Dans le top 10 mondial, il y a quinze jours, Ons Jabeur  s’est rapprochée des cinq meilleures joueuses de la planète (1) suite au succès obtenu à Madrid puis à une finale à Rome. Performances réalisées dans deux des plus importants  tournois après ceux du Grand Chelem. Récit d’une quinzaine de folie.

Ce n’est pas encore l’été, et encore  moins le temps des moissons dans les champs céréaliers, mais en tennis, pour la championne tunisienne, Ons Jabeur, c‘est bien le temps de la razzia sur les courts en terre battue. En peu de jours et deux étapes méditerranéennes, Madrid puis Rome, la native de  Kasr Helal est devenue la première femme arabe a remporter la compétition espagnole qui fait partie des épreuves WTA 1000. Ce qu’il faut noter , c’est que la nord-africaine est devenue une spécialiste des finishes incroyables, ceux qui écrivent les belles épopées.

Quelques jours après s’être imposée dans la capitale espagnole, elle a été au bord de la rupture  en quart de finale de la réunion de Rome face Maria  Sakkari. La Grecque avait remporté le premier set et était en voie de simposer dans le deuxième (5-2) .Mais grâce à un coup du destin et à sa force de caractère,  Jabeur  a su reprendre le service à son compte dans le huitième jeu avant de remporter les sept suivants et régler à son avantage le troisième set. Un  formidable retournement de situation salué comme il se doit par le public romain.

Un exploit qui lui fit  dire dans la zone mixte: “Dans ma tête à 5-2, j’ai pensé  : tu ne peux  pas terminer ces deux semaines, presque trois semaines incroyables comme ça. C’était imporyant pour moi de  confirmer la performance de Madrid. C’est l’une des raisons pour lesquelles je suis ici, pourquoi. Je veux continuer à marquer les esprits en me montrant à mon avantage sur le terrain”.

On assistera au même scénario du retour gagnant  en demi-finale. Une balle de match sauvée  devant la redoutable Daria Kasatkina  et une série de coups gagnants et d’amortis bien sentis  ont écoeuré la  Russe et lui  ont offert le droit de se mesurer avec  Iga Swiatek,  la  numéro un mondiale.

Mais cette fois, la marche a semblé un petit peu  trop haute  pour une Tunisienne. À lévidence harassée par quinze jours d’efforts intenses, elle a été  logiquement dominée  (6-2, 6-2) par la formidable et si jeune Polonaise (21 ans). Mais peu importe,  durant ce mois de mai ensoleillé,  Ons Jabeur a fait (presque) tout ce qui lui a plu. Elle  s’avance  désormais clairement comme une des outsiders de Roland Garros. Le  premier des quatre  tournois comptant pour le Grand Chelem. La belle histoire continue.

@Fayçal CHEHAT

(1) Une semaine avant le début de Roland Garros,  Ons Jabeur est  6e avec un total de 4380 points. Soit 414 points de mieux  que sa poursuivante, la Russe Aryna Sabalenka et seulement à 390 points de la 3ème place occupée par l’Espagnole Paula Badosa