Nelly Karim, son cinéma nommé désir

Nelly Karim est sans doute aujourd’hui l’actrice égyptienne la plus douée, la plus respectées voire la plus admirée. Et pas seulement sur les bords du Nil. Sa notoriété est grande dans tous les pays arabes  et notamment dans le Golfe.

A 48 ans, elle semble être au plus haut niveau de son expertise artistique. En cette rentrée de septembre 2023, elle vient d’apprendre  que le dernier film auquel  elle a participé, “Voy! Voy ! Voy !  réalisé par son compariote Omar Hilal est  éligible  à l’oscar du film du meilleur film étranger.

Ce long métrage  est une comédie irrévérencieuse dont la sortie en salle a été retardée deux fois, mais dont le trailer, confié  à la super star du rap égyptien, Wegz, a déjà été vu par plus d’un million de personnes. Ce qui a créé une belle attente et lui promet un succès colossal.

La native d’Alexandrie y  cotoie des acteurs de haut vol, à l’image de Lobna Wanas, Bayoumi Foued  et Taha Desouky  et Mohammed Farrag. Ce dernier qui voit clair pourtant joue  le rôle d’un homme atteint de cécité et si désespéré de rallier  l’Europe qu’il rejoint une équipe de football pour aveugles au moment même où s’ouvre la  la Coupe du monde.

          Elle aime le cinéma qui la fait chavirer

Peu importe son statut dans un projet parce que Nelly Karim aime les défis et accepte avant tout de s’engager dans une aventure qui la fait chavirer  et lui offre du plaisir. Comme elle vient de le rappeler dans  un entretien accordé cette semaine à un grand magazine saoudien.

” Mon rôle est petit et je suis entièrement entouré d’hommes, mais peu m’importe les circonstances si le projet est assez bon. Je l’ai déjà fait  Il est presque impossible de trouver un bon scénario – croyez-moi, je le vérifie  constamment en lisant ceux que je reçois, a-t-elle   confié dans les colonnes d’Arabnews, tout est répétitif. Avec les mêmes sujets, rien de nouveau. C’est une épidémie. Alors que  dans ce scénario, tout semblait différent.Il mettait en vedette des personnages que je n’avais jamais rencontrés auparavant, des situations qui semblaient totalement nouvelles.”

L’actrice, née d’un père égyptien et d’une mère russe, assume ce côté exigeant voire restrictif lorsqu’il s’agit de dire oui ou non  à une proposition de tournage. Ce  qu’elle veut avant tout c’est que son personnage ne la plonge pas dans l’ennui  ” J’essaie toujours  de choisir le meilleur de ce qui m’est proposé. J’essaie de trouver un personnage avec lequel je peux sympathiser,  que je peux ressentir (…) Maintenant, je connais les bons rôles à jouer. Je sais que si je crois en ce personnage, je pourrai mieux le jouer. Je crois aussi en l’équipe. Parce que lorsque vous travaillez avec un groupe en qui vous avez vraiment confiance et où tout le monde est très professionnel et fait de son mieux, cela aide vraiment...”

Dans les mois à venir, l’actrice entend consacrer encore plus de temps au 7e art :  «Je veux me concentrer sur le cinéma.  Que j’ai   j’ai sans doute négligé pendant un moment au point que cela commençait à me manquer”, a-t-elle posté récemment  sur les réseaux sociaux . Trois titres sont au programme” The Blue Elephant 3 », « Ananasa » et « Pershama ».

Concernant le petit écran, elle assure qu’elle sera présente au marathon dramatique du Ramadan 2024. Et compte  revenir à la comédie avec “une série comique, car  suis fatiguée des drames lourds; Cela m’a épuisé psychologiquement et ça m’ennuie”. Elle était encore à l’affiche en juin dernier sur la plateforme Shahid.dans la série « Leh Laa ?» ( Why not ? ).

Et surtout éviter de lui demande si elle pense tous les jours comme le font nombre de ses condisciples à surveiller  sa notoriété et à son audience  au jour le jour : ” «Je ne crois pas que les gens remarquables, à l’époque où ils travaillaient et créaient, réfléchissaient à la manière d’être remarquables. Ils travaillaient, aimaient et créaient, puis les années et le temps  décident. «Je m’en fiche d’être qualifié de grande. J’essaie juste de faire les choses avec amour, respect et soin. C’est tout pour moi. C’est tout.”

Nelly a construit sa réputation  et s’est fait aimer en Egypte grâce  aux films et séries marqués par l’engagement  pour les droits des femmes et sur les sujets de société en général. Ses fait d’armes sont visibles dans les séries. À l’image de “Zaat”,  Segn El Nessa (Prison des femmes) à Al Feel Al Azrak (L’éléphant bleu) suivies passionnément dans nombre de pays arabes. Et bien d’autres encore.

Un  film  symbolise cette option. Il s’agit de  «Clash» de Mohamed Diab où elle avait campé avec talent le rôle d’une infirmière arrêtée  par la police et emmenée avec son époux et son fils dans un fourgon plein de monde. C’était juste après le printemps arabe qui avait abouti  à la destitution de l’ancien président Mohammed Morsi.

Le film avait représenté l’Egypte au festival  de Cannes en 2016. Quand elle se retourne sur sa carrière d’actrice commencée en 2004, Nelly Karim est fier de rappeler quelle a travaillé pour des  réalisateurs (traces) à la grande expérience internationale à l’image de feu Youssef Chahine dans “Alexandria… New York” et d’autres qui débutaient tels Mohamed Diab dans “678”  et  le Libanais Othman Abo Labn.

a première fois que nous avons interviewé Nelly Karim, il avait fait le tour de la série télévisée Zaat, aujourd’hui considérée comme l’une des séries les plus importantes de l’histoire arabe. On ne savait pas à l’époque à quel point cela allait être un tournant important dans la carrière de Karim. Après les immenses succès de Zaat, Karim enchaîne les drames populaires, de Segn El Nessa (Prison des femmes) à Al Feel Al Azrak (L’éléphant bleu).

Si la télévision et le cinéma occupent une grande place dans sa vie, Nelly Karim rappelle à ceux – les profanes en particulier – qui l’ignorent que la danse et le ballet sont ses véritables premiers amours artistiques.

Pratiqués dès  l’âge de cinq ans à Alexandrie puis durant une longue période où elle a vécu en Russie, l’art de la danse, selon ses propres mots, lui a fourni une éthique dont elle ne sest jamais séparée: ” Vous ne me trouverez jamais en retard à quoi que ce soit, vous ne me trouverez jamais sans réponse. Le respect des gens qui vous entourent, le respect de leur époque, est la chose la plus importante dans tout personnage”.

Enfin sur un plan plus privé, et pour la petite histoire, Nelly Karim, deux fois divorcée avait fini il y a quelques années par avouer dans un entretien accordé  à l’animatrice de télévision Wafaa al-Kilani, sur la chaîne DMC : « Le mariage n’a pas de catalogue. C’est comme une pastèque. Mes deux mariages précédents ont été décevants Je ne veux pas me remarier, je déteste les hommes et j’ai décidé de vivre pour moi et avec moi-même”.

En 2021, elle annoncait dans un post fracassant et joyeux à ses dizaines de milliers de followers ses fiancailles avec son compatriote Hisham Achour un des meilleurs joueurs de squash dans le monde.  A 48 ans, une nouvelle vie l’attend.

@Fayçal CHEHAT

 

 

 

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