Sophie Marceau : glamour naturel et charme fou
Après presque trois ans d’absence, Sophie Marceau est de retour dans l’actualité du cinéma. En septembre 2021, elle était à l’affiche de « Tout s’est bien passé », le dernier film de François Ozon. Le 11 mars prochain, elle sera à celle du film « I Love America ». Une comédie signée Lisa Azuelos et disponible en exclusivité sur la plateforme Prime Vidéo. L’occasion pour Méditerranéennes de raconter le chemin parcouru par la Francilienne au regard bleu.
Sophie Marceau ! Voilà un prénom et un nom qui claquent quand on les prononce et ce en toutes circonstances ! L’actrice à la cinquantaine lumineuse et épanouie est définitivement la fiancée de la France. Cinéphiles ou simples suiveurs de l’actualité culturelle, les Français ont une tendresse particulière pour celle qui avait débuté sa carrière à 13 ans dans « La Boum », ce film signé Claude Pinoteau qui racontait la vie adolescente dans les année 70.
Un succès colossal qui lança la carrière de Sophie sur les rails de la grande notoriété. Ce qui est remarquable, c’est qu’elle demeure quotidiennement présente dans l’esprit des gens sans pour autant occuper l’espace médiatique. Femme et actrice dotée d’une forte personnalité, douée pour l’indépendance, elle a sans doute compris que se faire rare quand on a des certitudes, c’est souvent la meilleure façon de se faire désirer. La preuve par l’exemple. Depuis la campagne de promotion de « Mme Mills, une voisine si discrète », son troisième film en tant que réalisatrice, sorti en mars 2018, elle s’est fait plutôt discrète et a clairement déserté les réseaux sociaux.
Réserve choisie, réserve imposée
Et voilà qu’il a suffi fin mars 2019 d’un selfie, pris en compagnie du chef étoilé Yves Camdeborde qui l’avait reçu à dîner dans le quartier Saint-Germain des près à Paris, et posté sur Instagram, pour que la toile s’enflamme. D’autant que l’ancien juré de Masterchef s’est fendu d’un commentaire que tous les amoureux de la belle aurait aimé en être les heureux auteurs : « Il y a des soirs où les services prennent un charme tout particulier… avait écrit son hôte, toujours avec le même plaisir de cuisiner et de rendre heureux ! Quel beau métier ». Il faut préciser que l’actrice n’a pas repris le selfie sur son propre compte. Mais peu importe, elle devait bien savoir que l’image allait faire le gros buzz.
Toutefois, pour être plus juste, il faut préciser que cette distance n’est pas le simple fait du tempérament libre de celle qui a été en 1999 l’une des premières françaises à se voir confier le rôle d’une James Bond Girl en interprétant Elektra King dans « Le monde ne suffit pas » de Michael Apted.
Ce retrait de la scène médiatique était aussi dicté par l’accumulation de mauvaises nouvelles dans sa vie privée. Cela a commencé en 2016. Par la perte de son premier amour et mari, le cinéaste polonais Andrzej Zulwaski décédé en février . Un homme de talent et de qualité avec lequel elle avait partagé dix-sept ans de sa jeunesse. C’était son pygmalion et le papa de son fils aîné, Vincent.
Les malheurs en escadrille
Et comme les mauvaises nouvelles volent escadrille,selon la formule du feu président Jacques Chirac, Sophie doit aussi garder un oeil bienveillant et solidaire sur sa mère, Simone Morisset Maupu, qui a lutté de longs mois contre un cancer. Des moments terribles clos, hélas, de façon funeste. Celle qu’elle avait décrit mille et une fois aux journalistes qui l’interviewaient comme « la femme la plus merveilleuse au monde » a fini par lâcher les amarres de la la vie. Sophie au regard si bleu est dévastée. Un autre pan de sa vie de roman s’est effondré .Et elle n’y pouvait rien.
