Monica Vitti, la bella avventura è finita

La grande actrice italienne Monica Vitti n’est plus. Celle qui disait au coeur de sa belle jeunesse qu’elle voulait être actrice “pour ne pas mourir ” est décédée mardi des suites d’une très longue maladie à l’âge de 90 ans.

La presse transalpine du jour rappelle que la santé de celle qui fut l’Icône préférée de grands réalisateur de Cinecitta a commencé à inquiéter ses fans très peu de temps après son mariage avec le célèbre directeur de la photographie, Roberto Russo, lorsqu’on lui a diagnostiqué une maladie neurodégénérative similaire à la maladie d’Alzheimer.

La belle Monica  avait donné sa dernière interview en 2002. Depuis, elle était entourée par son compagnon aimant  et ses proches qui faisaient tout ce qu’il fallait pour préserver son intimité et lui épargner les fakes news qui auraient  pu lui faire du mal.

Walter Veltroni, homme politique et ancien journaliste et cinéaste, a été le premier  à rendre publique la nouvelle sur  Twitter  sur la demande express du mari  de la disparue ; ” Roberto Russo – écrit Veltroni – son compagnon de ces dernières années, me demande de communiquer que Monica Vitti n’est plus. Je le fais avec beaucoup de douleur, d’affection et de regret »

A peine la nouvelle connue que les premiers hommages sont tombés. D’abord de la part  d’hommes et de  femmes du cinéma. A l’image du post poignant de sincérité de l’acteur, réalisateur et producteur   Carlo Verdone : « Monica Vitti nous quittés et avec elle part une actrice d’une immense profondeur, d’un grand caractère et d’une forte personnalité. Dans un cinéma en totalité  ou presque masculin, elle et Anna Magnani ont représenté le talent féminin au plus haut niveau. Parfaite et crédible tant dans le drame que dans la comédie, elle laisse un héritage difficile à combler. Toutes les jeunes actrices devraient étudier ses performances. Ils en tireraient une grande, immense leçon. Pendant sa longue maladie, elle avait à ses côtés un homme admirable et exceptionnel : Roberto Russo. A lui mon ma tendresse la plus sincère et la plus forte. Merci Monica pour tout ce que vous nous avez donné. Dans le rire et la réflexion”.

De son côté, le ministre italien de la Culture, Dario Franceschini,  a écrit:« Avec Anna Magnani, on se souviendra d’elle comme d’une actrice extraordinaire tant dans le drame que dans la comédie. Elle avait à ses côtés un homme splendide et admirable : Roberto Russo . Au revoir à Monica Vitti, au revoir à la reine du cinéma italien. Aujourd’hui est un jour vraiment triste, une grande artiste et un grande italienne  disparaissent ».

Et Le Premier ministre, Mario Draghi,n’ a pas manqué de souligner ce quelle réprésentait pour le pays : «Actrice dotée d’un grand sens de  l’ ironie et d’un talent extraordinaire, elle a conquis des générations d’Italiens par son esprit, son habileté, sa beauté. Elle a apporté du prestige au cinéma italien dans le monde entier. À son mari Roberto Russo et à tous ses proches, je présente les condoléances du gouvernement ».

Quand on veut rappeler le parcours artistique exceptionnel de la native de Rome, on n’a peur que d’une seule chose:  oublier de citer un de ces  films  humain à force d’émotion . Et pour cause, dans les années 60 à 80 jusqu’à ce que la maladie stoppe son asension, elle a tourné comme  tête d’affiche avec tous les monstres sacrés du cinéma italien et européen.

Monica Vitti a été la muse et la compagne amoureuse dix ans durant de l’immense réalisateur Michelangelo Antonioni

Et Dieu sait qu’ils étaient nombreux à cette époque.  Citons pêle-même : Etorre Scola  (Drame de jalousie),  Luis Bunuel  (Le fantome de la liberté), André Cayatte ( La raison d’Etat) , Dino Risi (Moi, la femme, Un film ou elle joue 12 röles ) , Miklos Jancso  (La pacifiste ), Roger Vadim  (Château en Suède), Mari Monicelli  (La fille au pistolet) et surtout  Michelangelo Antonioni,  dont elle fut à la fois l’égérie et la compagne aimante dix ans durant  (La Nuit, L’Avventura,  Le désert rouge, L’éclipse…). Vitti a rayonné à une époque où régnaient  des acteurs monstrueux.  Mais même les Alberto Sordi, Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman ou Nino Manfredi n’ont pas réussi à lui faire de l’ombre.

Comme elle avait raison de vouloir faire du cinéma “pour ne pas mourir “. Monica Vitta  nous accompagnera tous les jours  grâce aux images et aux histoires fabuleuses qu’elle nous a laissées  en héritage.

@Fayçal CHEHAT

 

 

 

 

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