Nada Hafez: »Nous étions trois sur la piste »
Dans la grande histoire de l’Olympisme, il y a de temps en temps de petites histoires qui racontent des destins personnels qui prennent le pas sur les performances strictement sportives. Comme celui de l’escrimeuse égyptienne Nada Hafez, 26 ans, championne d’Afrique de sabre en 2023 en individuelle et par équipes et riche de trois participations aux Jeux olympiques dont l’édition parisienne.
La native du Caire, ancienne gymnaste, a révélé à l’issue du match disputé au Grand Palais comptant pour une qualification en huitième de finale qu’elle avait affronté ses adversaires depuis le début de la compétition en étant enceinte de 7 mois.
Cette nouvelle elle l’a annoncée en priorité sur son compte Instagram avec des mots choisis et habillés d’émotion : «Vous avez cru voir deux personnes sur la piste, mais en réalité il y en avait trois ! Moi, ma concurrente, et celui qui va bientôt rejoindre notre monde, mon petit bébé. Les montagnes russes de la grossesse sont déjà difficiles à vivre, mais devoir se battre pour maintenir l’équilibre entre la vie et le sport est tout bonnement épuisant, même si cela en valait la peine. Je suis remplie de fierté d’avoir réussi à décrocher une place en huitième de finale ». Chassez la championne et elle revient au galop.
Cet état, la native du Caire a su le garder secret presque jusqu’au dernier moment de l’aventure. Il faut souligner que le réglement du Comité International olympique n’interdit pas à une sportive eneinte d’être engagée dans une de ses compétitions. Le CIO rappelle que dans l’histoire des Jeux modernes 25 femmes ont pu défendre leurs chances alors qu’elle attendait un enfant à des stades divers.
Son entraîneur français, Vincent Anstett, a confirmé qu’il n’a été mis au courant qu’au soir de son premier combat parisien. Mais il assure dans la foulée qu’il ne lui en a pas voulu : «J’étais heureux pour elle, a-t-il même assuré au micro, de RMC Sport, parce que c’est quand même une belle nouvelle. Et puis, elle venait juste de gagner en battant la 7e mondiale donc dans l’euphorie, tout le monde était très content. Peut-être que si elle avait perdu 15-2 au premier tour, la réaction des gens aurait été différente. Mais là, on ne peut pas dire que ça ait été un handicap pour elle.» C’était en effet au sour de son succès face à une ténor de la compétition, en l’occurence l’AméricaineIsabelle Tartakovski (15-13), numéro 7 mondiale.

À noter que la fille du pays des Pharaons c’est la tête et les jambes. Elle vient en effet de terminer avec succès ses études de médecine et s’est certainement assuré un avenir professionnel brillant. Toutefois, vu sa jeunesse, on devrait certainement la revoir sur les tapis de l’escrime en club et en sélection.
Il faut souligner pour être complet sur ce thème que le réglement du Comité International olympique n’interdit pas à une sportive enceinte d’être engagée dans une de ses compétitions. Le CIO rappelle d’ailleurs que dans l’histoire des Jeux modernes (été -hiver), 25 femmes ont pu défendre leurs chances alors qu’elle attendait un enfant à des stades divers.
On peut citer à titre d’exemples quelques noms : La joueuse américaine de beach-volley Kerri Walsh Jennings (8 mois) aux jeux de Londres 2012 ; la tireuse à la carabine malaisienne Sur Suryani (8 mois) à Londres également; la joueuse de curling canadienne Kristie Moore au JO d’hiver de Vancouver en 2010 ou bien la cavalière néerlandaise de dressage Anky van Grunsven (5 mois) aux Jeux olympiques d’Athènes dont elle avait ravi la médaille d’or..
@Fayçal CHEHAT
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