vos défilés ne viennent pas pour entrer en compétition mais pour s’assumer telles qu’elles sont et pour une forme de libération…
Oui, car la mission de Mme Universal Empire est de mettre en lumière le vrai sens de la beauté et d’aider à renforcer la confiance en soi en leur offrant la plate-forme qu’elles méritent. Lorsque les personnes apprennent à s’accepter comme elles sont avec tous leurs échecs et leurs succès, c’est à ce moment là qu’elles peuvent commencer à reconstruire une nouvelle vie.
Une fois le rideau tombé sur le défilé, je crois que votre fondation continue à suivre de près l’évolution des projets des femmes qui y ont participé?
Absolument. Je reste à côté de chacune d’entre elles. J’essaie de les soutenir dans leurs parcours et je suis si fier d’elles pour tout ce qu’elles ont accompli dans leur vie personnelle et professionnelle.
En réalité, en dehors du thème de la beauté, les femmes sont le vrai projet qui vous tiens très à coeur. Vous voulez être « la voix des femmes ». Cet engagement n’est pas récent et pas du tout lié aux multiples batailles accélérées depuis quelques années par le mouvement « #Me Too » et la lutte pour l’égalité des droits entre les genres… C’est une solide et vieille conviction chez vous ?
En tant que femme, j’ai traversé de nombreux parcours difficiles. Et en tant que mère de deux filles, je vois l’importance de donner à la femme les moyens de pouvoir être entendue et d’être visible. Lors ma première interview avec la presse au parlement britannique, j’ai mentionné que Mme Universal Empire n’est pas simplement un autre concours de beauté ou plateforme de mode. C’est un mouvement global pour apporter l’harmonie entre la femme et le monde. C’est un carton rouge adressé au racisme, à la discrimination fondée sur l’âge et à l’erreur de jugement qui fait du mal à toute personne jugée sur la base de son apparence. Toutes les femmes, quelles que soient leur situation, leur apparence, leurs problèmes de santé ou leur religion doivent bénéficier des mêmes droits.
Optimiste pour l’issue de ces combats multiples qui secouent nos sociétés dans ce 21e siècle commençant ?
Je crois qu’être optimiste nous donne suffisamment de force pour affronter et résoudre tous les obstacles auxquels nous sommes confrontés.
Les femmes encore. Vous dites souvent « Je dois mon succès à mes filles, à ma foi et à l’amour, seul moteur de mon existence »… Vos filles sont elles sur vos traces dans leurs choix de carrière et de vie ?
J’ai toujours voulu aider mes enfants à poursuivre leurs rêves et à choisir leur propre chemin dans cette vie. Ma fille aînée est pharmacienne et elle fait aussi du mannequinat à côté et ma plus jeune fille commence des études de droit à l’université cette année et elle est aussi créatrice de mode.
Souvent, vos messages sur les réseaux sociaux sont empreints de poésie voire d’humour . Comme lorsque vous donnez ce conseil à vos nombreux followers: « Commencez votre journée avec deux tasses de patience, une cœur plein d’amour, un trait de rire, une tête pleine de compréhension Saupoudrez généreusement de gentillesse et de foi, mélangez bien et servez-en à tous ceux que vous rencontrez… » Ce type de message est important à vos yeux ? Même et surtout quand sur terre on voit des feux s’embraser un peu partout ?
C’est ainsi que je vis ma vie. Je le répète, être optimiste est parfois le meilleur choix que nous ayons.
Propos recueillis par Fayçal CHEHAT
Layla Najafe expliquait les objectifs de son projet avant la 1ère édition qui s’est déroulée à Londres en février 2021.
Les préférences de Layla
Votre livre : “Le collier de la Reine”, par Alexandre Dumas
Votre film : “Autant en emporte le vent”
Votre série : Frontière
Votre chanson : “Je t’aimerai toujours”, Whitney Houston
Votre ville : New York Votre peintre : Van Gogh
Votre acteur : Anthony Quinn
Votre actrice: Sophia Loren
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