Quelques mois après ces deux tragédies, elle doit à nouveau mobiliser ses forces pour s’occuper de son fils Vincent, 22 ans, inconsolable après la perte de la figure paternelle. Impossible pour lui d’imaginer qu’il ne la reverra jamais.Alors au fil des jours et des semaines, le jeune homme se perd jusqu’à tomber plus bas que terre. Sa maman l’héberge un temps chez elle, avant de se voir dans l’obligation de l’interner à l’hôpital de Saint-Maurice dans le Val-de-Marne pour comportements violents.
Un nouveau déchirement pour celle qui a toujours tenu à protéger ses enfants. Qui lui fait dire dans un magazine « C’est tout le problème d’être parent : on a envie de les protéger tout en sachant que les douleurs et les doutes sont nécessaires pour grandir».
Une mère aimante
Femme amoureuse, fille présente, Sophie n’est pas que ça. Elle qui a appris à se mouvoir dans le monde des grands dès l’âge de 13 ans, par le biais du cinéma, est aussi et surtout une mère aimante dans la plus forte acception du terme. Cet autre incident de vie lui a fait dire au sujet des enfants dans les colonnes du magazine « Elle » peu de temps après l’hospitalisation de Vincent: « C’est tout le problème d’être parent : on a envie de les protéger tout en sachant que les douleurs et les doutes sont nécessaires pour grandir ».
Ce rôle de maman disponible en tout instant, elle le veut et l’assume depuis longtemps. Bien avant la cascade de mauvaises nouvelles. L’actrice, qui a élève aussi Julie, 19 ans, qu’elle a eu avec le très médiatique producteur américain Jim Lemley dont elle fut la compagne durant sept ans entre 2000 et 2007, avait affirmé que ses enfants seront toujours sa priorité: Je suis une mère avant d’être actrice. Ils passeront toujours en premier ». C’était en 2009.
Une artiste curieuse de tout
Si elle fut l’une des actrices les plus précoces de l’histoire du cinéma français, Sophie Marceau, très demandée, ne s’est jamais perdue. Et surtout pas ennuyée. Elle a tourné dans des films légers, « La Boum « (1980, Claude Pinoteau ), « Je reste » ( 2003, Diane Kurys) « Lol » ( 2009, Liza Azuelos ) en passant par des films d’auteurs engagés, comme le magnifique « Police » de Maurice Pialat, jusqu’aux super-productions américaines à l’image de « Braveheart » de Mel Gibson ou de « Le Monde ne suffit pas ».
Curieuse de tout, ambitieuse, elle s’essaye dès 1995 à la réalisation. Un court métrage d’abord, « L’Aube à l’envers », puis patiente sept ans avant de réaliser son premier long-métrage, semi-autobiographique, « Parlez-moi d’amour« , qui lui vaut le prix de la mise en scène du Festival de Montréal en 2002. Cinq ans plus tard, elle récidive avec « La Disparue de Deauville » sur le tournage duquel elle croise Christophe Lambert quelle aimera et dont elle partagera la vie jusqu’en 2014.
Elégante, charismatique
Toutefois, si la carrière au cinéma de la native de Chelles est remarquable – et loin d’être terminée – elle lui garantit la fidélité d’une audience populaire, elle n’est pas le seul argument de son succès. La Française est admirée aussi pour son style. Où l’élégance est le maître mot. Charismatique, longiligne, aérienne, Sophie Marceau fait partie de ces stars qui impressionnent en toutes circonstances sans une once de vulgarité. Elle n’a nul besoin d’ extravagances vestimentaires ni d’étalement de richesses pour séduire. Qu’elle soit en robe de soirée ou simplement en jean et sweat, elle choisit toujours des tenues, des coiffures et un maquillage « bobo chic » très naturels. Elle est selon l’expression consensuelle une Madame « Tout-le-monde ». Avec elle, toutes les femmes ont le sentiment de pouvoir lui ressembler. L’image qu’elle véhicule est celle d’une femme bien dans sa peau heureuse de briller les bons jours et capable d’affronter les jours sans avec courage et dans dans la dignité. Comme elle a pu le montrer ces dernières années au plus fort de la tempête.
@Fayçal CHEHAT
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