Narges Mohammadi: ” En Iran, les femmes sont la force la plus radicale…

Le dernier Prix Nobel de la Paix a été décerné en octobre 2023  à l’Iranienne Narges Mohammadi, journaliste et  militante de la première heure au service de la défense des droits de femmes  dans son pays, emprisonnée depuis 2018 et encore condamnée à purger 12 ans de réclusion criminelle à la Prison d’Evin sise dans la banlieue de Téhéran. Malgré un régime sévère et impitoyable, la native de Zanjan, au nord-ouest du pays,  avait réussi à rédiger un ouvrage puissant ” Torture blanche” paru en 2020 en Suède et dont la traduction en  français par les éditions Flammarion est attendue à partir du 6 mars 2024 dans toutes les bonnes libraires de l’Hexagone.

Un témoignage dont on a pu avoir une idée  en lisant des extraits repris par le quotidien Le Monde dans sa livraison datée du 1er mars. Pour rappel, ce livre a été rendu possible grâce aux témoignages recueillis par le Prix Nobel de la paix auprès  d’autres prisonnières au long cours. Comme on peut y lire le trait intéressant entretien  consenti par la prisonnière iranienne la plus connue aux quatre coins de la planète. Extrait traitant de l’importance du mouvement “Femme, vie, liberté” qui a failli faire vaciller le pouvoir de Téhéran. Méditerranéennes Magazine.

De nos jours, et notamment dans le cadre du mouvement « Femme, vie, liberté », les femmes constituent la force la plus radicale, la plus puissante et la plus largement engagée contre la théocratie autoritaire. Il ne faut pas oublier que, après l’instauration du régime islamique, elles ont subi la répression la plus féroce et la plus étendue (de la sphère privée à la sphère publique). Aujourd’hui, de nombreuses femmes voilées condamnent le voile obligatoire, la polygamie et les politiques misogynes du gouverne- ment.

“Elles se dressent contre les patrouilles de la police des mœurs et expri- ment haut et fort leur opinion. Les fem- mes comprennent que les politiques discriminatoires du régime ne relèvent pas des préceptes religieux ni des traditions, moins encore de la prétendue sauvegarde de la pudeur ou du respect de la dignité féminine. Elles ne servent qu’à soumettre les femmes et, à travers elles, l’ensemble de la société...

Pour avoir désobéi ou protesté, les femmes ont été les premières victimes d’arrestations, de coups et de blessures, d’insultes et d’outrages dans la rue, dans les lieux touristiques, professionnels ou éducatifs, les prisons. De génération en génération, nous, les femmes, avons formé une chaîne ininterrompue de pro- testations contre la théocratie autori- taire. La nouvelle génération est le dernier maillon de cette longue chaîne. Je suis profondément fière d’elle et sou- haite de tout mon cœur son succès…”

(Propos extraits de l’entretien  accordé  par Narges Mohammadi au quotidien français du soir Le Monde daté du 1er mars 2024)

 

Commentaires

Soyez le premier à commenter cet article ...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir au TOP